La Noblesse du Cœur ▬ Tome ✯ © #Wattys2021

38 - Alexandre

Samedi 4 Janvier

Oxford

Alexandre

Voilà, j'allais enfin être libéré des questions sur ma vie privée et des tentatives de rapprochements avec de jolies jeunes filles. Grand Dieu, il était temps, je n'en pouvais plus !

Bon nombre d'invités ignoraient qu'une fille en particulier occupait quasiment chacune de mes pensées. Ils avaient tenté, en vain, de savoir si je voyais quelqu'un en ce moment. Parfois, j'avais laissé planer le doute, d'autres fois, lorsque j'étais un peu plus fatigué et donc moins patient, j'avais simplement répondu par un : « non, je n'ai personne dans ma vie en ce moment ». Qu'importait la réponse, j'avais eu droit à mon lot de : « oh je connais une fille, adorable et brillante, il faudrait que vous vous rencontriez ». C'était comme à Ascot. La seule différence, c'était que les jeunes femmes en question n'étaient pas présentes durant les festivités de fin d'année et c'était un soulagement : faire comprendre, de façon courtoise et diplomatique, que je n'étais pas intéressé à l'heure actuelle par une relation, c'était éreintant. Et je devais vivre ça perpétuellement à chaque grande occasion : Noël, Ascot, les garden-partys, les fêtes en général qui comprenaient anniversaire, Pâques et... les mariages.

Oh oui, j'allais avoir mon lot d'entremetteurs durant le propre mariage de mon frère. Certains n'avaient aucun tact et revenaient à la charge à chaque occasion. Sincèrement j'espérais être oublié durant ce jour si particulier.

Ed entra dans ma chambre à cet instant précis, alors que mes pensées venaient de se tourner vers son mariage qui avait été au centre des conversations de ces derniers jours. Certaines personnes avaient essayé de sous-tirer quelques informations aux futurs mariés, mais Cécilia et Edward étaient restés muets. Aucun détail n'avait été dissimulé, pas même à moi. Pour le moment, seules grand-mère et maman étaient dans la confidence. Rien d'étonnant à ceci d'ailleurs : maman devait approuver chacune des décisions et grand-mère, ayant participé à l'organisation de ses cinq enfants ainsi que du sien, était une Reine de l'organisation et des petits tracas. Elle résolvait un problème avant même qu'il ne fut là.

— Alors, bientôt prêt ?

— Presque, répondis-je d'un sourire.

Il ne me restait plus que quelques vêtements à plier et à mettre soigneusement dans ma valise. Je m'activai alors qu'Ed s'installa de l'autre côté du lit en m'observant. Je fis mine de ne rien remarquer, me concentrant sur ma tâche, mais son regard devenait plus pesant à mesure que le temps s'écoulait.

— Tu sais, si tu as quelque chose à me dire, dis-le, l'invitai-je à faire d'une voix chaleureuse. Parce que là, comme ça, j'ai l'impression d'être passé au peigne fin et d'être nu comme un vers. Pas super agréable comme sensation, tu en conviendras.

— Désolé, Alex. C'est juste que j'ai remarqué que nous n'avions passé que peu de temps rien qu'à deux ces dernières semaines. Il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose qui nous en a empêchés. Maintenant qu'on est que tous les deux, si tu souhaites parler d'un sujet en particulier, c'est le moment ou jamais.

— C'est gentil, frangin, mais j'ai rien à dire. Hormis, peut-être, que je suis en panique totale pour les examens. Mais ça, c'est pas nouveau, c'est comme chaque année.

— Oh, allez, tu sais très bien que tu vas nous faire ça les doigts dans le nez, me rassura-t-il d'un rire.

S'il y avait bien un truc dans lequel j'étais plutôt bon, c'était mes études. Aucun examen raté jusque-là. Cependant, il y avait un début à tout et les circonstances de cette année ne m'étaient pas favorables du tout. J'avais bûché comme un malade ces dernières semaines malgré des pensées intrusives et un agenda parfois compliqué. J'avais été dispensé de certaines activités, tout comme Sophie, afin de me concentrer sur mes études. Pourtant, je n'avais aucune certitude que cela suffirait.