I : Lui.

1.3K 40 50
                                    

Point de vue : Yuho 

~ Lycée FUJITA. Japon 2020. Mercredi Pause de midi. Heure : 11h50. ~

La sonnerie devenue insupportable au fil des deux ans déjà passés ici venait de retentir dans les couloirs du lycée alors que nous commencions déjà à ranger nos affaires dans nos sacs afin de courir au self pour manger. Durant quasiment tout le cours j'avais senti mon téléphone vibrer dans ma poche, un sourire niais sur mon visage à chaque vibration. Ça ne pouvait être que lui pour m'envoyer des messages alors qu'il savait pertinemment que j'étais en classe.

En sortant de la classe, je sortais mon téléphone en attendant que mon ami, Deshiku sorte de la classe et lisait les messages que j'avais reçus en lui répondant dans la foulée. J'avais bien raison. Ça ne pouvait être que lui.

- Eh bien, c'est qu'il est impatient ton copain dis-moi

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

- Eh bien, c'est qu'il est impatient ton copain dis-moi.
Je sursautais et je cachais mon téléphone contre mon torse en me tournant face à Deshiku.
- Tu pourrais ne pas regarder mes discussions avec lui ? C'est ma vie privée !
- Ouais ouais. Dit, tu m'abandonnes pour aller manger avec lui n'est-ce pas ?
Je regardais sur le côté en sifflotant mine de rien alors que nous commencions à marcher pour descendre les escaliers.
- Ça dépend, tu m'en voudrais si je courais en dixième vitesse le rejoindre ?
Il me regardait de ses beau yeux vert et m'ébouriffait les cheveux en souriant.
- Bien sur que non ! Au moins un de nous deux a quelqu'un ! Je ne vais pas t'interdire d'aller le rejoindre.
- Tu sais, tu aurais aussi quelqu'un si tu arrêtais de jouer sur les deux tableaux monsieur "je suis bi je fais ce qui me chante". Dis-je en tirant la langue alors qu'il m'accompagnait au portail du lycée.
- Bah quoi, on a qu'une vie non ? Toi tu es gay, moi bi. Et quand est-ce que je vais le rencontrer ton petit ami au fait ? Tu ne m'as toujours pas dit quand et comment il s'appelait. Tu m'as juste dit que ça commençait par un "K".
-Oui bah euh.. Un jour ! Merci et à demain ! Dis-je en me précipitant en dehors du lycée.
J'adore les mercredis, comme je n'ai pas cours l'après midi je peux passer l'après midi avec lui. Je courais pour vite arriver au point de rendez-vous.

J'arrivais en moins de cinq minutes. C'est un petit restaurant de quartier calme. Peu fréquenté et pourtant très bon. On se donnait toujours rendez-vous ici pour se voir. Après tout, personne ne penserait à venir nous chercher ici.
Je balayais la petite salle en bois des yeux en reprenant mon souffle. Tout était en bois quasiment. Les murs. Les sols. Les tables. Les clôtures qui séparait les tables les unes des autres. Puis, on avait le choix entre s'asseoir sur des coussins à même le sol ou sur des chaises. Est-ce que j'étais arrivé avant lui ? Non le connaissant il devait être ici depuis déjà une bonne heure.
Je saluais le patron qui était un homme âgé qui devait avoir dans les 70 ans, puis, je me dirigeais vers la table habituelle que nous prenions qui était une table cachée dans un angle du restaurant et poussais doucement la clôture et en le voyant je souriais et fermais la clôture et m'approchais de lui en l'embrassant tendrement en passant mes bras autour de son cou alors qu'il me serrait de ses grands bras coincés dans un costard bleu foncé.
- Pardon Komori, tu m'attends depuis un moment non ?
- Ne t'inquiètes pas ça ne me dérange pas.
- Pour ça que tu m'as spamé de messages ? Dis-je en me relevant et en allant m'asseoir en face de lui et l'admirais. Il est grand. Beau. Magnifique même. Il a des cheveux noirs soigneusement peignés vers l'arrière. Un costard bleu foncé, assez proche du noir tout de même. Chemise blanche. Cravate noir. Et, sa bague de mariage en or. Je savais depuis longtemps qu'il était marié.
- Je ne vois pas de quoi tu parles..
Je le regardais prendre la carte du restaurant en même temps que moi et je souriais. Ca faisait 15 ans qu'il était marié à sa femme et il avait deux enfants. Je sais qu'on pourrait m'insulter de tous les noms, que, être avec un homme marié c'est mal et que je devrais le laisser vivre sa vie avec sa femme et que c'est vraiment dégueulasse ce que nous faisons mais, je l'aime, on s'aime alors pourquoi résister ..?
Il levait ses yeux bleus vers moi avant de les rebaisser sur sa carte. Il est trop mignon à essayer d'engager la conversation et à trouver un sujet afin que nous parlions. Je m'apprêtais à lui demander comment s'était passée sa journée quand son téléphone sonna et que le nom de sa femme apparut sur l'écran. Je tournais les yeux vers lui, il fronçait les sourcils en grognant et en répondant en même temps de me jeter un regard. Je lui souriais et lui faisait un signe de la main comme quoi il pouvait répondre. Il me sourit légèrement avant de répondre à sa femme.
- Oui chérie ?... Non je ne rentre pas à la maison ce midi, je te l'ai dit que en ce moment j'avais beaucoup de travail...
Je le regardais discuter avec elle et attrapais sa main gauche ou il avait l'alliance et serrais doucement sa main en remarquant qu'il commençait doucement mais surement à s'énerver. Il me jetait un petit coup d'œil avant, d'à son tour, serrer ma main tout en se calmant.
- Bon écoute, ce que je peux faire, je travaille un maximum ce midi comme ça je rentre pour le dîner voir un peu avant à la maison ? Est-ce que ça te va ?..
Je le regardais soupirer et raccrocher en accordant un bref "bisous" à sa femme et en jetant ensuite littéralement son téléphone dans sa sacoche de travail avant de me regarder d'un air de chien battu.
- Je pourrais pas rester avec toi ce soir.. Fais chier celle - la ..
- Ne t'inquiète pas, dans ce cas, profitons de notre après midi ensemble non ? Et pour commencer, ne déprimes pas, regardes là on est ensemble ! Dis-je en souriant alors que le serveur toquait à la clôture coulissante.
Nous le regardions entrer et nous lui donnions nos commandes habituelles.
Un verre de vin rouge et un bol de viande et nouilles pour Kamori et une petite assiette de sushi et un coca 33cl pour moi. Après avoir rapidement noté tout ça il sortait en refermant directement derrière lui.
- Comment s'est passé ta matinée ?
Il soupirait et posait son menton sur la paume de sa main droite.
- Junk m'a encore demandé ce que je faisais de mes journées, où j'allais vu que je ne travaillais pas alors que je lui demandais de dire à ma femme que j'étais bien au travail si elle appelait.. Je lui est encore dit que je faisais une surprise à ma femme pour nos 16 ans de mariage mais il m'a rétorqué que sa devait être une "Sacré" surprise pour que ça me prenne autant de temps en fronçant les sourcils et en me regardant d'un air suspicieux.. S'il commence à se douter de quelque chose je suis mal..
Je l'écoutais raconter le reste de sa matinée en souriant et en ricanant aux quelques blagues drôles qu'il faisait toujours en serrant sa main. Je sais qu'il a l'intention de quitter sa femme, il me l'a dit et me le répète depuis que nous sommes ensemble, c'est à dire 3 mois et même depuis qu'il flirtait avec moi, c'est à dire, encore 3 mois avant. Depuis longtemps ça ne va plus avec sa femme et il n'en peut plus. De base il voulait attendre que ses deux enfants aient 18 ans pour ça mais maintenant il attendait juste que moi j'ai 18 ans, c'est à dire dans un peu plus de une semaine. Avant moi il n'a jamais eu d'histoire avec un garçon alors j'avais un peut peur que si on vivait ensemble et était officiellement ensemble, il ne me jette après quelque temps.

Nous quittions le restaurant environ deux heures après, tout en rigolant ensemble. Nous évitions de nous tenir la main ou de nous embrasser dans la rue de peur qu'on nous voit même si cela était très compliqué pour moi et peut-être même pour lui car je voulais toujours être collé à lui et ne plus le lâcher.
- Je te raccompagne chez toi Yuho?
Je rougissais et hochais doucement la tête en regardant sur le côté. Aujourd'hui, je ne me défile pas ! Nous marchions en direction de mon petit appartement que me louait le patron de la petite supérette dans laquelle je travaille quelques jours dans la semaine. Je louais un petit appartement que j'avais moi-même meublé avec des meubles en bois et style vintage et principalement avec des couleurs blanches pour les meubles et draps qui avait des couleurs.
Je rentrais la clef dans la serrure et laissais entrer Komori, j'entrais en suivant en fermant simplement la porte derrière moi et allais dans la cuisine en bois ouverte et ouvrait les placards.
- Je sais qu'on vient de manger mais tu veux grignoter quelque chose ? Devant un film ou une série ?
Je le sentis se coller contre mon dos et passer ses grands bras musclés autour de mes côtes en sentant sa langue chaude lécher le côté gauche de mon cou et je rougissais jusqu'aux oreilles en me tenant à un de ses bras.
Aller ! Un peu de courage Yuho ! Tu en as aussi envie après tout !
Mon corps frissonnait quand il soufflait sur la salive restante sur mon cou alors que je fermais doucement les yeux en me collant légèrement contre lui et me tournais doucement vers lui en tournant les yeux sur le côté, je ne pouvais pas, je n'arrivais pas a le regarder dans les yeux quand l'ambiance devenait aussi.. "chaude".
- C'est moi que tu veux manger..? Dis-je en rougissant encore plus, déjà honteux d'avoir dit cela.
- Comme on dit, le meilleur pour la fin non ?
Il se penchait du haut de ses bon 1m90 et m'embrassait d'abord tendrement puis, passait ses mains sur mon dos en les descendant lentement et au fur et à mesure qu'il descendait je sentais son baiser devenir de plus en plus passionné et laissais doucement entrer sa langue dans ma bouche alors que ses mains collaient mon bassin contre lui. Je passais mes bras autour de son cou en me mettant sur la pointe des pieds doucement, mon corps tremblant légèrement. Oh non pas maintenant.. Je peux y arriver !
Les yeux fermés je le serrais plus fort alors que je sentais ses mains me soulever et me poser sur le plan de travail de ma cuisine et en sentant ses mains se glisser doucement et lentement dans mon pantalon je le repoussais d'un coup avec mes mains.
- Stop !
Il me regardait et me sourit tendrement en m'embrassant et retirant ses mains. Malgré que ça fasse trois mois que nous sommes ensemble, je ne réussissais toujours pas à passer a l'acte. A chaque fois je le repoussais à peine je sentais ses mains se glisser dans mes vêtements.
- Pardon.. Je pensais réussir aujourd'hui.. Dis-je en baissant la tête alors que je descendais du plan de travail les larmes au yeux.
- Oh non ne pleure pas ! Ce n'est pas grave, on a le temps mon petit chéri. Aller regarde, on va aller se regarder un bon petit film, et après je rentrerai d'accord ? Mais faut pas déprimer.
Je levais la tête vers lui. Et le laissais essuyer mes larmes et le serrais fort. J'ai tellement peur que, si une fois que on l'ait fait il parte, qu'il se dise que c'est mieux avec une femme et que c'est bon il se lasse de moi.. Mais j'ai aussi peur que à force que je le repousse il se dise que je ne lui fais pas assez confiance pour faire ma première fois avec lui et ou qu'il finisse totalement frustré..
Il me portait et me posait doucement sur le canapé. Je le suivais des yeux alors qu'il fermait les volets et tripotait le collier qu'il m'a offert au premier jour de notre relation. C'est un diamant rouge, sculpté en forme de cœur et rattaché à une chaîne en or. C'est le seul cadeau hors de prix que j'ai accepté de lui malgré qu'il essaie souvent de m'en offrir. Je ne suis pas avec lui pour l'argent non mais oh !
- Allez je lance le film ! Dit-il après avoir mis un CD et avoir retiré ses chaussures et sa veste et pour finir, m'avoir mis contre lui, sur ses jambes.

Et pour une des rares fois ou ça arrivait, sa femme ne l'appelait pas de l'après-midi et nous pûmes profiter d'un moment rien que pour nous deux devant un des classiques de l'horreur, les premiers Freddy. Nous sommes tous deux de grands fans des anciens films d'horreur comme des nouveaux. Il partit sur les coups de 19 heures en m'embrassant tendrement et je souriais en le regardant partir, puis, je me précipitais à ma fenêtre pour le regarder partir dans Jeep noir.
C'est ce genre de moment que j'adorais surtout, quand, en suivant j'avais le droit à mon petit message.

 C'est ce genre de moment que j'adorais surtout, quand, en suivant j'avais le droit à mon petit message

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Tromperie et amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant