Chapitre 64

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Point de vue Keren :


Une fois de plus, je me réveillais en sursaut dans ce lit chaud. J'avais fait ce même cauchemar que la fois dernière. Sauf que cette fois-ci, il y avait un homme dont je ne connaissais pas le nom, qui avait regardé la scène. Il n'avait rien fait de plus, il était resté immobile tout le long. L'air était irrespirable, et j'avais horriblement peur. J'avais encore l'impression de ressentir cette affreuse douleur.

Toutefois, alors que j'étais toujours aussi perturbée, une main m'attrapa et me colla contre un torse bien brûlant. Je me doutais bien, qu'avec une heure pareil affichée, je ne devais que l'avoir réveillée. Il était quatre heures du matin.

J'avais enfui ma tête dans le creux de son cou et inspiré son odeur le plus possible. Ça me détendait. Je me concentrais également sur son touché, celui de ses doigts dans le creux de mes hanches. J'aimais par-dessus tout ressentir chaque détail qui nous liais. Il était doué pour me calmer, et je lui en étais reconnaissante.

Cependant, malgré tout ça, je ne pus m'empêcher d'avoir le visage de cet homme dans ma tête. J'essayais de comprendre vivement, qui cela pouvait bien être et pourquoi il se trouvait là. Pourquoi maintenant et soudainement ?

- Détends-toi ma Luna. Disais Ceylan de sa voix endormit.

- Je sais, mais je m'inquiète.

- Ne le sois pas, je veillerais sur toi.

Il souffla grossièrement, sûrement frustré de savoir que je rêvais une énième fois de Rosko. J'avais confiance en Ceylan, mais je n'arrivais pas à m'enlever ce sentiment. Je ne savais pas s'il s'agissait d'un pressentiment, ou bien autre chose dont je n'avais pas de nom.

Ceylan semblait s'endormir peu à peu à nouveau. Sa respiration devenait régulière, et je le sentais s'en aller aux pays des rêves. J'étais soulagée de le savoir en paix. Ces derniers temps, il avait l'air très préoccupé et encore plus depuis leur retour hier soir. Il s'endormait finalement, et cela profondément.

Je ne pus m'empêcher de lever ma main droite, afin de pouvoir caresser délicatement sa joue. Un sourire étira mes lèvres, mais il se retira bien assez vite. Un appel que je n'avais plus entendu depuis longtemps, se manifesta.

L'appel de la forêt.

Quelque chose n'allait pas. Je me levais doucement, tout en faisant mon maximum pour ne pas faire de bruit. Je n'étais pas trop sûr de ce que je faisais. Mes jambes avançaient toute seule. Je savais juste que je devais y aller, malgré le fait, que ma conscience me criait que j'étais inconsciente. Je le savais bien, mais je ne me contrôlais plus et puis je ne pouvais pas abandonner la nature. J'étais une Prostasía après tout.

Je sortis de la maison, oubliant même de fermer la porte derrière moi. Je courrais, parce que j'entendais que je devais le faire. Je devais me dépêcher, le vent se levait et faisait vibrer l'atmosphère. Il faisait sombre, mais je pouvais voir.

- Keren, tu ne devrais peut-être pas y aller toute seule..

- Je sais Anathé.

- Alors pourquoi tu y vas ?

- Je ne sais pas ! Je criais malgré moi.

Je sautais à travers les branches, laissant la vie naturel me guider. Mon cœur battait étrangement vite, tandis que mon adrénaline augmentait au fur et à mesure que j'avançais. Je ne sentais rien ici, aucune odeur inconnu, aucune présence.

Who do you love ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant