Samedi 25 janvier
Oxford
Jade
Je refusais de quitter mon lit. C'était injuste ! Pourquoi n'étais-je pas capable de faire la grasse matinée ? C'était la première fois depuis presque un mois que j'avais le droit de ne pas mettre de réveil et de profiter de mon lit bien chaud sans devoir penser à étudier pour les examens, car ils étaient finis. Et, malgré ça, je m'étais réveillée peu avant neuf heures. Je méritais une grasse matinée et je ne comptais pas sortir de mon lit avant au moins midi. Je fermai donc les yeux, rabattis la couette jusqu'à mon nez et priai de toutes mes forces de me rendormir.
Une demi-heure plus tard, j'abandonnai l'idée en voyant que le sommeil ne reviendrait pas. Il n'avait d'ailleurs pas intérêt à venir me hanter de toute la journée ni encore moins de la soirée. Cela faisait plus d'un mois que je n'étais plus sortie avec mon groupe d'amis, que je ne les avais vus tous ensemble depuis ce qui s'était passé avec Alex. Théoriquement, j'aurais dû les voir lors du samedi qui avait précédé les vacances de Noël, mais ce fut sans compter sur le billet inattendu qui m'avait permis de le fêter en compagnie de ma famille.
Néanmoins, je ne les avais pas fait patienter tout ce temps concernant la rancœur qui n'avait que très peu subsisté. Je leur avais envoyé un message de groupe peu de temps avant mon départ, m'excusant de mon absence à la dernière soirée de l'année. Et, durant les examens, il m'était arrivé de temps à autre d'avoir des sessions d'études en compagnie de Mila ou de Kathy. J'avais toujours préféré étudier seule, cependant j'avais ressenti le besoin de me sentir entourée de temps en temps. Cette période était déjà suffisamment stressante, et l'était encore plus avec un cœur qui saignait, qu'être seule n'aurait fait qu'empirer les choses.
J'avais hâte de tous les retrouver ce soir. J'appréhendais aussi, à cause de lui. C'était son pub attitré depuis au moins quatre ans, alors il n'y avait que très peu de chances de ne plus jamais le recroiser jusqu'à mon départ. Je ne pouvais pas non plus me restreindre à sortir, juste parce qu'il existait. M'invisibiliser n'était pas la solution. Après tout, c'était lui qui m'avait menti, moi je n'avais strictement rien fait de mal, ce n'était donc pas à moi de me priver du seul moment de fête que j'avais de toute la semaine.
Je ronchonnai intérieurement alors que je quittai mon lit. Si j'avais décidé de m'accorder une journée off bien méritée, ce n'était pas pour rester allongée et regarder le plafond pendant plusieurs heures. J'attrapai mon ordinateur et lançai Netflix : j'avais une tonne de retard dans mes séries en cours et beaucoup trop à commencer.
Il était quinze heures lorsque je décidai d'arrêter cette session série à laquelle je n'avais plus eu droit depuis longtemps. C'était agréable, mais au bout de quelques heures j'étais vite blasée, même s'il y avait du suspens ou que la série me happait. Je ne pouvais pas me concentrer toute une journée sur l'écran de mon ordinateur en restant passive, ça m'irritait.
Je pris vêtements et nécessaire de toilette et filai sous la douche, histoire de me réveiller un peu. Il me restait quatre heures avant de me rendre au pub, j'avais donc largement le temps de sortir manger un bout et faire quelques courses. Une fois prête, je n'attendis pas un instant de plus et sortis. Le temps était toujours très gris, mais au moins il ne pleuvait pas. Je commençai par les courses : je n'avais presque plus rien à boire ni même à manger. Sur le chemin du retour, je m'arrêtai au petit restaurant italien non loin de là où j'habitais pour l'instant. Je pris une part de pizza que je mangeai sur place avant de retrouver l'intérieur chaleureux de ma chambre. J'avais gagné une bonne une heure et demie avec mon escape, j'en avais encore plus de deux à passer. Ne voulant ni travailler ni regarder de série, je me perdis sur les réseaux sociaux durant ce laps de temps.
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La Noblesse du Cœur ▬ Tome ✯ © #Wattys2021
RomanceAlexandre et Jade n'ont quasiment rien en commun. Tandis que lui mène une vie de prince en Angleterre, elle doit concilier ses études universitaires en Amérique et l'anxiété d'un compte en banque parfois bien maigre. Il vit dans le richesse, elle me...