-Tu comprends pourquoi je te disais que les enfants étaient loins d'être d'actualités. Et aussi pourquoi il était impossible pour elle d'assumer son homosexualité au grand jour avec sa famille...
Bazile n'ose même pas imaginer la réaction que pourrait en effet avoir da famille, ou même la sienne, face à une telle annonce. Ses frères et ses belles sœurs la renierait sans hésitation, et il en serait ainsi pour tous les autres.
-Si cette situation n'était pas t'elle qu'elle, jamais je n'aurai ne serait-ce qu'envisager de t'embrasser de nouveau. Jamais je ne pourrai trahir à ce point quelqu'un! Mais maintenant que tu sais ça je comprends que ta vision de moi soit totalement changée. Tu m'imaginais un gentil garçon marié et rangé et voici ce que tu découvres... Mais peu importe ce que tu décides maintenant, tu dois me promettre que jamais, absolument jamais tu n'irais raconter l'homosexualité de Béatrice. Cela briserait sa vie... et la mienne. Je l'aime tu sais, tout comme elle m'aime. Mais pas de l'amour que tout le monde pense. Nous sommes des amis colocataires en quelque sorte. Et pour être crédible il nous arrive parfois de nous embrasser... de manière tellement pudique évidemment, c'est à peine si on touche nos lèvres. Mais on a l'habitude maintenant. Et le soir quand on rentre on part toujours en fou rire à cause de ça... Elle t'aime bien tu sais.
Le nombre d'informations que doit digérer Bazile est incommensurable.
Mais de tout ça elle ne retient qu'une seule et unique chose: Orion est libre.
Comme elle ne dit toujours rien, il demande:
-Alors?... tu me détestes pour avoir menti comme ça?
Et pour toute réponse, Bazile se jette sur lui en l'embrassant, ne l'aimant encore que d'avantage: chose qu'elle pensait impossible. Leurs lèvres sourient tout en se scellant de plus belle.
Libre, libre, libre!
-Si seulement je l'avais su plutôt... oh mon dieu Orion embrasse moi encore. Je t'aime. Si tu savais depuis combien de temps je t'aime!
Et tout en disant ça des larmes incontrôlables viennent noyer ses joues et se mélanger au goût de leurs langues.
*Toc toc toc*
-Bazile c'est toi qui est là dedans?
Ils sursautent ensemble et le jeune femme essaye de reprendre d'une voix neutre pour répondre à sa sœur:
-Oui. J'arrive.
-Tu n'aurais pas vu Orion? Mathis et Paul le cherchent pour lui montrer quelque chose.
-Non désolé. Peut être à l'étage...
Les pas de Laura s'écartent alors et ils cessent de retenir leur respiration en riant doucement.
-Elle me tuera un jour à apparaitre toujours comme ça. Elle me fait ce coup là depuis toute petite!
Orion sourit tendrement et vient essuyer les larmes sur les joues de la jeune femme et les légères traces de mascara coulé.
-Tu devrais sortir la première. J'attends un peu et je vous rejoins.
-Oui d'accord.
Elle ouvre la porte et s'apprête à sortir mais elle se retourne une dernière fois et l'embrasse avant de quitter la pièce et de rejoindre les autres comme si de rien était.
