> J'espère que vous dormez profondément et que ce SMS va vous réveiller brutalement. Histoire que vous savouriez vous aussi le plaisir de passer une nuit bien pourrie.
Perplexe, je contemple le message que vient à l'instant de m'adresser Svetlana Lukic. En me demandant si elle ne se serait pas fait pirater son téléphone. Parce qu'aux dernières nouvelles, elle semblait revenue à des dispositions apaisées et plutôt amicales.
Dans le doute, je balance une réponse aussi neutre que possible.
> Un problème ?
La réponse ne se fait pas attendre.
> Je suppose qu'une brique balancée dans mon salon, l'alarme qui se déclenche alors que je dormais profondément, les flics prévenus par la société de surveillance qui vont arriver et une nouvelle insulte sur mon mur, ce n'est rien que votre copine Rihanna ne pourrait encaisser ? Alors considérez que mon seul putain de problème, c'est VOUS.
Quand j'arrête ma moto devant chez elle à peine un quart d'heure plus tard, Svetlana est en train de serrer la main d'un officier de police. Elle le regarde monter dans le véhicule stationné devant chez elle puis s'éloigner, gyrophare clignotant, quand son collègue démarre. Avec ses cheveux lâchés qui tombent à mi-dos, un mini short de coton gris, un sweat à capuche bordeaux et des converse même pas lacées, elle ressemble à une jeune étudiante, bien loin de l'image si stricte qu'elle se plaît à montrer quotidiennement. Je suppose qu'elle a été prise par surprise lorsque l'alarme a sonné et qu'elle n'a pas eu le temps de revêtir l'une de ses armures habituelles, entre vêtements couvrants, cheveux tirés et maquillage impeccable.
J'adore.
Tellement que je ne bouge pas et que je la regarde comme un idiot claquer sa porte sans doute pour se recoucher.
C'est alors seulement que j'avise la vitre brisée de la fenêtre du rez-de-chaussée. La porte de bois vernie sur laquelle la mention « hoar » recouvre désormais partiellement le mot « bitch » précédemment graffé dont elle m'avait parlé.
Je me secoue et après avoir vérifié qu'a priori plus aucun photographe ne campe devant chez elle à plus de 1h du matin, j'enlève mon casque et franchit les quelques mètres qui me séparent de sa porte pour sonner.
— Qu'est-ce que vous fichez là, Steadman ? Vous n'avez pas assez foutu le bordel, vous croyez ?
Evidemment, sans grande surprise son ton est agacé et son expression glaciale. Pourtant, c'est la lassitude qu'elle essaie de dissimuler derrière son habituelle froideur qui me frappe. Je passe sur le fait que, sans maquillage ni artifices, elle est vraiment sublime, désarmée et d'autant plus désarmante, ce n'est pas trop le moment.
J'ai merdé, je crois... Et bien comme il faut.
— Moi aussi je suis content de vous voir, Svetlana.
— Vous voulez quoi, Steadman ?
J'avance un pied sur le seuil de sa porte.
— Déjà que vous me laissiez entrer. Ça évitera qu'un paparazzi embusqué ne me prenne en photo devant chez vous pendant que vous m'accueilliez en tenue légère.
Il n'y a pas de paparazzi embusqué et elle n'est pas assez connue pour qu'ils fassent l'effort de planquer la nuit pour la zoomer au téléobjectif. Même pour me surprendre chez elle. Mais, comme je l'ai déjà prouvé dans l'ascenseur de la clinique, le bluff a parfois des vertus.
— Le mieux serait alors que vous partiez tout de suite, vous ne croyez pas ?
Comme elle s'efface en me répondant, j'en conclus que c'est quand même une invitation à entrer chez elle. Je m'empresse donc de lui emboiter le pas dans le couloir avant qu'elle ne change d'avis, observant les murs blancs et impersonnels. En essayant de ne pas trop loucher vers son fabuleux cul en forme de cœur souligné par son mini short.

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TRY BABY
RomanceUne star du rock qui n'a pas l'habitude qu'on lui résiste. Surtout quand il s'agit d'une femme. Une jeune chirurgienne brillante habituée à se battre pour réussir. Et qui n'est pas du tout attirée par les hommes. Découvrez la rencontre explosive, se...