1.「Kurapika」Le goût de la trahison

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Aussi loin que je me souvienne, tout allait bien.

          Les doux baisers, actes et démonstrations d'amour, Kurapika possédait une panoplie d'idées différentes pour te faire part de son affection sans jamais passer à l'acte. Il était douloureusement trop conscient de votre distance, des barrières qu'il érigeait autour de lui pour se protéger du monde et garder une vision tunnel sur son objectif.

          Mais parfois, en de rares moments, le jeune homme perdait sa vigilance. Il te laissait le chérir doucement. Comme si un mouvement brusque le briserait et le jeune Kuruta appréciait cette attention en même temps de la détester. Il ne voulait pas être celui pris en charge, câliné lors d'une soirée difficile ou même embrassé pour se sentir rassuré.

          La première fois qu'il osa fermer l'espace entre vos lèvres de lui-même, deux années de relation s'étaient écoulées. Une douceur si pure que tu voulais recommencer encore et encore, s'arrêter entre deux baisers pour reprendre ta respiration avant de repartir de plus belle.

          La situation avança plus vite que prévu et lorsqu'il ouvrit les yeux, tu planais sur lui avec un sourire sur ton visage et des yeux lubriques. Tandis que tes doigts traçaient sa poitrine avec aisance, lui se sentait de plus en plus tendu.

          Mais ce n'était pas une agréable sensation. Son estomac se tordait d'angoisse et loin d'être de la bonne manière à chaque fois que tu l'embrassais. Et lorsque tu commenças à passer aux choses sérieuses, ses épaules se mirent à trembler et sa voix craqua.

          L'homme aux cheveux dorés frissonna et sanglota un peu plus fort lorsque tes doigts trouvèrent la peau sous sa chemise ample. Et à ce moment-là, tu vis la peur dans ses yeux. Effleurer une partie si sensible de lui qu'il n'avait encore jamais montré à personne. Tu te mis à penser que peut-être, probablement, il ne voulait pas continuer l'acte.

« Kurapika, tu...

- J-Je suis tellement désolé. »

          Il enfonça ses mains sur son visage pour cacher la morve, les larmes et le rougissement. Le survivant prit une longue inspiration avant de se relever sur ses coudes et te regarder avec des yeux suppliants.

« Je ne suis pas encore prêt, s'il te plaît arrête. »

          Aucun ne vous n'évoqua de nouveau cet incident. Mais le souvenir était encore frais dans vos mémoires. Kurapika se sentait incroyablement mal. Surtout lorsque, instinctivement, il sursautait à la moindre touche un peu trop intime sur sa peau. Il était conscient de ton impatience mais le toucher ainsi lui donnait envie de vomir sous l'émotion et s'enterrer dans un trou.

          Une année passa. Lui s'éloignait et toi restait là, à l'attendre lors de longues journées de travail. Le blond évitait tes regards entendus. Il ressentait ton insatisfaction. Mais quelque chose au fond de lui l'empêchait tout simplement de passer à l'acte comme n'importe quel autre homme. Le contact se sentait électrisant et angoissant.

          Un jour, lors d'une promenade, tu vis ton petit-ami. Il souriait devant un étalage de vêtements féminins.

          Et tu la vis. De longs cheveux rouges vifs et des yeux azurs. Traits matures et un peu plus grande que lui. Corps sinueux, mains aux ongles parfaitement peints et maquillage léger. Seulement quelques traits de pinceau bien placés pour faire ressortir ses atouts. L'inconnue encerclait son bras des siens et chantonnait d'approbation à chacun de ses mots.

          Il sourit, elle couina, tu les regardas. Les observer longuement folâtrer avant de venir à la conclusion déchirante et comprendre les signes avant-coureurs de son refus de te toucher. Ses semaines sans rentrer à la maison. Ce nouveau regard sur son visage. Les messages qu'il te cachait et qu'il recevait en pleine nuit.

          Il te trompait.

          Tu te détournas de leur duo pour repartir dans votre appartement en commun. Tandis que tu terminais tes bagages, ta mère prévenue que tu viendrais chez elle pour un temps indéterminé, tu jetas le cadre au milieu du salon. Celui où vous figurez ensemble, toi et Kurapika, la seule photo où il semblait réellement heureux et plein de vie. Jamais tu n'oublieras la lueur dans son regard et de ses joues rougies par les rires et son sourire implacable.

          Tu l'avais embrassé ce soir-là et il s'était contenté de te sourire maladroitement avant de s'efuir dans son bureau. Pas plus de considération. Peut-être qu'il jouait déjà avec cette femme à ce moment-là.

« Je te déteste. »

          Quelque part, dans votre troisième année de relation, tu pris un briquet et le lança dans le liquide imbibant la maison que vous partagiez. Chaque pièce, choses précieuses dont sa petite collection de yeux écarlates, fut avalée dans les flammes ardentes exprimées par ta haine. Mais tu savais trop bien que si Kurapika découvrirait que tu en étais l'auteur, il te tuerait.

          Alors tu pris tes valises et t'enfuis sans un regard derrière ton carnage. Disparaître de la surface de la planète et prendre une nouvelle identité pour ne jamais être retrouvée.

« Tu penses que ça lui plaira ?

- Mon chou, t'avoir est déjà une énorme chance. »

          Le jeune Kuruta se gratta nerveusement la nuque. Son aînée se tenait toujours à son bras pour se guider à travers la ville et ne pas être arrachée de lui par la foule.

« J'espère qu'elle acceptera, souffla-t-il. Je sais que ce n'était pas correct de ma part de la repousser. Mais je pense que je suis prêt maintenant.

- Tu sais que si elle t'aime vraiment, elle devrait pouvoir comprendre ta situation ?

- Nous sommes arrivés, l'ignora le blond, passez une bonne soirée. »

          La jeune femme lui leva les pouces avant de se détourner pour entrer dans l'hôtel, son chien en laisse qui lui ouvrit les portes. Elle remonta ses lunettes de soleil pour cacher ses yeux ternes. Deux globes assortis à ses cheveux et dépourvus de leur lueur lumière.

« Bonne chance, gamin. »

          Ce dernier polissait du pouce l'anneau en argent dans la petite boite de velours. Il prenait la route pour rentrer chez vous et enfin passer à l'acte. Te montrer qu'il pouvait faire des efforts et ne plus répéter la même erreur. Même si ce serait difficile, il s'offrirait à toi. Te montrerait que tu étais bien la seule personne à ses yeux.

          Il serra sa cravate en réprimant une toux et un rougissement à ce qu'il envisageait déjà pour la soirée. Son amie aux cheveux de feu avait su l'aider à surpasser son problème. Lui donner la confiance qui lui manquait. Se sentir rassurer et non effrayer par toi.

          Le sourire de Kurapika tomba lorsqu'il vit le torrent de flammes.

« (Pré-Prénom) ? »


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Trésors d'encre - One Shot || Hunter x Hunter ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant