/94/ Tremblements de panique

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Orion se relève, et regarde Bazile, qui elle ne peut plus le voir.

Il la fixe ainsi, sans bouger, sans un son, pendant d'innombrables minutes. Le temps s'étire, et il reste là, incapable de détourner le regard.
Finalement, alors que Bazile est morte depuis peut être une demi-heure, il relève doucement ses mains pour les regarder, et en voyant tout le sang y être, son cerveau disjoncte.
Il veut hurler mais son instinct lui dit de se faire: il ne peut pas tout gâcher maintenant, c'est trop tard. Il ne peut plus revenir en arrière, ce qui est fait est fait.

Il tremble, ne sait plus quoi faire, panique.
Calme toi! Reprends toi bordel!

Il se rapproche du corps avec terreur et l'enjambe puis se met à courir jusqu'à la salle de bain. Il ouvre le robinet du lavabo et commence à se laver les mains, si fort et brusquement qu'il éclabousse et se fait mal à la peau tant il frotte fort.
Il relève les yeux et observe son reflet. Aussitôt il voit le sang couler de son nez et se rince le visage, puis retire sa chemise, en panique, toujours aussi tremblant et précipité, pour y nettoyer le taches de sang. Mais impossible de faire disparaître les traces rougeâtre sur le blanc.

Calme toi! Respire!

Il se hurle a lui même de retrouver son calme, ou bien il n'arrivera à rien. Il s'appuie contre le lavabo, le visage baissé, et prend plusieurs longues respirations pour essayer de calmer son rythme cardiaque. 
Quand la terreur et la panique laissent enfin un peu de place au calme, il relève ses yeux vers son reflet. Si son métier lui a bien appris une chose c'est que c'est toujours dans la panique que les criminels font des erreurs et se font prendre.

Tu vas t'en sortir. Tu t'en es toujours sorti.

Il laisse sa chemise sécher sur le rebord de la baignoire et continue de nettoyer le sang sur lui.
Mais il a beau laver, les griffures et ses avants-bras ainsi que ses phalanges ouvertes ne peuvent disparaître.
Orion essaye de réfléchir. Il doit trouver une solution, il n'a pas le choix.
Il regarde autour de lui, et voit soudain la trousse de maquillage de Bazile posée sur l'étagère. Il s'en saisit et fouille à l'intérieur jusqu'à trouver de l'anti-cerne et du fond de teint. Sans hésiter il s'en badigeonne alors les mains et essayer d'étaler le produit sans vraiment s'avoir s'y prendre. C'est loin d'être parfait mais c'est déjà bien et il s'arrangera pour rester dans l'obscurité et cacher ses mains de Laura ou de ses collègues ses prochains jours. Il trouvera bien un moyen, car en cet instant c'est bien le cadet de ses soucis sachant parfaitement une chose: son ADN est trouvable absolument partout dans cet appartement.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant