Bazile est comme d'habitude en retard pour son travail, mais avec une notion en plus cette fois-ci: elle ne peut pas courir pour essayer de rattraper un minimum son retard.
Comme la veille le trajet en voiture est une torture et elle n'ose meme pas imaginer ce que va être sa journée à devoir garder une station assise pendant huit heures.Finalement elle arrive dans les locaux et tente de ne pas se faire remarquer en s'installant. Peine perdue car sa cheffe arrive alors presque aussitôt près d'elle:
-Bazile. Tu viens dans mon bureau s'il te plaît?
La jeune femme hoche la tête, muette, sans bouger.
-Maintenant...
Elle se relève alors qu'elle venait à peine de s'assoir et la suit sous le regard de ses collègues les plus à proximité.
Elles entrent dans le bureau et ferme la porte. Sa patronne s'installe derrière son bureau et elle reste debout en face.-Bon. Tu sais pourquoi je t'ai demandé de venir?
-Euh... si c'est au cause de mon regard je suis vraiment désolée mais je...Elle la coupe en levant la main puis pose ses coudes sur le bureau et joint ses mains avec une mine faussement attristée:
-Tu n'es pas arrivée une seule fois à l'heure la semaine dernière. Tout comme la semaine précédente, et celle encore d'avant.
-Je sais je suis...
-Désolée je sais. Mais cela ne change rien. Beaucoup de personnes motivées aimerait avoir ton poste, tu en es consciente?Bazile hoche la tête.
-Écoute, je t'aime bien. Voilà pourquoi je vais te laisser une dernière chance.
-Je... oui, merci. Je promets de ne pas vous décevoir.
-Mais j'espère Bazile, j'espère.
-Merci. Merci beaucoup.Elle fait un signe de tête reconnaissant et sort pour aller rejoindre sa place, mais alors qu'elle lâche dans la rangée être tous ses collègues sa patronne la retient.
-Bazile.
Elle se tourne vers elle et tous les regards se posent sur les deux femmes.
-Va me chercher un café s'il te plaît. Tu seras gentille.
Et elle re disparaît dans son bureau.
Bazile reste figée une seconde, humiliée devant tout le monde qui la fixe. Tous sont amusés, ou bien interloqués. Personne n'a loupé ce qui vient de se passer.
Elle aimerait tous les envoyer chier. Prendre une tasse de café brulant et le balancer au visage de sa patronne, que le silicone qu'elle a dans le visage se mette à fondre pour enfin révéler la gorgone qui se cache en elle.Mais Bazile n'a pas le choix.
Elle ne peut pas se permettre de se faire renvoyer, encore moins d'avoir un procès au cul pour homicide volontaire.
Alors, sans un mot elle va jusqu'à la machine à café dans le couloir et obéit comme le gentil petit teckel qu'elle a toujours été pour tout monde depuis sa venue au monde...