Pdv Eijiro :
- Quel temps de merde !
La remarque de Katsuki me fit sourire tandis qu'il retirait son manteau trempé pour s'assoir. La pluie nous avait pris de court pendant que nous nous baladions sur le port et nous avions dû nous réfugier en urgence dans un café. Cela ne nous avait pas empêchés de nous prendre un sacré paquet de flotte sur la figure, le blond passa une main dans ses cheveux mouillés.
- Ça m'avait pas manqué ça bizarrement.
- Comme s'il ne pleuvait jamais à New York. Et puis ça fait un bail que t'es revenu tu devrais être habitué !
- Eh oh, laisse-moi me plaindre tu veux ?
Je ris franchement cette fois et commandais pour nous deux auprès du garçon. Le voir au boulot avait un avantage, il me permettait de le voir souvent, de redécouvrir ce qu'il aimait au quotidien : quel café, quel plat à midi, quelle routine le matin. Il avait même un classeur dans lequel il triais ses références avec de petits marques-pages en forme de bombes. Il les classais par ordre d'importance : une bombe quand c'était peu utile et trois quand c'était très important par exemple. Ça m'amusait beaucoup de constater qu'il avait gardé cette étrange fascination pour les explosifs.
- Et puis en vrai le temps à New York était pas affreux.
Je levai les yeux au ciel. Comment le temps d'une ville du nord des États-Unis pouvait-il ne pas être affreux ? Il y faisait super froid la seule fois où j'y étais allé.
- Comment c'était d'y vivre d'ailleurs ? Je l'ai visité en touriste mais y habiter doit être tellement dépaysant.
- C'était l'enfer, ils vivent à cent à l'heure, parlent trop vite et sont grognons.
J'évitai de lui faire remarquer qu'il vivait à cent à l'heure, parlait trop vite et était grognon.
- Et plus ya toujours trop de monde partout ! Par contre c'est tellement impressionnant, tout parait démesuré, puissant. Je me sentais tout petit la première fois que j'y ai mis les pieds. Surtout dans Manhattan.
Je m'imaginais ce jeune homme de même pas vingt ans seul à l'autre bout du monde dans cette ville immense. Ça avait dû lui plaire l'infinie grandeur, l'inconnu, ce côté anonyme aussi. C'était même sûrement ce qu'il était parti chercher en plus de ses études. Je posais la tête sur mes mains en chassant cette pensée,
- Ça faisait quoi d'être étranger là-bas ?
- C'était plutôt bien à vrai dire ! Je venais d'ailleurs et en plus j'étais boursier et bêta...
Il mit cette fameuse classe entre guillemets et je soupirai. Je ne m'y habiterai pas à ça.
- ...Donc tous les cons du campus m'évitaient comme la peste. C'était parfait pour bosser quand j'étais à l'école et ça me donnait tous le loisir de rencontrer d'autres personnes ailleurs. Et bizarrement dans un bar populaire en banlieue, ne pas être un alpha passe beaucoup mieux auprès des autres.
J'hochai la tête. Donc il avait rencontré d'autres personnes, c'était évident il n'avait pas passé plus d'une dizaine d'années seul. Mais je ne voulus pas trop insister. Et s'il y avait eu quelqu'un parmi les jeunes rencontrés dans un bar... Ou un élève boursier dans la même situation que lui ? S'était-il seulement fait des amis aux États-Unis ? Ces questions me taraudaient mais je sentais monter la peur d'en connaître la réponse. Je me contentai de dévier de sujet.
- Dis comme ça c'est plutôt cool. Et au boulot ?
- Personne dans ma tranche d'âge ne pouvait me sentir. Mais mes supérieurs adoraient mon accent, ils trouvaient que ça faisait très professionnel ! Et le fait que je vienne de l'étranger plaisait aussi, j'aurais pu les insulter dans ma langue ils auraient quand même aimé ça.
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Eux, Nous, Ce Monde de Merde [KiriBaku]
FanficKatsuki est un génie, un bon élève. Il s'est hissé comme boursier dans la plus grande école de son pays, essentiellement composée d'alphas. Il a de grandes ambitions, un rêve d'enfant le pousse à croire qu'il pourra s'élever au dessus de sa conditio...