8. Utopia

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Vincent était posé sur le rebord de sa fenêtre, ses pieds pendants dans le vide et dans l'obscurité.
À tout moment, un démon aurait put venir les lui tirer.

Mais Vincent était là, son visage éclairé par l'écran bleuté de son téléphone.
Il écrivait dans ses notes.
Il écrivait des paroles.

Des mots étaient apparus tout seuls dans sa tête, et il avait eu besoin de les écrire.

" J't'écrirais des romans d'amour, les autres se ressemblent tous comme les acteurs de série B.
Je viendrai te sauver dans ta tour, je suis prêt à tout entendre, tout mais pas la vérité. "

Alors qu'il appuyait sur la touche du point, terminant son texte, une goutte d'eau se posa sur son écran.

Il leva les yeux au ciel, il pleuvait. C'était l'automne.

☁️

« Putain d'exposé de merde ! »

– Calme toi, Vincent.

Le châtain reposa sa feuille et se laissa tomber en étoile de mer sur son lit.

Leur prof de sciences n'avait rien trouvé de mieux pour occuper le week-end de ses élèves, qu'un exposé sur les microbiotes. Et bien sûr, Maxence et Vincent, s'étant mis en duo, avaient complètement oublié de le préparer.
C'était comme ça qu'un dimanche, 9 heure 38 du matin exactement, le zozo avait toqué à la porte de Vincent, qui se maudissait de lui avoir donne son adresse, accompagné de Rémi, qui s'était clairement incrusté, n'ayant rien à faire de son week-end.

Vincent roula sur son lit, se penchant sur le rebord. Son nez atterri dans les cheveux bouclés de Rémi, assis sur son tapis, qui jouait avec son chat.

Maxence s'amusait à tourner sur la chaise à roulettes, les yeux dans le vide il tapotait un rythme de ses doigts sur le bureau du châtain.

« Putain de microbiotes. »

– Et putain d'Svt !

Le chat de Vincent s'était installé sur les cuisses de Rémi, et les deux se fixaient dans les yeux.

« Il s'appelle comment ? »
demanda t-il soudain, étant resté silencieux une bonne partie de la matinée. Étrange de la part de Rémi.

– Lardon.

Le bouclé tourna sa tête vers son hôte.

– Lardon ?
pouffa t-il.

– Ouais.

Lardon était un petit chat au pelage tout noir comme la nuit, et aux grands yeux verts comme des émeraudes.
Très affectueux, il se roula en boule contre le ventre de Rémi qui lui caressait doucement les oreilles.

– T'as l'air à l'aise avec les chats.

– Ouais, j'en ai une. Elle s'appelle Peggy. C'est plus le chat de mes parents que le mien d'ailleurs. Elle passe tout son temps collée contre ma mère.

Vincent acquiesça, même si Rémi, concentré sur Lardon, ne pouvait pas le voir.

Il laissa son regard flotter un instant sur les boucles brunes qui partait dans tous les sens au dessus de la tête de son ami. Des cheveux pareils, ça devait lui faire une tête pas possible le matin.
Il avait envie de voir la tête de Rémi au réveil.

Apache - ALIEXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant