Cher Poudlard... Tome 1

Chapitre 30

( Sophie rêve ) :

Sophie se trouvait dans le couloir extérieur de Poudlard. Elle était contre la haute fenêtre de pierre et regardais le paysage. Elle sentit soudain un violent courant d'air et le vent lui fouettait le visage, la décoiffant au passage. Ses longs cheveux bruns étaient lâchés et elle sentie soudain une main replacer une mèche derrière son oreille. Un grand jeune homme brun était à côté d'elle et lui parla en observant lui aussi le paysage :
-Tu sembles pensive.
-Je le suis.
-Et si je peux me permettre, mademoiselle, à quoi pensez vous ?

Elle rigola du fait qu'il lui parlait sur ce ton et répondit avec un sourire nostalgique :
-À la liberté.
-...
(Nouvelle rafale de vent) Après un bref silence, le jeune homme murmura :
-C'est bien beau.

Il se retourna vers elle et la regarda, longuement. Il remarquait chaque détail de son visage avant de la voir frissonner. Sans prendre la peine de lui demander si elle avait froid, il retira son écharpe aux couleurs rouge et or et lui mit tendrement autour du cou, avant de regarder à nouveau le vaste paysage.
-Merci. Murmura Sophie toujours sans le regarder.
-Derien. Qu'est ce que c'est pour toi... La liberté ?!

Elle réfléchit intensément à la question et répondit, à contre cœur :

-Aucune idée. Mais je ne pense pas que ma liberté soit dans les manuels et dans les salles de classes.
-Je comprends.
-...

Évidemment, elle pensait à cet infime sentiment de liberté lorsqu'elle volait, sous forme de chouette. Mais ça, elle ne pouvait l'expliquer à son amant. C'était un secret lourd à porter. Elle détestait lui mentir.
Son cœur s'accéléra quand il lui demanda d'un coup :

-Tu me caches quelque chose ?
-...
-?!

Après un long moment d'hésitation, elle répondit :
-Rien.

Ils se tournèrent face à face et Matteo prit les mains de Sophie dans les siennes. Il prononça cette phrase, qui la faisait frémir à chaque fois :
-Je t'aime.

Et il lui déposa un léger baiser sur le front, avant de partir. Et il ne reviendrait pas. Jamais.

(Fin du rêve) :

Sophie se réveilla doucement en ouvrant légèrement les yeux. La luminosité lui brouilla la vue. Quand elle ouvrit totalement les yeux, elle nota que la pièce était très sombre (il devait sans doute faire nuit) et que une lampe de chevet était allumée sur la table de chevet. Elle se redressa et s'assit sur le lit. Elle remarqua alors Fred et George endormis sur leurs chaises, et à côté d'eux Bill.
Celui ci lui adressa un sourire compatissant et lui demanda :
-Tu as fais un rêve ?
-Heu... Ouai.

Étant sa voisine, elle connaissait Bill depuis très longtemps et elle se demanda pourquoi il avait ces yeux inquiets qui lui étaient étrangers.
Elle demanda dans un murmure pour ne pas réveiller les jumeaux :

-Tout va bien ?!
-...
-Bill ?
-Quoi?
-Tout va bien ?!
-Ah oui...

Tout deux fixèrent le vide en silence un bon moment, pensifs. Sophie pensais évidemment à son rêve. Que signifiait t'il ?!! Elle eut un léger sourire un peu bête en repensant à l'écharpe de Matteo. Elle sentais... La liberté.
Si ça te trouve, songea t'elle, ce rêve était... Prémonitoire. Elle se surpris à penser que Matteo lui manquait. Puis elle pensa à ce qui s'était passé ces derniers jours. Le sort...Cassandra... Amy.

-Dis Bill...
-Mmm ?!
-Est ce que ta mère...

Mais elle fut interrompue par justement, Molly Weasley.

-Ah ! Sophie, te voilà réveillée ! Tu vas bien ?!
-En pleine forme Molly. D'ailleurs je tiens à vous remercier pour tout.
-Oh non, voyons, ce n'est pas la peine !
-Si si. Et je pense également qu'il est temps pour moi de rentrer à la maison.
Molly Weasley soupira, mais elle savait qu'il était inutile de discuter quand Sophie avait cette détermination.
-Si tu vas mieux...

Et c'est ainsi que, en pleine nuit, Sophie Potter quitta le Terrier, accompagnée de Bill. Ils se dirent au revoir et elle partie en direction de sa maison, un peu plus loin. Sur le chemin, elle repensa aux paroles de Matteo dans son rêve...

Je t'aime.
Je t'aime.
Je t'aime.

Un nouveau frisson la parcourue. Il neigeait encore et quand elle arriva chez elle, elle se blottie dans le canapé. D'un coup de baguette magique, elle alluma un feu dans la cheminée. Un étrange silence régnait dans la maison. Amy n'était apparemment pas revenue après l'incident. Sophie se leva avec une grimace, il était vrai qu'elle avait un tout petit peu menti à Molly quand elle avait assuré qu'elle allait très bien.
Un moment, elle eut un vertige et se rassit illico sur le canapé. La deuxième fois, elle se leva plus lentement et avec succès. Elle se dirigea vers le fond du salon où sa valise était contre le mur. Celle d'Amy n'y était plus. Peu lui importait, et, franchement, elle ne voulait plus penser à sa cousine pendant un petit moment. En sentant sa colère arriver, elle respira un grand coup et s'assit par terre devant sa grande valise rouge bordeaux.
Elle l'ouvrit et enleva quelques objets et vêtements. Enfin, elle trouva ce qu'elle cherchait. Il y avait, contre le fond noir de sa valise, une écharpe aux couleurs rouge et or. Elle la prit dans ses mains et aussitôt, un souvenir lui revient :

Flashback :

Sophie et Matteo marchaient dans le parc de Poudlard. On était en Octobre et l'automne était froid. Des feuilles tombaient lentement sous la pluie. Tous les élèves étaient à l'abri de cette averse, tous, sauf deux. Sophie aimait bien l'automne et la pluie, mais pas la pluie en automne. Parce que la pluie en automne, sans savoir pourquoi, la rendait extrêmement nostalgique. Mais Matteo avait besoin de parler. Il lui avait dit, dans le hall :
-J'ai besoin de parler.
Il avait eut ce regard implorant et si faible que Sophie, attendrie, l'avait suivi.
Ils étaient en deuxième année à Poudlard et, étrangement, cette année des élèves se faisaient pétrifier par un certain monstre. Elle songea au directeur. Albus Dumbledore avait bien précisé qu'aucun élève n'avais le droit de sortir sans adulte, par mesure de sécurité. Or, c'est ce qu'ils venaient de faire.
Peu importe. Elle avait écouté attentivement, sagement, tout ce que son ami lui avait dit. Déjà à cette époque il lui courait après, mais ce jour, il était bien trop triste pour lui demander encore de sortir avec elle. La pluie sembla s'arrêter un moment, comme épuisée, puis elle revint avec force. Les deux "enfants" s'étaient maintenant arrêtés.
Sophie avait les cheveux au vent. Le Matteo de douze ans lui replaça une mèche derrière l'oreille, puis remarquant qu'elle n'avait pas d'écharpe, il donna la sienne à la jeune fille. Une écharpe de Gryffondor. Elle murmura avec un petit rire :
-Gryffondor ? Je ne pense pas la mériter.
-À mes yeux, tu es bien plus courageuse que n'importe lequel de cette maison.

Elle le regarda tristement et lui dit, découragée :
-Matteo, toi et moi... On est juste... Amis.
Sans s'en rendre compte, c'est à elle que ce mot avait fait mal. Ami.
Lui, il s'approcha, sans plus aucun petit sourire et lui donna tendrement un baiser sur le front.
-Je peux attendre ...

Elle respira dans l'écharpe qui sentait étrangement... La liberté !
Puis il partit, et ne revint plus jamais la voir avant leur troisième année.