Chapitre 39

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Le mot résonnait à mes oreilles, où il battait à l'unisson avec ma respiration étant donné que mon coeur c'était stoppé et brisé en mille morceaux. Lyra vint se caler dans mes bras et s'enfoncer contre ma poitrine.

Quand la porte d'entrée s'ouvrit, Sophie était sur pied et s'approchait de moi.

-Qu'y a-t-il ? demanda Grady.

Un sanglot me souleva la poitrine. Sophie répondit à ma place.

-Un messager d'Eternalia a délivré ce parchemin mais Iggy l'a déchiqueté.

Pendant qu'elle avait dit ça, nous fuyions à l'étage. Je bloquai la porte pour plus de sûreté. Je m'enfonçai dans mon hamac avec Lyra et maman Tiggrou dans les bras. Grady martelait le battant mais nous l'ignorions. Je pleurai jusqu'à m'endormir sans jeter un seul coup d'œil à Sophie.

Le lendemain, j'arrachai le blason des Ruewen de mon uniforme. Je ne prêtai pas attention à mon apparence et me fis simplement un chignon négligé. Nous nous rendîmes directement au luminateur en silence. Nos tuteurs nous attendaient sous les cristaux.

-Foxfire, cria ma soeur.

-Je l'ai verrouillé, expliqua Grady suite à l'absence de réaction des cristaux.

Le teint pâle, Edaline regardait les trous béants dans nos capes.

-Il faut qu'on discute.

-Il n'y a rien à dire, dis-je. Vous ne nous devez rien. Nous ne sommes pas vos filles.

Leurs traits se décomposèrent mais j'étais trop furieuse pour m'en inquiéter.

-Samantha... hasarda Grady.

-Non, ce n'est pas grave. Je pensais que nous formions une famille mais je me suis trompée. Nous ne pouvons pas remplacer Jolie et vous ne voulez pas de nous.

Ils flanchèrent sous le nom de Jolie mais je n'y prêtais pas attention.

-Voilà on a parlé, fit Sophie. On peut y aller maintenant ?

-Vous rentrez directement après les cours, ordonna Grady d'une voix éteinte. Nous devons en discuter que ça vous plaise ou non. Nous restons vos tuteurs et vous êtes tenues de nous obéir.

Je le défiai du regard.

-Très bien. On va jouer le jeu puisque vous vous entêter dans cette mascarade. Pourquoi pas un câlin tant que vous y êtes. Est-ce qu'on doit vous redire combien « on vous aime » ?

Edaline retint de justesse un sanglot et Grady blêmit. Il claqua des doigts et les cristaux reprennent vie. Je sautai avec ma soeur sans un regard pour nos tuteurs.

Je n'avais même pas rejoint les autres à l'atrium. Je me suis simplement baladée dans les couloirs en évitant tout le monde. Malheureusement Keefe a retrouvé ma trace à midi.

-Tu comptes nous ignorer combien de temps ?

-Je n'ai pas envie d'en parler.

-Je peux peut-être t'aider ?

-Non.

J'ai été tellement froide qu'il recula d'un pas. Je tournai le visage pour ne pas qu'il voit mon expression. Fitz arriva mais le blond lui fit un signe de tête et il comprit. Le brun me prit quand même dans ses bras par derrière et me chuchota :

-On est là si tu as besoin.

Quand ils partirent mon coeur se déchira et je lâchai encore un sanglot. Personne ne vint m'embêter et je rentrai dès que j'avais fini les cours sans me souvenir que j'allais devoir être confronté à mes tuteurs. Ils travaillaient dans les prairies alors je suis monté dans ma chambre, ai enfoncer mes écouteurs dans mes oreillers et ai écouter mes trois chanson spécial déprime.

Voilà... C'est tout ce dont j'ai besoin. Ne plus rien ressentir et ne m'attacher à personne. Une main se posa sur ma main et je sursautai. J'enlevai mes écouteurs.

-Que disiez-vous ?

-C'est de la musique ? demanda Grady.

-On est là pour parler de mes gouts musicaux ?

-Non.

Il s'assit sur le bord du lit de Sophie. Celle-ci s'écarta vers le coin opposé.

-Où est Edaline ? demanda-t-elle.

-Elle n'a pas pu... Vous savez ce n'est pas facile pour nous.

-Ecoutez, c'est votre décision, elle est déjà prise. Inutile de vous expliquer, fis-je.

-Mais vous ne comprenez pas pourquoi nous ne pouvons...

-Ce n'est pas la peine. Vous avez vos raisons et elles ne regardent ni Sophie ni moi.

-Nous sommes désolé dans tous les cas.

-Moi aussi, dit Sophie.

Il fit mine de partir mais se retourna.

-Ce n'est pas de votre faute... Vous le savez, n'est-ce pas ?

Nous ricanâmes.

-Dites-nous simplement quand on doit fait nos valises, fini-je en remettant mes écouteurs.

Grady ajouta quelque chose mais je n'entendais rien. J'écoutai les trois musiques en boucle jusqu'à ce qu'il fasse nuit et je me couchai. J'entendis ma soeur se lever mais je ne la suivis pas.

Je ne fis que pleurer une dernière fois.


Gardien des cités perdues : JumelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant