Les deux premières semaines de mars se passent. En raison d'un déplacement professionnel à l'étranger, Orion et Bazile ne se sont pas revus depuis ce rendez vous chez elle où tout a été oublié et pardonné.
Elle a l'impression de n'avoir jamais été autant en manque de quelque chose. Même la nicotine ne lui fait pas cet effet, mais comme il faut bien combler le manque par un autre, Bazile à encore augmenter son taux de masturbation par trois, de porno par deux et de clopes par... ça elle a arrêté de compter. Elle envie d'ailleurs Béatrice qui elle doit jubiler à l'idée d'être libre d'inviter qui elle veut quand elle le veut chez elle à faire des partouzes lesbiennes. Au point où Bazile en est de détresse que si on l'invitait elle serait prête à y aller, pourtant toute hétéro qu'elle est...
Et ce n'est pas son travail qui va lui changer les idées car depuis qu'elle sait qu'elle est sur la sellette elle se tient on ne peu plus à carreau, jouant le petit chien pour sa patronne. Comme elle aimerait lever la patte pour uriner sur ces chaussures à cette connasse...
Le dernier week-end précédent le retour d'Orion, ses parents l'invitent à déjeuner un midi en compagnie de sa sœur sans son mari, histoire de se retrouver « comme avant ».
Bazile n'a aucun bon souvenir de ce « comme avant » mais de toute façon elle n'a rien de mieux à faire et elle est prête à tout pour se sortir Orion de son esprit, quitte même à subir sa famille seule.
Le samedi midi elle se rend donc comme prévu chez ses parents. Les conversations sont plates et sans grand intérêt mais au moins personne ne l'a encore sermonnée sur quoi que ce soit, ce qui est jusqu'ici un miracle.
A table Bazile finit par demander pour meubler la conversation:
-Et Paul ça va?
Aussitôt l'expression de tout le monde change, un silence s'installe et le visage de Laura devient livide.
Bazile comprend qu'elle vient de dire une connerie mais elle ne sait pas pourquoi.
-Quoi qu'est ce qui se passe?
Et sur cette deuxième question Laura lâche ses couverts qui tombent bruyamment dans son assiette et fond en sanglots comme une petite fille.
Sylvie se lève aussitôt et va serrer sa fille cadette contre sa cœur:
-Allez ma chérie ça va aller, reprends toi reprends toi.
Elle foudroie alors son aînée du regard qui est encore plus perdue:
-Mais... qu'est ce que j'ai dit...?
Sylvie lève les yeux au ciel d'exaspération:
-Comme d'habitude: une bêtise. A croire que tu le fais exprès.
-Mais enfin! Papa dis quelque chose! Je n'ai rien fait là!
Lui soupire:
-Non mais il faut avouer que tu n'es vraiment pas très intelligente parfois...
-Mais putain dites moi à la fin!
-Bazile ton langage!
Laura sort alors son visage rouge et trempé de larmes et de morve ses bras de sa mère et lâche dans un sanglot incroyablement bruyant:
-C'est Paul! Il veut me quitter!...
