/73/ Tout est sale

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Lorsque Bazile repeint le carrelage Orion lâche un « putain » par réflexe, mettant une seconde à réaliser.
La jeune femme est à genoux, les mains appuyée contre le sol a attendre désespérément que son corps ce calme. Ses cheveux cachent son visage, et finalement elle cesse enfin de vomir.

-Bazile ça va? Écoute ça peut arriver ce n'est pas grave...

Elle ne répond rien, ne bougeant pas de sa position, essayant de se remettre de ce qui vient de se passer. Orion pose alors une main sur son épaule mais aussitôt elle le repousse, sans un mot.

-Eh. C'est bon tout va bien... essaye-t-il de la rassurer.

Il veut de nouveau poser sa main sur elle mais une nouvelle fois elle le rejette, mais en redressant la tête pour le regarder. Ses yeux sont rougis et noyés de larmes, de la morve coule de son nez et du vomi jonche ses lèvres et son menton.

-C'est bon lâche moi! Vas-t-en!
-Bazile!
-Laisse moi je t'ai dit!

Son ton est méprisant, et s'il n'y avait pas tous ces gens à l'étage d'en dessous elle aurait aimer hurler pour lui dire de sortir.

Il la fixe une seconde puis remet son pantalon.

-Comme tu veux. Après tout si tu n'es pas capable de comprendre que c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe qui et que tu veux dramatiser la chose ça ne regarde que toi.

Et sur ces mots il sort de la pièce.

Bazile fond alors en larmes de plus belle, sanglotant à genoux dans son propre vomi, se sentant si sale et humiliée.
Elle veut essuyer son visage avec sa main mais réalise qu'elles sont elles aussi dégoûtantes alors elle se hisse debout et se rince au robinet. Elle se lave le visage, les mains, le cou et les mèches de ses cheveux qui ont été salies.
Elle essaye de calmer ses sanglots mais n'y arrive pas. Elle attrape au hasard une serviette dans un placard et la met sur le sol avant d'éponger tout en continuant de pleurer. Et se voir ainsi lui donne encore plus honte et la fait pleurer encore de plus belle.

Soudain la porte s'ouvre. Bazile est alors prête à insulter Orion si c'est nécessaire mais réalise soudain qu'elle se trouve nez à nez avec sa nièce, la fille aînée de sa sœur.

-Tata? Ça va?
-Noémie... je... qu'est ce que tu fais là?
-Tu es malade?
-Non non je... enfin si mais...
-Pourquoi tu pleures?
-Je ne pleure pas.
-Tu as sali. Je vais le dire à maman.
-Quoi?! Non non Noémie reviens!

Mais il est déjà trop tard et elle entend la petite dévaler les escaliers.

Une nouvelle vague de larmes incontrôlables la submerge et elle dit dans un sanglot, à genoux sur le sol en regardant le ciel.

-Putain c'est bien la fille de sa mère celle là!

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant