Chapitre 86

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Point de vue Keren :


Sortant de cette noirceur dans laquelle je me trouvais, j'ouvris mes paupières brusquement. Le plafond en bois me rappelait un endroit dans lequel je m'étais déjà réveillée récemment. Il me fallut du temps pour me rappeler de cette pièce, et de la raison pour laquelle je me trouvais ici. À vrai dire, je ne savais pas réellement pourquoi. Je me souvenais que d'une seule chose, avoir vu Ceylan rire et prendre Jane dans ses bras.

L'infirmerie de Mamata était comme toujours, très calme et reposante. C'est sûrement pour cela qu'au lieu de m'installer les jambes croisés comme d'habitude, j'avais décidé de rester couchée. Honnêtement, j'étais exténuée et mon cou me démangeait. J'avais ces images dans la tête, mais j'étais incapable de me rappeler de la suite. Je me rappelais seulement avoir couru et mettre sentis très en colère. Anathé n'avait pas aimé voir Jane dans les bras de son ancien amant, et moi non, plus même si j'avais confiance en lui.

Je me couchais sur le côté, une main sous mon coussin. Je me sentais étrangement détendu, c'était une sensation insensée étant donné, que je ne faisais que penser à quelque chose qui m'avait blessé. Peut-être était-ce dû à ce diffuseur à tiges qui dégageait un parfum fort, mais aussi chaleureux, nous permettant de profiter d'une expérience sensorielle intense et presque addictive.

La porte s'ouvrit soudainement et timidement, me coupant dans mes songes les plus profonds. Je levais la tête de peu, afin d'avoir une idée de la personne qui venait de me déranger involontairement. Je fus surprise de voir Jane, automatiquement, je me redressais et la jaugeais de plus près. Son visage était si doux, il n'y avait aucune rancœur, aucune méchanceté de présente. Elle m'offrit même un sourire quelque peu gênée.

Je décidais de m'installer plus convenablement et l'observais s'avancer vers moi.

- Je suis désolée de te déranger alors que tu viens certainement de te réveiller, mais j'aurais aimé t'adresser quelques mots. Elle m'avoua.

Je lui fis signe de s'asseoir sur le fauteuil près de moi. J'étais méfiante, mais un côté de moi était encore trop dans la lune pour pouvoir véritablement décrypter la situation. Jane s'installa, avec légèrement plus de confiance qu'il n'y en avait eu dans son entrée.

- Hum, je voulais simplement m'expliquer pour hier soir. Je voulus répondre, mais elle me coupa rapidement. Laisse-moi d'abord terminer s'il te plaît.. Oui, j'ai parlé à Ceylan hier, mais je ne cherche en aucun cas à te le reprendre. Gatar est ma destinée Keren, mais Ceylan reste un ami cher à mes yeux. C'est pourquoi hier, j'ai simplement voulu lui faire comprendre que je souhaitais garder mon amitié avec lui. J'aime Gatar comme tu aimes Ceylan et j'espère que tu arriveras à le comprendre.

- Je comprends. Je répondis simplement, non sans souffler de lassitude.

En aucun cas, je mentais. Je comprenais parfaitement ce qu'elle me disait, parce que je savais que Jane tenait à Ceylan comme lui tenait à elle. Je ne pouvais pas nier qu'ils avaient ce petit quelque chose de similaire à Kitai et moi. Je crois que l'espace d'un instant, j'avais eu peur. Surtout lorsque mon cerveau s'était fait une joie de me remémorer toutes ces images de Jane et Ceylan datant de mon arrivée sur ces terres. Quand ils étaient encore proches, trop proches. J'avais été terrifié d'imaginer qu'il pourrait retomber pour elle et elle aussi, alors qu'au fond, je savais que c'était impossible. Seulement, parfois les douleurs du passé nous faisaient agir contre notre gré.

J'avais bien remarqué la façon dont Gatar et Jane se contemplaient, cet amour qu'ils dégageaient. Je me trouvais stupide d'avoir ressenti tout ça, mais d'un côté, je savais que ce n'était pas vraiment ma faute. C'était plutôt celle de ces traumatismes qui m'étaient quelque peu restés. Je hochais simplement de la tête, lui faisant comprendre que j'avais bien reçu son message. Je pensais qu'elle allait partir, mais non, elle resta assise en face de moi.

Who do you love ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant