/21/ L'obscurité d'une chambre

7.3K 634 8
                                    



-Je suis... à toi.

Orion s'approche encore cette fois pour ne laisser aucun espace entre eux. Il dépose ses mains sur la taille de Bazile et ils continuent de se regarder sans rien faire, si intensément.
Les pas de Béatrice se font entendre de nouveau, les séparant aussitôt. Elle réapparaît.

-Tiens, c'est une de mes chemises de nuit. Tu me suis? Je vais te montrer ta chambre.

Bazile la prend en la remerciant d'un sourire et obéit en lui enchaînant le pas. En quittant la pièce elle fait un regard vers Orion, bien trop triste de déjà le quitter, mais elle n'a pas le choix.
Elles avancent jusqu'au bout du couloir.

-C'est ici. J'ai étendu tes vêtements dans la salle de bain pour les faire sécher que tu puisses les remettre en partant demain. Passe une bonne nuit...
-Merci beaucoup. Pour... ce soir.
-C'est normal...

Elles se serrent alors une seconde dans les bras l'une de l'autre avec sincérité puis Bazile va dans la chambre et referme derrière elle.

Elle observe la chambre. Elle est sobre et simple, comme une chambre d'amie banale.
Elle déplie la chemise de nuit que lui a donné Béatrice et la regarde avec interrogation.
La dernière fois qu'elle a dormi avec ce genre de chose elle devait etre enfant. Elle a toujours privilégié les grands t-shirts ou bien simplement dormir en culotte, sinon elle a la sensation d'être enfermée.

-Bon... option numéro deux du coup, dit-elle toute seule.

Elle pose la chemise de nuit sur la chaise à côté du lit, dégrafe son soutien-gorge qui va la rejoindre et elle se glisse ainsi sous les draps frais.
Elle éteint la lumière et se met à fixer le plafond, ses yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité.
La voilà chez l'homme qu'elle aime et impossible d'aller le voir. Il dort dans une chambre différente de celle de Béatrice mais elle n'a aucune idée de laquelle il s'agit et le rieuse est trop grand de tomber sur elle. Alors tant pis. Elle devra encore attendre. Des jours, des semaines, des mois peut être... Elle n'en a aucune idée.

Le temps passe et Bazile ne réussit pas à fermer l'œil. La soirée a été bien trop pleines d'émotions pour ça, positives et négatives.

Ce n'est qu'environ deux heures après qu'elle se soit couchée que des pas se font de nouveau entendre dans le couloir. Elle tend l'oreille mais ils cessent. Sans doute son imagination.
Mais soudain sa porte de chambre s'ouvre lentement et une ombre s'engouffre dans la pièce.
Elle sait immédiatement de qui il s'agit. Rien que son odeur le lui indique.

-Orion...

Il sourit dans l'obscurité, mais ça elle ne peut pas le voir...
Il s'approche du pied du lit, sans un mot et monte à genoux sur le matelas. Elle se redresse assise, la couverture découvrant le haut de son corps, mais dans le noir elle s'en fiche.
Il avance à quatre pattes jusqu'à elle et, sans la toucher, vient l'embrasser.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant