Cher Poudlard... Tome 1

Chapitre 31

24 décembre. C'était le 24 décembre quand on toqua à la porte de Sophie. Celle ci, intriguée, se leva pour aller ouvrir.
-Bonjour.
Murmura Amy.
Sans répondre, Sophie recula prudemment.
Elle allait fermer la porte au nez de sa cousine mais elle avait bloqué la porte avec son pied.
Amy entra sans y avoir été invitée tandis que Sophie reculait toujours, les yeux fixés dans ceux de sa cousine.
D'un geste brusque, Amy attrapa le bras de Sophie qui essaya de se dégager en vain.

- Sophie attends !!
- Lâche moi !
- Non attends, je suis vraiment désolée !
- Et moi donc ! Je te faisais...
- Confiance ? Non, attends, excuse moi mais je ne crois pas que tu m'ai tellement fait confiance ces dernières années !
- Et on se demande pourquoi !
- Écoutes, l'autre jour, c'était un incident !
- Amy, je n'ai plus envie de t'écouter, vas t'en !
-...Non.
-...Non ?!
- Non.
- ... Amy sors d'ici.
- Pourquoi ?
- Tu sais très bien ce que tu as fa...
-OUI JE SAIS ! Et je t'ai dit que j'étais désolée !

Sophie rigola d'un rire sans joie et la colère était visible dans ses yeux.
-C'est incroyable. Toi, tu es désolée ?!
-Oui. Et...
-Et tu crois peut être que tu vas te faire pardonner ?!
-Mais...
-Non parce que si tu viens pour ça, laisse moi te dire que tu perds ton temps !!!
-Roh ! Tu es si bornée, si têtue ! D'où ça te viens ?!
-On s'le demande. Trainer avec toi ne m'a pas fait du bien.
-Quoi, tu dis que j'ai une mauvaise influence sur toi ?! Je te rappelle que je suis ta cousine et tu n'a pas le droit de me parler sur ce ton !
-Pour le moment.
-... Quoi pour le moment ?!
-Tu es ma cousine pour le moment.

Annonça Sophie sans scrupules d'une voix extrêmement froide.
-...

Le visage d' Amy se décomposait tout au long de la discussion, mais elle garda tout de même son air arrogant.
-Ça, ce n'est pas à toi de décider, ma chérie.
Sophie grimaça. Amy avait le fâcheuse habitude d'appeler tout le monde ma chérie, mais cela faisait des mois qu'elle ne l' avait plus fait.

-Crois moi si je dois t'oublier, je le ferait sans hésitation.
-Ouai, c'est bien ce que tu as fait avec tes frères .
-...
-Tu ne leurs pardonnera donc jamais.
-...Amy...SORS D' ICI !!!

En une seconde, toutes les lumières s'éteignirent. Un froid glacial arriva dans la maison et, depuis le jardin on entendait une forte respiration, semblable à un râle. Les deux filles se regardèrent d'un air affolé,comme si elles ne venaient pas de se crier dessus.

- Des détraqueurs ?!
- Ici ?!!!
- C'est impossible. Murmura Sophie pour elle même.
Et elles sortirent de la maison en trombe.

En effet, une vingtaine de détraqueurs se tenaient près de la maison. Et Amy et Sophie éprouvèrent alors une immense tristesse. Tout espoir les quittaient peu à peu. La nuit se faisait de plus en plus froide et l'on avait du mal à distinguer les créatures dans l'obscurité. La lune avait, semble t'il, disparue. Sophie prit une grande inspiration et s'écria très haut et très fort d'une voix claire :
- EXPECTO PATRONUM !!!

Une lumière bleue aveuglante s'engouffra dans chaque recoin, chaque espace d'air. C'est alors que Amy mêla sa voix à celle de Sophie :
-EXPECTO PATRONUM !!!

Et ainsi, un renard apparût pour aider le patronus de Sophie qui, lui, changeait sans arrêt d'aspects, comme pour rappeler les transformations de la jeune fille.
Au bout d'une dizaine de secondes, le patronus de Sophie arrêta de changer et resta sous forme de loup.

Les deux cousines mirent absolument toute leur énergie dans le sortilège pour repousser les détraqueurs qui ne semblaient pas vouloir sans aller. Sophie se concentra. Elle entendait presque la voix de Lupin qui lui apprenait à produire ce sort merveilleux...
Penser à un souvenir heureux...
Un souvenir heureux...
Heureux...

Les détraqueurs restèrent plantés là, puis, enfin, le loup et le renard argentés se jetèrent sur eux. Les détraqueurs disparurent d'un seul coup, aussi vite qu'ils étaient apparus.

Mais après des jours à avoir été malade, Sophie n'eut plus du tout d'énergie. Elle ne perdit pas connaissance mais elle tomba brutalement à genoux sur l'herbe, le regard dans le vide. Elle ne se sentit pas bien du tout en ce moment. La tête lui tourna. Elle s'assit pour mieux respirer. Respirer... Mais l'air lui manquait... Le paysage autour tourna sur lui même tout en devenant trouble. Elle aperçut, au loin, les deux patronus disparaître. Soudain, les souvenirs lui revinrent et donnèrent l'effet d'une gifle. Elle compris seulement maintenant tout ce qui s'était passé cette année. Elle se sentie comme réveillée douloureusement d'un cauchemar. Le tournois des trois sorciers, la coupe de feu, Harry, Cédric, Le bal, Matteo, James et Lily qui lui parlaient dans sa tête, Amy et son stupide sort impardonnable... Absolument tout lui revint. Elle veut devenir folle. Un bruit aigu emplit l'air et puis, plus rien. Le calme. Elle ouvrit les yeux et se retourna doucement. Amy avait posé sa main sur son épaule. Les deux filles étaient éssoufflées et avaient du mal à parler.
Enfin, Amy prit la parole et sembla émue, sincère.
-Je sais bien que c'est un sort impardonnable, Sophie... Mais j'ai vraiment besoin que tu me pardonnes...

Sophie crut voir sa cousine pour la première fois. Elle était essoufflée et respirait difficilement.
-J'en ai vraiment... Besoin.
-... Amy... Est ce que tu pleures ?!
-Non idiote ! Une Serpentard ne pleure... Jamais.

Mais sa voix s'était brisée et elle était bel et bien secouée de sanglots.
-Amy...
Sophie, qui ne l'avait jamais vu ainsi, s'approcha de sa cousine et pour la première fois depuis quatre ans, elle la prit dans ses bras. Amy pleura sur son épaule.
-Amy... Heu...

Elle ne savait que faire, jamais, au grand jamais, Amy Dragonneau n'avait semblé si bouleversée.
-Amy tu sais, je ne pensais pas ce que j'ai dit.
-Si.
-Non. Je ne te détestes pas.
-...
-Seulement... Je n'arrive pas à savoir... Je n'arrive pas à comprendre... Pourquoi tu...Et pourquoi tu t'intéresses autant à la magie noire et...

Sophie ne savait pas comment expliquer clairement ce qu'elle voulait dire, et elle laissa tomber quand Amy murmura :
-Je suis de ton côté, tu sais ?
Sophie lâcha sa cousine pour la regarder dans les yeux, et elle se demanda si elle devait dire la phrase qu'elle pensait tout haut

-Pour le moment, Amy... Mais dis moi, dans un moment, ou dans quelques années, quand le mal surgira de nulle part, quand il nous prendra tout ce qui est cher à nos yeux, quand les ténèbres reviendront en force, quand le monde tel qu'on le connaît s'effondrera à nos pieds, quand tout espoir aura quitté cette terre et que le bien et le mal devront s'affronter pour la énième fois... Amy.
De quel côté sera tu ?
À côté de moi... Ou en face de moi ?!!!

Et sur ce elle se releva et tendit une main pour aider une Amy perdue à se relever, et elles rentrèrent toutes deux, bras dessus dessous à la maison, sans prononcer un mot.