Chapitre 8.
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— Je sens qu'on est tout proche ! Je peux presque sentir l'odeur du chaudron rouillé et de tout l'or qu'il renferme...
Akaashi leva les yeux au ciel, un sourire amusé aux lèvres. Un parapluie pendait à son bras droit. Il l'avait pris juste avant de partir, au cas où. Et il se dit qu'il avait bien fait en constatant que l'arc-en-ciel avait presque disparu et que le temps commençaient à se couvrir à nouveau.
Comme d'habitude, Bokuto était tel un enfant qu'on aurait privé de sortie pendant trop longtemps. Il observait le paysage embué de pluie avec émerveillement. Keiji lui enviait cette curiosité candide, cette particularité qu'il avait de pouvoir se fasciner de tout. Il pouvait rendre l'ordinaire extraordinaire, la réalité irréaliste. Certains de leurs camarades trouvaient d'ailleurs ce comportement immature et ne se privaient pas de lui faire des commentaires pour corriger son attitude qu'ils jugeaient trop enfantine.
Akaashi n'avait jamais trouvé que c'était un défaut. Il n'avait jamais dit à Bokuto qu'il était temps de grandir et qu'il fallait qu'il se sorte ces pensées farfelues de la tête. C'est peut-être pour ça que Kotaro l'appréciait autant. Akaashi était honnête et le respectait sincèrement. Bokuto ne le lui avait jamais dit, mais il lui était reconnaissant de ne jamais le juger et de toujours le considérer avec sérieux.
— Merde, j'ai perdu de vue l'arc-en-ciel ! Tu le vois encore Keiji ?!
— Hm. Il est là, répondit-il en tendant son doigt vers une tâche colorée dans le ciel. Mais il s'effacera avant qu'on ait le temps d'atteindre son pied. Il est beaucoup trop loin pour nous.
— Sauf si on se met à courir ! s'exclama Bokuto en attrapant Akaashi par le bras.
À peine eut-il le temps de comprendre qu'il était déjà entraîné dans la course de Kotaro. L'as de l'équipe courrait devant lui, il ne pouvait voir que son dos bouger au rythme de ses enjambées. Sa main était dans la sienne. Keiji s'en voulut de rougir pour si peu, mais il se dit que ce serait facilement justifiable après le sprint qu'ils venaient de piquer. Il se laissa guider par Bokuto de ruelles en ruelles sans protester. Il savourait le contact de sa main chaude qui enlaçait la sienne, moite et froide.
— Aaah, il a disparu !
Akaashi ne dit rien, mais il remercia intérieurement les cieux d'avoir effacé cet arc-en-ciel de malheur. Il était essoufflé, des gouttes de sueurs avaient commencé à suinter sur son front. Sa condition physique n'était définitivement plus la même qu'au début du confinement. Il nota dans un coin de sa tête que dorénavant, lorsqu'ils sortiraient au parc pour effectuer leur entraînement quotidien, il intensifierait les exercices de cardio.
— T'as bien fait d'avoir pris un parapluie, il commence à pleuvoir...
Akaashi releva la tête et reçut une goutte sur le nez. Ils avaient bien fait de profiter de ce court moment d'éclaircissement dans le ciel car le temps se gâtait à nouveau. Keiji déplia son parapluie et le mit au dessus de sa tête. Il sursauta en sentant Bokuto se coller à lui pour ne pas être mouillé. Il était content de n'avoir emporté qu'un seul parapluie.
Keiji fronça les sourcils en regardant autour de lui. Il n'avait jamais vu ces maisons, ces jardins, ce décor. Où est-ce que Kotaro avait bien pu les entraîner ?
— Tu sais où on est ? demanda le passeur.
— Euh... Non.
Ils étaient perdus. Akaashi se fit la promesse de ne plus jamais laisser son crush le traîner dans des endroits inconnus sans mémoriser le chemin du retour.
— Faisons demi-tour. On finira bien par déboucher sur un quartier qu'on reconnaîtra, déclara Keiji.
Bokuto hocha la tête. Il n'était plus l'enfant curieux et aventurier, il était désormais l'enfant peureux et hésitant. La sauce piquante avait besoin de son chocolat pour l'apaiser.
Cela faisait quelques minutes qu'ils marchaient sous la pluie, serrés l'un contre l'autre sous le parapluie. Kotaro regardait par terre et prenait bien garde d'éviter tous les escargots sur son chemin. Il s'en serait voulu s'il avait écrasé ne serait-ce que l'un d'entre eux par mégarde. Keiji quant à lui faisait tout son possible pour se concentrer sur autre chose que son bras qui frôlait celui de Kotaro. Il tentait d'observer les lieux pour trouver le chemin qui leur permettrait de rentrer, mais c'était dur de faire abstraction de sa proximité avec Bokuto.
— Je connais ce chat... murmura Kotaro en apercevant un chat noir dans un coin de la rue.
Keiji suivit son regard. Ce chat ne lui disait rien, mais il n'avait jamais fait beaucoup attention aux chats qui circulaient dans la ville. Pour lui, ils se ressemblaient tous.
— Mais oui ! C'est Nekoma, le chat de Tetsurou ! Je sais où on est !
Encore une fois, Akaashi eut à peine le temps de réaliser ses paroles qu'il était déjà entrainé à la suite de Bokuto. Sa main avait encore rejoint la sienne, Keiji se demandait sérieusement si son ami ne le faisait pas exprès. Heureusement pour lui qu'il ne savait pas à quel point ce simple contact le mettait dans tous ses états.
Et l'instinct de Bokuto ne l'avait pas trompé. Ils débouchèrent trois minutes plus tard sur la rue qui menait à son l'immeuble.
— Tu vois ! Je suis vraiment le meilleur ! s'exclama-t-il.
— Oui... Tu peux me lâcher maintenant ?
Kotaro mit plusieurs secondes avant de comprendre la demande de Keiji. Il baissa les yeux vers leurs doigts entrelacés, et ôta sa main précipitamment en bafouillant des excuses. Le rouge lui était monté aux joues, signe que lui non plus n'était pas totalement indifférent au contact d'Akaashi. Mais celui-ci était trop occupé à essayer de calmer les battements de son cœur pour s'en apercevoir.
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Chocolat et sauce piquante
FanfictionMars 2020, annonce du confinement pour toute la France. Finis, les entraînements de volley-ball et les siestes au soleil, bonjour la solitude et la morne vie d'appartement. Évidemment, en apprenant cette nouvelle, Kotaro Bokuto est déprimé. Akaashi...