Alors que Bazile est en sous-vêtements seule dans la même pièce qu'Orion torse nu, elle sent ses joues s'enflammer. Elle n'aurait jamais pensé être gênée dans cette situation, elle qui est d'habitude plutôt très à l'aise avec les hommes, mais en cet instant elle aimerait simplement se cacher derrière les rideaux.
Depuis combien de temps rêve-t-elle de ça?!
Être là, comme ça, avec lui.
Si longtemps que voir la chose se réaliser n'est rien d'autre qu'un mur d'angoisse et de peurs.
Et s'il ne la trouve pas belle ainsi? Et s'il réalise qu'elle ne lui plait pas? Et si en fait il n'en a pas vraiment envie?
Trop de questions la submerge et elle a la sensation qu'elle va étouffer.
-Calme toi...
Il lit dans ses pensées.
Elle relève brusquement les yeux vers lui et leurs regards s'échangent.
Il avance d'un pas, elle reste immobile, ses mains croisées par réflexe sur son ventre et sa poitrine. Ce corps qu'elle a toujours assumé devient soudainement le plus laid du monde, si bien qu'elle aimerait partir en courant pour ne pas se sentir si humiliée quand il va lui dire à coup sûr qu'elle le dégoûte.
Orion s'arrête proche d'elle, mais pas trop non plus.
Il lève doucement ses mains et vient enrouler ses doigts autour des poignets de Bazile pour retirer ses bras de son corps. Elle a un petit réflexe de résistance mais un seul regard lui suffit pour la calmer et elle se laisse faire. Mais elle ne peut pas supporter de le voir l'observer, alors elle baisse les yeux et rougit de plus belle.
-Pourquoi veux tu te cacher?
Elle répond dans un murmure, les yeux toujours détournés:
-Je ne me cache pas...
-Pourquoi mens-tu?
-Je ne mens pas...
Il sourit.
-Mon regard t'effraie donc plus que mes doigts?...
Il fait référence à la soirée, lorsqu'ils se sont retrouvés sur le balcon et qu'il a glissé dans son intimité son index et son majeur.
-Je ne suis pas effrayée...
-Alors qu'es-tu?
Cette fois ci elle relève les yeux vers les siens:
-Je suis...
Oui? Qu'est-elle au juste? Tellement de choses devant lui...
-... à toi.
