Pdv Katsuki :
Même le café me parût plus acre que d'habitude. J'avais passé mon samedi soir à broiller du noir et mon dimanche à tenter de discuter en "adultes responsables" avec ma soeur. Et il s'était très vite avéré que nous n'en étions pas capables...
Aussi aujourd'hui j'étais de mauvaise humeur, je n'avais pas encore eu l'occasion d'en faire profiter mes équipes, mais ça devrait venir dans l'après-midi. En attendant je passais mes nerfs sur la vieille machine à café toute rouillée et sur l'imprimante beaucoup trop lente de la salle de pause. J'adorais les machines, elle ne se plaignaient jamais et pourtant dieu savait que j'étais irascible avec elles.
- Putain de merde... c'est quand même pas dur de sortir cinquante pauvres papiers !
- Tu parles tout seul ?
Je ne l'avais pas entendu entrer, et c'est avec un air surpris que je me retournai pour faire face à Eijiro Kirishima. Il avait retiré sa veste, profitant sûrement de la pause pour se relâcher. C'était étrange de le voir ainsi, très sérieux avec sa cravate bien nouée et sa coupe plus conventionnelle. J'avais encore du mal à me départir du souvenir d'un garçon porc-épic galérant sur un contrôle de maths quand je le voyais.
Je lui fis un vague sourire et me retournai vers la maudite machine.
- Non je me défoule sur la seule chose que j'aie le droit d'engueuler ici : ce truc à boutons là.
Je posai mon café sur le bord de la table et le laissai s'approcher pour constater de l'enfer que me faisait vivre ce robot.
- Je vais passer toutes ma pause à attendre des photocopies, c'est triste quand même...
Il éclata de rire avant de se détourner. Je fus d'abord vexé par ce manque de compassion mais ce sentiment se transforma bien vite en honte quand je le vis revenir avec une cartouche d'encre neuve.
- C'est sûr que tu vas avoir du mal si tu lui donnes pas de carburant, monsieur l'ingénieur.
Je virai au rouge cramoisi et perdis mon calme.
- C'est pas à moi de changer les cartouches ! Ya des stagiaires pour ça !
- On en a pas en ce moment, et puis franchement c'est pas compliqué.
Carrément blessé dans mon égo je lui pris le petit boîtier des mains et m'affairai à recharger l'encre de cette foutue machine. J'étais encore plus sur les nerfs maintenant, d'autant plus qu'une fois l'imprimante pleine, les dernières photocopies arrivèrent sans faire d'histoire. Le soufflement de nez amusé d'Eijiro ne fit que m'énerver encore plus.
- Roh ça va hein !
- Ne t'en fais pas je n'irai pas raconter à toute la boîte que tu t'es battu contre une imprimante et qu'elle a gagné.
Je me sentais de moins en moins respecté dans cette histoire.
- Toi je te jure que s'il y a une seule coquille dans ton prochain rapport de budget je te le ferai savoir.
- Oui Monsieur !
Il me fit un sourire éclatant tout en jouant les subordonnés modèles. Cela me mit un peu de baume au coeur et un fin sourire se dessina malgré moi sur mes lèvres. Je me détournai pour ne pas montrer à quel point cet échange m'avait attendri et fis semblant de m'affairer à ranger ces fameuses copies. Sentir son regard sur moi me fit un effet étrange. Je n'étais plus le jeune homme aveugle et perdu, incapable de comprendre qu'on puisse s'intéresser à lui. Et maintenant il ne m'était plus très difficile de deviner tout ce qu'un coup d'oeil lancé pouvait porter. Comment lui en vouloir ? Plus le temps passait plus j'avais l'impression que nous ne nous étions jamais vraiment quittés.... Mais ce regard changea et avant même qu'il n'ouvre la bouche, je sus que l'ambiance n'était plus à la plaisanterie :
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Eux, Nous, Ce Monde de Merde [KiriBaku]
Hayran KurguKatsuki est un génie, un bon élève. Il s'est hissé comme boursier dans la plus grande école de son pays, essentiellement composée d'alphas. Il a de grandes ambitions, un rêve d'enfant le pousse à croire qu'il pourra s'élever au dessus de sa conditio...