Le Magicien De Noël

11 décembre

La journée de travail a été longue aujourd'hui. Il y a des jours comme ça où il vaut mieux rester coucher... Cassage d'objets, des clients pas très sympathiques, un café renversé sur le pantalon, bref vivement que cette journée se finisse.

Comme tous les après-midi, je me rends chez les LAROSSERIE. Aujourd'hui, je compte faire faire des exercices à Emma. Espérons qu'elle accepte de les faire, histoire que la journée ne soit pas pire. Je toque à la porte, j'entends Emma me dire d'entrer, habituellement, c'est Edouard qui vient m'ouvrir, c'est bizarre. Emma est assise sur le canapé devant la cheminée sur son téléphone.

-" Edouard n'est pas là ?"

-" Non, il est sorti avec ma mère pour un rendez-vous."

-" A d'accord"

J'enlève mon manteau et m'installe dans un fauteuil en face d'Emma.

-" Bon qu'est-ce que tu me prépares aujourd'hui ?"

-" Tiens tu ne râles pas aujourd'hui ?"

-" Tu as l'air d'avoir passé une mauvaise journée, tu as vraiment une sale tête, donc je vais être gentille."

-" Wow toi gentille, j'aurais tout vu"

Emma hausse un sourcil, je ne vais peut-être pas faire le malin, et lui annoncé mon plan tant qu'elle est encore décidée.

-" Bon aujourd'hui, on va essayer de marcher un petit peu, enfin faire quelque petit pas, d'accord ?"

-" Quoi?! Mais c'est trop tôt!"

-" Non, je sais que tu peux le faire, tu dois juste avoir confiance en toi et en moi."

Emma ne répond pas, elle tripote ses doigts nerveusement. Je me lève et m'avance vers elle. Elle a la tête baissée, je m'accroupis pour croiser son regard.

-" Tu me tiendras bien!"

-" C'est promis."

J'attrape ses mains, puis la relève doucement.  Ses jambes se mettent à trembler, et sa respiration s'accélère. Je peux sentir son cœur battre à toute vitesse. Je lui fais signe de se détendre, que tout va bien, mais rien ne marche. Elle stresse de plus en plus.

-" Adrien, je ne suis pas bien, je... je vais tomber!!"

Je l'aide à se rasseoir sur le canapé. Elle s'effondre, les larmes coulent à toute vitesse sur ses joues. Décidément, aujourd'hui, je ne fais rien de bien, elle était toute gentille aujourd'hui et moi, je la fais pleurer. J'espère ne pas avoir empiré les choses...

-" Je suis désolée, Adrien, mais c'est trop dur, j'avais des vertiges, je me sentais tomber..."

-" Non, c'est à moi de m'excuser, je n'aurais pas dû te faire cet exercice, je ne voulais pas te faire de mal..."

-" Tu ne m'as pas forcé, j'ai accepté alors ne t'inquiète pas. "

Les larmes coulent encore sur ses joues. J'enroule mes bras autour d'elle. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, c'est venu tout seul, elle en avait besoin et moi aussi, je crois. Je sens Emma déposé sa tête sur mon torse. Nous sommes tous les deux dans le salon, moi agenouillé par terre, enlaçant Emma, et elle blotti contre moi. Je l'entends sangloter. Je décide de ne pas bouger tant que c'est le cas. Je veux lui montrer que je suis là pour elle. Même si elle n'a pas marché, elle a quand même eu le courage d'essayer, et puis ça viendra petit à petit. Je crois en elle, je suis sûr qu'elle y arrivera tôt ou tard. Quelques minutes, plus tard, je relâche Emma, ses yeux sont rouges. Je décide de me lever pour lui attraper un mouchoir. Je sens tout d'un coup quelque chose retenir mon pied. Mon pied s'est pris dans le tapis du salon. Je m'étale sur le sol. Quand je disais que ce n'était pas ma journée, je ne pensais pas mieux dire.

-" Adrien! Ca va ?"

Au même moment, Madame LAROSSERIE et Edouard rentrent dans la maison, ils se retrouvent nez à nez avec mon corps étalé sur le sol. Je n'ose plus me lever.

-" Adrien, mais que faites vous allongé sur le sol?"

-" J'ai trébuché Madame."

Edouard s'empresse pour venir m'aider à me relever. Je suis encore en vie, je ressens seulement une petite douleur au poignet. Bon plutôt une grosse douleur... Je sens une petite larme couler sur ma joue. Je ne vais quand même pas pleurer devant tout le monde.

Madame LAROSSERIE à appelé un médecin, pour qu'il vienne s'occuper de mon poignet. J'ai une belle entorse. La seule bonne nouvelle, je suis arrêté quatre jours. Des petites vacances. Emma n'a pas cessé de s'excuser, elle se sent coupable de ce qui m'arrive, alors qu'elle n'y est pour rien, je ne sais juste pas marcher. C'est bien, moi qui essaye d'appendre à Emma à marcher, je ne suis même pas fichu de faire quelques pas sans me casser quelque chose. Je viens de perdre toute crédibilité. Bravo Adrien.