Le Gardien

117 13 11
                                    


Trop parfait sembla-t-il. Il sursauta alors que des coups résonnaient contre une des fenêtres. Teresa avait sursauté dans le lit et c'était redressée avec une grimace. Thomas avait brutalement redressé la tête et échangea un regard effrayé avec sa femme. Il n'avait aucun doute sur ce qui provoquait ce tapage. Il aurait préféré l'oublier. Il l'avait oublié devant les frimousses de ses deux fils. Mais comme toujours le cauchemar revenait le hanter et il se mit à frissonner subitement. Il souffla fortement pour se donner du courage et ouvrir à celui qui hantait ses nuits. Il ne voulait pas savoir ce qu'il ferait s'il le laissait dehors, s'il l'ignorait. Il était capable de tout il en était certain. Alors, le cœur battant à tout rompre, il ouvrit la fenêtre. Il se recula aussitôt, laissant entrer un gros corbeau noir bien trop parfait. Il se plaça par instinct devant les berceaux de ses enfants alors que Teresa tremblait sous ses couvertures. Thomas ferma les yeux. Il ne voulait pas le voir. Il le refusait. Et pourtant il entendit nettement les craquements d'os, ressentit la chaleur qui se répand dans la pièce et la lumière qui augmente derrière ses paupières closes. Il y eut un instant de silence remplit simplement par les battements de son cœur et son souffle court. Puis des bruits de pas. Il ouvrit les yeux paniqué à l'idée qu'il touche à sa famille. Cependant il resta figé. Newt se tenait penché au dessus de Teresa, ses yeux noirs inspectant avec curiosité son visage. Sa femme était terrorisée. Elle ne bougeait pas, ne parvenait qu'à trembler et ses yeux bleus ne parvenaient pas à quitter ceux de l'intrus. Avant que Thomas ne puisse la défendre, Newt passa sa main devant les yeux de sa femme et elle s'écroula sur les oreillers, inconscientes. Thomas voulu crier, la panique se déversait dans ses entrailles. Il n'avait tout de même pas tuer sa Teresa ?! Mais les mots restèrent bloquer dans sa gorge. Il avait si peur pour elle, plus que pour lui. Mais son corps refusait de bouger. Il était paralysé par la peur. Jamais cela ne lui était arrivé. Et Newt se redressait, parfaitement neutre. Il s'approchait à pas lents et les larmes coulaient sur le visage de Thomas. Il se détesta de paraître si faible devant celui qui l'effrayait tant. Ainsi, il était vulnérable face à Newt. Et il n'aimait pas être faible devant lui.

« Je l'ai simplement endormi. Expliqua la voix profonde du Gardien. Tu as une magnifique femme l'humain. Votre enfant sera aussi splendide qu'elle. »

Thomas resta muet. Il voulait lui crier de s'en aller, de laisser sa famille tranquille. Il voulait rajouter qu'il avait deux fils et non pas un. Il voulait lui dire qu'il ne lui faisait pas peur. Il voulait le frapper pour intervenir ainsi pendant le plus beau jour de sa vie. Il ne voulait plus jamais le voir. Il le détestait. Mais il ne fit rien de tout cela. Il n'y parvenait pas. Il était paralysé.

« Je m'attendais à un accueil plus chaleureux de ta part. Murmura Newt.

— Allez au Diable ! Rumina Thomas entre ses dents serrées. »

Il avait eut du mal à laisser sortir ces mots mais à présent que le barrage était ouvert, la peur laissait place à la rage. Petit à petit, il se remplissait de colère. Il soutint durement le regard de la créature face à lui. Il ne voulait plus de lui dans sa vie, dans ses rêves, dans ses souvenirs. Il voulait le jeter hors de chez lui, qu'il laisse ses enfants tranquilles. Il voulait le rayer de la surface de ce monde. Il serra les poings, prêt à le frapper. Mais sa colère ne faisait ni chaud ni froid à Newt. Elle le fit même sourire, moqueur. Il s'approcha encore, ne se tenant plus qu'à quelques centimètres de Thomas. L'envie de frapper de ce dernier ne put qu'augmenter face à ce geste.

« Je ne connais pas de telle personne l'humain. »

Il s'avança un peu plus, jetant un regard aux lèvres de Thomas. Ce dernier ne s'en rendit pas compte. Il détestait sa présence et le voir entrer dans son espace personnel le mettait hors de lui. Il voulait le frapper. Il leva la main mais elle n'atteint pas son but. Newt avait des réflexes il l'avait intercepté entre ses longs doigts. Thomas poussa un grognement de rage. Newt se redressa lentement, le regard dur. Il resserra sa poigne autour du poignet de Thomas et lui offrit un peu de douleur.

Les OS de l'archiduchesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant