Chapitre 67

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Je marchais vers la maison, la boule au ventre. Ceylan devait déjà être là-bas, enfermé dans un monde rempli de question, le sien. Je ne savais pas pour quelle raison j'étais stressée, sûrement parce que je sentais que ça allait être tendu entre nous. Je voulais à tout prix éviter une énième bêtise. Je savais bien que c'était risqué de me rendre avec lui chez Clark. C'est pourquoi, je voulais tenter le tout pour le tout en faisant tout mon possible, pour le faire changer d'avis.

Plus j'avançais, et plus mon cœur tambourinait vivement contre ma cage thoracique. Devant la porte, j'hésitais à entrer. Je sentais son odeur qu'il avait laissé échapper. Il n'était pas bien loin, dans le salon plus précisément. Je tournais finalement la poignée et entrais. Ceylan m'avait entendu entrer, mais il m'ignorait. Il savait, que je n'étais pas d'accord avec sa décision.

Je me plaçais en face de lui, les bras croisés contre ma poitrine, je n'attendais qu'une seule chose et c'était qu'il me regarde. Sauf que il resta toujours aussi concentré sur son ordinateur portable et ne me prêta aucune attention. Il voulait éviter cette discussion, mais je ne lui laisserais pas ce bien.

Il allait y faire face.

- Tu ne peux pas.

- Ça sert à rien d'essayer de me dissuader princesse. Il répondit froidement.

Il tapotait toujours contre ces petites touches, le bruit de celle-ci me rendait petit à petit, de plus en plus sensible. Ça me tapait sur le système. C'est pourquoi je m'avançais, et fermais l'objet. Je souhaitais également qu'il affronte mon regard.

Cela ne tarda pas à arriver. Ceylan se levait finalement et me fit face, visiblement en colère. Il n'aimait pas ma façon de faire, je le savais, mais c'était pour lui, pour nous que j'agissais ainsi. Je voulus lui prendre la main, mais il retira la sienne.

- Je ne suis pas d'humeur Keren, vraiment pas, alors s'il te plaît, je te le demande pendant que je suis encore gentil. Arrête.

Il me laissait, décidant de monter se coucher un peu avant de partir. Il ne m'ouvrait pas son esprit, je ne pouvais pas savoir à quoi il pensait et comment il se sentait réellement. Je savais qu'il était frustré par rapport à mon comportement, mais vis-à-vis de la situation, je me doutais de rien.

Je décidais de le laisser un peu et montais faire ma toilette. Tant pis, j'allais devoir faire de mon mieux pour le protéger discrètement et ..moi aussi. Ça allait être difficile, si les hommes de Rosko se trouvaient toujours là-bas, mais j'avais confiance en moi.

Ceylan était déjà couché, dans son coin. Je m'infiltrais à l'intérieur doucement, le lit semblait bizarrement froid. Je ne sentais pas ses bras autour de moi comme j'en avais l'habitude, non, nous étions chacun de notre côté. Son souffle était régulier, il dormait déjà profondément, tandis que moi, je n'avais pas sommeil.

J'étais restée couché ainsi pendant longtemps, le regard vide, jusqu'à ce que je sentis bouger à mes côtés. L'heure affichait une heure du matin, Ceylan se préparait à partir. Il alla dans la salle de bain doucement, tentant de faire le moins de bruit possible, même s'il savait que je ne dormais pas. J'en étais sûr.

Je profitais de l'instant où il rejoignait la cuisine, pour me lever lentement et m'habiller. Je devais faire le moins de bruit possible parce qu'il pouvait m'entendre. Heureusement pour moi, il ne se doutait pas de mon petit plan, c'est pourquoi il était plus détendu et n'étendait pas autant son ouïe. J'avais donc, moins de chance de me faire remarquer.

Il était en train de boire son café, je pouvais détecter les bruits qu'il émettait lorsque sa bouche avalait le liquide brun grossièrement. Ces gestes étaient doux, il se donnait étrangement du mal pour ne pas que je puisse l'entendre. Habituellement, il ne se gênait pas autant.

Who do you love ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant