Bazile est désormais muette, elle qui a été si longtemps aveugle et sourde.Orion ne dit rien non plus, et ils continuent de se fixer, nus, silencieux, leurs respirations courtes.
La jeune femme finit par murmurer, en réalité plus pour elle que pour lui:
-Je n'ai rien vu...
-Bazile écoute...
-Je n'ai rien vu, je n'ai rien compris. Et je n'ai pas douté. Pas une seule seconde. Pas un infime instant...Orion fait un pas vers elle, mais aussitôt elle reprend possession de son corps et recule. Les larmes se mettent à se verser en torrents sur ses joues et la colère jaillit. Une colère plus puissante qu'elle n'en a jamais ressenti. Un sentiment plus brûlant et atroce que tout ce qu'elle a pu connaître. Ce goût de trahison, de mensonge et de haine lui calcine les papilles.
Et alors, tout sort, dans des hurlements de rages incontrôlables:-Comment est ce que j'ai pu être aussi conne?! Comment j'ai pu te croire?! Croire à toute cette histoire invraisemblable qui ne pouvait pas tenir debout une seule seconde?! Béatrice lesbienne! Un faux mariage pour avoir la paix! Et évidemment pas d'enfants! Pas d'enfants! Oui bien sûr pas d'enfants!
-Arrête de crier ça ne sert strictement à rien. Nous sommes adultes, nous pouvons parler calmement.
-Calmement?! Tu oses me dire de rester calme?!Bazile est alors pris d'un rire hystérique qu'elle ne réussit pas à contenir tant la situation est si énorme qu'elle en devient drôle. Elle continue de rire sans pouvoir s'arrêter tandis que les larmes continuent de couler sur ses joues.
Orion s'approche alors et pose sa main sur son bras. Mais à peine l'a t'il touchée que la jeune femme cesse immédiatement de rire et s'écarte précipitamment.
-Ne me touche pas sale fils de pute!
-S'il te plaît. Asseyons nous et parlons simplement. dit-il doucement en levant encore sa main pour de nouveau lui toucher le bras.Ce geste est insupportable pour Bazile et cette fois-ci elle ne fait pas que s'écarter mais le repousse violemment en plaçant ses mains sur son torse.
Comme il bouge à peine elle recommence, encore plus fort:-Va te faire foutre! Va te faire foutre! VA TE FAIRE FOUTRE!
Elle n'arrive plus à réfléchir. Ses émotions ont pris le dessus et la submerge. Elle est en train de se noyer.
Ils sont encore nus. Elle l'avait presque oublié. Et soudain cette sensation d'être nue devant lui la dégoûte. Elle repense à ses mains que son corps, la façon dont il la prenait et dont elle aimait tant ça. Elle en a soudainement la nausée.
Elle cache sa poitrine de ses bras croisés et hurle de plus belle, en continuant de pleurer de rage:-Sors! Dégage de chez moi! Prends tes affaires et pars! MAINTENANT!