/58/ Indigeston ou virus?

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Lorsqu'Orion quitte la salle de bain Bazile se retourne lentement face au miroir et observe son reflet en s'appuyant contre le lavabo.
Son visage ne marque littéralement aucune émotion, comme si elle était vidée de tout sentiment humain.
Elle ouvre le robinet et passe de l'eau sur son visage comme le lui a dit Orion. Elle se regarde de nouveau, et cette fois elle craque soudainement et fond en sanglots. Les larmes qu'elle retenait dégringolent sur son visage et ses sanglots l'empêchent presque de respirer.
Mais elle doit se reprendre. Elle essaye du mieux qu'elle le peut de se calmer, passe de nouveau de l'eau sur son visage et s'essuie.
Elle remet ses cheveux en place du mieux qu'elle le peut et vérifie sa robe. Elle se mouche, jette le mouchoir dans la petite poubelle et veut quitter la pièce mais à peine fait-elle un pas qu'une atroce douleur la foudroie. Elle se fige sur place en poussant un gémissement les dents serrées.
Hésitante elle glisse alors sa main sous sa robe et pose très délicatement son index entre ses fesses. Une légère trace de sang recouvre la pulpe de son doigt. Elle prend un autre mouchoir, le plie et vient essuyer les infimes traces de sang avant de le jeter à son tour.

Elle respire très profondément et se parle à elle même:

-Ok. Ça va le faire.

Elle avance d'un pas, empêchant la douleur de prendre le dessus, et sort de la salle de bain. Dans le couloir elle marche à tous petits pas lents et incertains puis arrivée aux escaliers chaque marche devient une épreuve. Elle met un long moment avant d'arriver en bas et rejoint le salon et les invités.
Sa sœur la voit et se précipite vers elle:

-Oh ma chérie tu étais où? Je te cherchais!
-Je, j'étais... aux toilettes.
-Tu fais une tête bizarre ça va?
-Oui je crois juste que j'ai mangé un peu trop de gâteau...
-Maman et moi on t'a toujours dit de ne pas t'empiffrer comme ça. Ça t'éviterai les mots de ventre... et les kilos en trop. Bon allez viens on va faire une photo! Pour immortaliser cette journée.

Bazile s'extirpe alors gentiment des bras de sa sœur:

-Je... n'ai pas très envie de faire une photo. Je me sens vraiment mal, je pense que je vais rentrer...
-Oh, à ce point?
-Qu'est ce qui se passe? s'incruste soudainement et comme à son habitude Sylvie.
-Bazile ne se sent pas bien.
-Ah bon? Qu'est ce que tu as?
-Rien je vais bien.
-Bon bah si tu vas bien pourquoi tu veux partir alors? s'exaspère la mère.

Laura la calme:

-Elle se sent mal elle va rentrer chez elle c'est mieux si elle le dit. Et puis si elle a un virus ou je ne sais quoi mieux vaut qu'elle ne nous contamine pas tous.

Bazile saisit cette perche inespérée:

-Oui exactement! Je ne veux pas vous soyez dans le même état que moi.
-Mmm... bon. Et bien rentre écoute.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant