Une seconde pour une éternité

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Mes paupières s'abaissaient, me laissant sur un champ de vision un peu flou. Le soleil passant à travers les volets entrouverts se reflétait fortement sur le sol, m'éblouissant au passage. Je plissais des yeux, à moitié endormi, aveuglé par la lumière, avant de sentir une ombre me recouvrir doucement mes yeux agressés pour me les protéger.

Je penserais à le remercier.

~

....jungwoo...jungwoo...réveilles toi, tu m'énerves...vas t'en tu me gênes...mais bouges ! pfffff...

« ...tu sers à rien »

Les yeux clos, je me contentais de me battre avec mon esprit, mon corps refusant de se réveiller. Après quelques secondes, mes yeux bleus chocolats s'ouvrir avec difficulté, me laissant sur une vision du plafond terne.

Winwin : Oh, tu es réveillé ? Ca va ? T'as vachement bien dormis dis donc, il est midi quarante !

Midi...hein ?!

Sautant sur mes pieds, je le regardais, éberlué. Je n'avais jamais dormis autant.

Winwin : C'est toi qui a fermé les volets ?

Je regardai en direction de son index levé vers la fenêtre, avant de remarquer que la chambre étais plongée dans l'obscurité.

Jungwoo : Woa mes yeux s'étaient habitués, mais sinon non c'est pas moi.

Il partit en me laissant sur un « ah » très peu révélateur. Je m'asseyais sur mon lit, perdu dans mes pensées. C'est un monde que notre cerveau crée, c'est pas possible...

J'avais ce besoin rare qui me portait depuis mon réveil, celui d'affection. Je regardais une nouvelle fois en direction de la vitre, avant de me décider à ouvrir les volets. Elle n'était pas magnétique, je fus obligé d'utiliser mes bras, laissant lentement les chaleureux rayons illuminer la pièce dans un grand vacarme.

Admirant la vue que j'avais presque mémorisée dans ma tête, je soupirais bruyamment.

Ca n'avait duré que quelques secondes, mais c'était resté pour l'éternité. Une chaleur s'était emparé de moi, provenant de mon dos. Deux grands bras musclés s'étaient glissés de part et d'autre de ma taille, avant de me presser très fort. Un souffle brulant s'était échoué sur ma nuque hérissée de surprise, et un parfum si doux avait effleuré mes narines. Ses cheveux m'avaient caressé avec délicatesse le cou, une tête se posant lourdement sur mon épaule droite.

Je n'avais pas bougé d'un seul centimètre, occupé à éteindre ce feu qu'avait provoqué l'arrivant en moi.

On aurait dit que sa vie dépendait de ce contact. Il y laissait tous ses sentiments, que j'avais du mal à interpréter, avant de prononcer quelques paroles, qui furent les plus impressionnantes de mon existence.

Lucas : je suis désolé. Je savais pas, je suis désolé.

Sa voix était brisée, plus encore que le vers au contact du sol.

Mon cœur s'arrêtait tout à coup, me laissant sur ce chemin perdu et sans fin. Il avait fini par s'éloigner, me laissant dans le flou.

Mon corps se retourna, lui faisant enfin face. J'avais presque oublié cette sensation d'envoutement déstabilisant que procurait ses pupilles, cet air vantard mais attentionné. Ses cheveux bruns s'entremêlaient doucement, et ses cernes distinctes le rendait un peu faible. Une forte envie m'avais pris de me jeter dans ses bras, mais mon courage ne me le permit point.

Jungwoo : qu'est-ce que tu ne savais pas ?

C'était presque un murmure, je n'osais pas hausser ma voix de peur qu'il n'entende ces tremblements.

oupsi! luwooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant