·_17_· Fire is destructive but so am I

899 56 13
                                    

Arwen n'eut même pas le temps d'enfiler correctement ses chaussures qu'elle se retrouva en un éclair devant une charmante petite maisonnée.
Elle reprit rapidement son souffle.

Son mauvais pressentiment ne s'était pas dissipé. Il s'était, au contraire, accentué lorsqu'elle avait aperçu d'autres oiseaux s'éloigner de la bâtisse qui se tenait sous ses yeux.
Marilla lui avait parlé des Gillis. Ce nom lui disait quelque chose et elle était pratiquement sûre de l'avoir entendu lors de sa première journée a l'école d'Avonlea. Malheureusement, la jeune femme avait été trop distraite et ne se souvenait plus du nom de famille de ses camarades de classe.
Peut-être était-ce celui de la plus grande avec qui elle ne s'était pas entendu ? Ou celui de Jane et de son frère ?
Cela importait peu. La jeune Cuthbert connaissait trop bien les oiseaux et avait assisté à beaucoup trop d'accidents dans sa courte vie pour se préoccuper de l'importance des personnes à qui ces mésaventures arrivaient. Cela était devenu une sorte d'instinct. Un sixième sens.

Alors qu'elle réfléchissait sur la raison de l'agitation des animaux ailés, Arwen leva sa tête alors qu'une odeur désagréable commença à piquer son nez.
Elle connaissait bien cette odeur, mais une question vint rapidement s'immiscer dans son esprit.

- ...À Avonlea ? Sérieusement ?

Arwen remis convenablement ses vieilles chaussures en cuir et décida de chercher autour de la maison, espérant trouver la source de cette puanteur à l'extérieur de celle-ci.

Au bout de plusieurs minutes de recherche elle s'arrêta pour regarder à travers la vitre du rez-de-chaussée.
Malgré le fait que son hypothèse était la bonne. Elle ne put s'empêcher d'être déconcertée par ce qu'elle voyait à l'intérieur de la maison.
Elle n'en avait pas vu depuis des années.
La dernière fois devait remonter lors de son voyage clandestin pour retourner sur Paris !

Du gaz. Une chaudière à gaz.
Seuls les pays occidentaux les plus avancés étaient capables de s'en procurer. La France et l'Angleterre.
Qu'est qu'une chose aussi rare et peu commune venait faire dans une petite maison de l'Île-du-Prince-Édouard !

La jeune femme n'eut le temps de se poser plus de questions qu'une couleur vive et chaude attira son attention.
Les rideaux étaient en train de prendre feu. Une braise s'était envolé de la chaudière mal refermée.
Arwen n'eut le temps d'agir.
Avant qu'elle ne s'en rende compte, le feu avait déjà commencé à consumer le sol de la maison boisée.
Elle reprit rapidement ses esprits et commença à analyser la maison.
Elle ne savait que trop bien à quel point le feu était un élément destructeur et inarrêtable. Elle chercha donc un moyen de rentrer dans la maison avant que celui-ci n'atteigne ses habitants.

Elle se recula pour avoir un meilleur aperçu du second étage. Deux fenêtres étaient dans son champ de vision !
Rapidement, le souffle saccadé du à l'adrénaline, la jeune femme se dirigea vers la fenêtre où grimper semblé le plus faisable d'après ses observations.
Elle avait pensé à jeter des pierres contre la vitre, mais, Avonlea se trouvait sur une île bien trop au nord pour que le vent ne fasse pas claquer les vitres la nuit.

Arwen déchira sa longue tunique en son centre pour en faire un semblant de pantalon, et prit son élan contre le mur de la maison.
Elle posa un de ses pieds sur une vieille pierre qui ressortait et sauta pour atteindre la bordure de la fenêtre.
Elle s'agrippa de toutes ses forces du bout de ses doigts, et c'est avec regret qu'elle se rendit compte que ses muscles n'étaient plus aussi forts qu'avant.
Alors que ses bras allés la lâcher, elle sentit une chaleur au-dessous de ses jambes. Elle vit alors que le feu avait pris une ampleur effrayante.

"La maison est foutue..." Se dit Arwen intérieurement. "Mais pas ses habitants ! Aidez-moi s'il vous plaît !" S'exclama-t-elle en regardant difficilement les grands arbres qui l'entourait. "Le feu est destructeur mais je le suis aussi !".

☆Il est grand temps de rallumer les étoiles☆Anne with an E Où les histoires vivent. Découvrez maintenant