Ultimatum

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Hey !

Petit OS inspiré de la bourgeoisie des sensations de Calogero. J'aime beaucoup trop cet artiste '*-* 

Bonne lecture mes chaussettes !

L'archiduchesse.

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Je sais Thomas.

Je sais que tu vois un homme, qu'il te fait de l'effet, que tu le désires, que sa silhouette d'homme et ses manières masculines te font perdre la tête, que tu doutes de tes sentiments pour moi, que tu te fais beau pour lui, que tu n'as pas choisi d'être piégé par ses charmes et que tu te sens infidèle.

Mais je sais aussi que malgré tes envies, ton désir, tu n'as pas été voir ailleurs. Du moins je ne le crois pas. Je sais que tu as des principes et que tu t'y tiens. Je sais que tu lui résistes parce que je suis là à tes côtés et que je t'aime. Je sais que tu as du respect pour moi comme pour lui et que tu ne te permettrais pas une telle chose. Te connaissant tu t'en voudrais bien trop pour pouvoir le supporter.

Mais combien de temps tiendras tu encore ?

Plus très longtemps je le sais. Tu me parles de lui. Tous les jours. Tu me fais croire que ce n'est qu'un ami, que tu ne le désires pas. Mais Thomas je ne suis pas dupe. Tu as ces étoiles dans les yeux, ce sourire quand tu l'évoques. Tu es différent dans ta façon d'être et de parler. Tu es tout de suite plus vif, plus souriant. Tu ne peux pas t'empêcher de te mêler à la conversation lorsque son nom apparaît. Pour tout te dire, c'est avec moi que tu étais comme ça avant. J'ai la sensation qu'on m'a volé mon conjoint. Tu es peut-être physiquement avec moi mais en réalité tu le rejoins en pensée. Il est là dans ta tête, tout le temps. Peut-être penses tu à lui quand tu m'embrasses. Je n'ai aucun moyen de le savoir et c'est bien ce qui me torture.

Tu m'as dit qu'il s'appelle Newton mais que toi, tu as le droit de l'appeler Newt. Je l'ai rencontré fugacement une fois. Votre rencontre à vous c'est faite grâce à ta générosité. Tu m'as dit que tu l'as rencontré au tabac, alors que tu allais m'acheter mes cigarettes. Il lui manquait vingt petits centimes et je t'avais donner de l'argent en plus. Tu n'as pas hésité à compléter ce qui manquait. Il a voulu te remercier. Vous vous êtes revus dans un café. Il a pris ton numéro et tu es tombé sous son charme.

Ça m'apprendra à fumer.

Tu sais, je te comprends quelque part. Cet homme est d'une rare beauté, et par beauté j'entends le mélange de son physique et de sa mentalité. Sa silhouette longiligne, ses épaules larges, sa peau blanche, ses longues mains, ses yeux noirs, ses cheveux blonds... Je veux bien comprendre que tu sois attiré par ce corps. Et je te comprends d'autant plus quand on l'associe à sa personnalité. C'est un homme sûr de lui, confiant. Il a une force mentale indéniable. Il a un don pour mener le mouvement, on a envie de l'écouter quand il parle et de le suivre dans ses idées. Il est cultivé et peut paraître intimidant. Cet homme met le monde à ses pieds, et pas seulement sur le plan amoureux. Peut-être que si je n'étais pas déjà si amoureuse de toi, je lui aurais également succombé.

Je t'avoue avoir été très surprise en le découvrant. Je n'y croyais pas au début, je me voilais la face. Je te voyais hétéro, c'était logique pour moi. Et tu ne m'as rien dit. Je n'avais pas posé de question en même temps. La faute à cette société hétéronormée. Mais définitivement tu ne l'es pas. Je me suis demandée si tu m'avais vraiment aimé du coup, si tu ne préférais pas ceux de ton sexe. Je me suis renseignée, j'ai découvert un monde, une communauté dont je connaissais l'existence mais auquel je ne m'étais jamais intéressée. Et tu sais quoi ? Je ne sais pas ce que tu es exactement et je me fiche bien de ce que tu peux bien être mais je t'envie presque d'appartenir à cette communauté, d'être assez ouvert d'esprit pour pouvoir aimer des hommes, des femmes et peut-être d'autres genres.

Je me doute bien qu'il doit y avoir des avantages à pouvoir aimer sans choisir entre l'homme et la femme. Mais dans cette situation, je n'y vois que des désavantages. Je me torture l'esprit tous les jours, toutes les nuits pour savoir qui de nous deux te plaît le plus, à qui est-ce que tu espères plaire en te préparant le matin. Je me demande si tu m'aimes toujours ou si ton amour pour moi fane petit à petit pour pouvoir faire de la place à celui que tu nourris pour cet homme. Je n'ai jamais été jalouse, tu le sais. Je n'ai jamais été possessive, je t'ai toujours laissé rejoindre qui tu voulais quand tu voulais sans chercher à comprendre quoi que se soit. Je ne suis pas celle qui te gardera prisonnier sous prétexte qu'elle t'aime. Mais là Thomas, je ne peux pas ne rien dire... Je t'aime mais toi tu m'échappes au profit d'un autre. Je ne supporterai pas de te savoir nu dans ses bras...

J'ai toujours été confiante en nous. Tu m'avais dit que j'étais la première femme dans ta vie. Jusque là je pensais que tu n'avais jamais eu de relation concrète. J'étais flattée d'occuper ton cœur tout neuf, pas encore abîmé par une relation. Je n'ai pas imaginé ni même pensé une seule seconde que tu aies pu sortir avec des gars avant moi. C'est donc tout naturellement que je t'ai guidé. Je pensais que c'était nouveau pour toi, je voulais te montrer. Tu me suivais avec le sourire, tu me laissais mener la danse et faire des projets avec toi. J'ai bien cru qu'on finirait par se marier tu sais.

Mais voilà, cet homme vient tout gâcher.

Je ne te blâme pas. Je sais que tu n'y es pour rien, que tu n'as pas choisi d'être qui tu es ni de désirer un autre que moi. Je ne te demanderai pas de changer ni même de l'oublier au nom de notre relation. Mais comprends moi, je ne pourrais pas supporter de te savoir avec lui, je ne peux pas partager celui que j'aime.

Alors il va falloir que tu fasses un choix.

C'est lui ou moi.

Les OS de l'archiduchesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant