Les OS de l'archiduchesse

A la loyale

L'extérieur bruissait avec une effervescence propre aux fêtes organisées par la cour du roi. Des hommes s'affrontaient à l'épée, au tir à l'arc à cheval ou à pied dans des épreuves d'adresses et de force. Nombreux étaient les spectateurs venus de toutes part. Ces jeux organisés en l'honneur de la prochaine union entre l'Angleterre et la France annonçait la paix. Chacun accueillait cette nouvelle ère à bras ouverts. 

Thomas faisait parti des participants. Il avait guidé sa campagne natale où il avait passé tant d'heure à s'entraîner en cachette. Fils de paysan, il n'avait pas eu la chance de recevoir une éducation. Il parlait un patois prononcé et ne savait ni lire ni écrire. Sa vie se résumait à aider son père à entretenir ses cultures, à mener les vaches en pâtures, à surveiller ses nombreux frères et sœurs et à aller prier à l'église le dimanche. Sa famille vivait avec rien, souvent il devait se contenter d'un repas léger à partager avec les nombreuses bouches de la famille. Alors, les cours d'escrime, il ne connaissait pas. Il avait appris à la lueur des torches, tard le soir quand il quittait la demeure familiale pour rejoindre son ami Aris. Ensemble, ils s'étaient entraînés, avaient rêvé de fabuleux destin et d'héroïsme. Après toutes ces années, il avait fini par vouloir tenter sa chance. Il battait Aris à plate couture et même le fils du compte qui vivait dans son village n'avait pas fait le poids face à lui. Il voulait prouver sa valeur au monde entier, avoir un peu de reconnaissance afin d'être plus qu'un paysan. Alors il s'était rendu à la cours du roi pour ces jeux qui avaient été annoncé partout dans le royaume.

De son côté, Newt était un archer anglais. Il faisait parti de la garde royale. Il était issu de la petite noblesse, entraîné depuis son plus jeune âge pour se battre. Il participait à ces jeux pour se détendre et s'amuser, son capitaine l'y avait encouragé. Il était bon, il avait battu nombre de ces adversaires. Il était simplement de passage et n'avait aucune prétention. 

Il y avait rencontré Thomas par le plus pur des hasard. Newt avait déjà concouru et avait remporté la première place. Le prince français l'avait remarqué et cherchait sa compagnie. Il passait le plus clair de son temps à parler de lui ou des intrigues de cours. Ca n'intéressait pas Newt, il était un guerrier, il ne s'embarrassait pas de ce genre de chose. Mais il s'était bien gardé de le dire au prince ou ne serait-ce de lui montrer. Il avait vite compris que si le prince n'avait pas ce qu'il voulait, ça pouvait très mal finir. 

Grâce à ce lien, il avait accès aux tentes des combattants français. Là il y avait aperçu Thomas. Habillé de simples chausses, il s'entraînait torse nu avec un homme. Les épées d'entraînement étaient en bois mais ce n'en était pas moins impressionnant. Newt s'était arrêté pour les observer. Le brun au corps constellé de grains de beauté l'intriguait. Il se battait avec adresse. Son adversaire en face de lui avait l'allure plus noble mais il n'en perdait pas moins la partie. La sueur perlait sur leurs peau, soulignant les muscles bandés des deux adversaires. Newt n'en perdait pas une miette, le regard glissant sur Thomas avec une lueur appréciatrice dans les yeux. Il remarquait cependant que, même si le brun possédait un peu de technique, ses gestes paraissaient plus grossiers que ceux de son adversaire. Il avait de la chance d'être plus fort, plus vif et plus agile. Le prince avait rejoint Newt dans sa contemplation. 

- Impressionnant n'est-ce pas ?

Newt hocha vaguement la tête, trop pris dans la contemplation de cet être si banal mais pourtant si particulier à ces yeux. Thomas l'avait immédiatement intrigué. Il émanait de lui une aura qui l'attirait.

- C'est le fils du duc de Navarre. Son père est très puissant. 

Newt fronça les sourcils. De qui parlait-il ? Il observa le combattant adverse et il comprit à son port de tête altier et la rage de se faire battre par Thomas que c'était lui dont parlait le prince.