Familia | Thiago Alcântara

tres

omniscient.

« My past has tasted bitter for years now. »
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Thiago et Beck remercièrent le serveur qui venait de leur apporter leur commande. Le silence reprit place entre les deux jeunes gens. Le regard de la brune se perdit sur les goutes qui glissaient lentement contre la vitre alors que les yeux du footballeur, eux, étaient posés sur la métisse.

- Alors, tu n'as rien à dire ? Demanda Thiago en prenant une gorgée de son café.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? S'exclama-t-elle en le regardant.

- Je sais pas, t'as l'air de savoir plein de choses sur moi alors je voudrais bien pouvoir faire de même.

- Le fait que je connaisse ton nom et ton métier ne veut pas dire que je m'intéresse à toi pour savoir toute ta vie.

Le footballeur se mit à rire et la jeune femme sourit légèrement en posant ses deux mains parfaitement manucurées sur sa tasse fumante.

- Bon alors, commença la brune en réfléchissant,  je m'appelle Rebekah, mais je préfère qu'on m'appelle Beck. J'ai bientôt vingt-huit ans. Je suis née à Keitum et j'ai des origines Ivoiriennes. J'ai une chienne depuis quelques années, qui s'appelle Horsée. Voilà, je crois que c'est tout ce qu'il y a d'intéressant dans ma vie.

- C'est tout ce que t'as à raconter ? Je pensais découvrir plus de choses.

- Qu'est-ce que tu veux savoir d'autre ? Mon numéro de carte de crédit peut-être ? Pourtant t'es déjà assez riche comme ça je pense non ? Rétorqua-t-elle dans le but d'essayer de changer de sujet.

- Tu te caches derrière ton humour mais sinon, y'a quoi derrière cette carapace que tu t'efforces de montrer.

Beck perdit son sourire avant de baisser les yeux. La brune n'avait pas vraiment envie qu'il découvre ce qui se cachait derrière cette carapace. Parce qu'elle même en était terrifiée.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu vas faire comme tous les autres, le découvrir et partir.

- Qu'est-ce que t'en sais, hum ? Il en faut énormément pour que je parte.

- Si même moi j'arrive pas à le gérer, comment toi tu pourrais le faire ? T'es pas le premier à essayer, et tu seras pas le dernier.

Thiago s'apprêtait à répondre mais fut interrompu par l'alarme de l'iPhone de Beck. La jeune femme l'éteignit en soufflant avant de plonger sa main dans son sac. La brune en ressortit une boîte de médicaments qu'elle rangea après avoir prit un comprimé.

- Tu es malade ? Demanda Thiago en fronçant les sourcils.

- Rien de grave, je suis juste dépressive, dit-elle après avoir avalé son antidépresseur.

- Oh, répondit l'Espagnol.

- C'est rien, je m'y suis habituée je crois, je me bats contre depuis l'adolescence, c'est devenu la routine pour moi, avoua-t-elle quelque peu triste.

- Personne ne devrait y être habituée. Personne, insista Thiago. Qu'est-ce qu'il a bien pu t'arriver pour que tu sois dans cet état aujourd'hui ?

- Pas grand chose. Une enfance compliquée, des hôpitaux presque chaque année, des morts un peu partout et une vie merdique. C'est difficile de garder le moral après ça. Enfin peu importe, j'attends plus rien de la vie de toute façon.

Beck lui expliquait cela comme si ça ne lui faisait aucun effet, peinant un peu plus Thiago. Il n'y avait aucune émotion dans la voix de l'Allemande et elle ne regardait pas l'Espagnol ne voulant pas croiser son regard.

- Et ta famille ne t'aide pas à traverser ça ?

Un rire amer sortit de la bouche de la femme aux origines Ivoiriennes alors qu'elle prenait une gorgée de son café encore chaud.

- C'est pas qu'elle m'aide pas, c'est juste qu'elle s'en fout.

- C'est pour ça que tu te disputais avec ta sœur la dernière fois ?

- Si seulement on pouvait juste se disputer pour ça, murmura la métisse. Elle et mon frère veulent vendre la maison de ma mère mais je suis contre alors ça apporte encore plus de tension entre nous qu'à la normal.

- Et ta mère dans tout ça ?

- Elle est morte il y a presque trois mois maintenant, répondit Beck en mordant sa lèvre pour contenir ses larmes.

Thiago ne disait rien. Il prit simplement la main de la jeune femme posée sur la table et la pressa, caressant doucement sa peau à l'aide de son pouce. Beck releva la tête alors que ses lèvres s'étiraient pour former un premier vrai sourire adressé au brun.

Cependant il s'effaça bien vite lorsqu'elle posa son regard dehors. Thiago la vit déglutir difficilement alors qu'elle murmurait un prénom masculin.

- Est-ce que ça va ? Questionna le footballeur en fronçant les sourcils.

- Mon frère est juste en face.

L'Espagnol tourna la tête et tomba directement sur un homme châtain à la carrure imposante qui était sur le trottoir en face d'eux, les fixant d'un regard neutre. Il sentit la main de Beck se retirer de la sienne alors qu'elle rangeait rapidement ses affaires.

- Je suis vraiment désolée mais il faut que j'y aille, l'informa-t-elle. Merci d'avoir pris le temps de m'écouter.

La jeune femme déposa assez d'argent sur la table pour payer son café ainsi que celui de Thiago. Elle se leva en prenant sa veste encore trempée. La jeune femme s'apprêtait à partir mais elle s'arrêta aux côtés du brun.

- Oh et Thiago, demain je serai au parc vers dix heures.

Beck partit pour de bon après un dernier sourire pour Thiago qui avait d'ailleurs très hâte de revoir la jeune femme.