13° Surprise, Disney et Pokemon

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Chapitre 13.

🏐🌸🍙

Ça faisait une semaine que Kotaro cogitait dans son coin, Keiji commençait à s'inquiéter. Il était constamment plongé dans ses pensées, et ses insomnies se faisaient plus fréquentes. Quelque chose semblait le préoccuper, et Akaahi aurait bien voulu savoir quoi. Le problème, c'est que Bokuto évitait le sujet à chaque fois, prétextant qu'il était juste fatigué et que ça irait mieux après une bonne nuit de sommeil.

Mais Keiji n'était pas dupe, il s'était bien aperçu que ça n'allait pas. Il était d'ailleurs un peu déçu que Kotaro ne se confie pas à lui. Il ne l'avouerait pas, mais il était même un peu jaloux de Tetsurou. Savoir qu'il préférait demander conseil à leur ami plutôt qu'à lui l'avait piqué dans sa fierté.

Il n'avait pas saisi le sujet de leur conversation, hormis qu'il avait beaucoup entendu le mot «couilles». Ils parlaient peut-être d'un problème sexuel, et peut-être que c'était pour ça que Bokuto ne lui en avait pas parlé. Peut-être qu'il était trop gêné pour aborder ce sujet-là avec lui et qu'il se sentait plus à l'aise avec Tetsurou. Il se demandait ce qui pouvait bien le tracasser à ce point pour qu'il ne veuille pas lui en parler.

— Raaaaah !

Il ne se doutait pas le moins du monde que ce qui empêchait Bokuto de bien dormir, c'était lui.

Kotaro avait l'impression d'avancer à reculons depuis sa discussion avec Tetsurou. Il voulait bien se déclarer, mais le problème, c'est qu'il ne savait pas comment s'y prendre. Il voulait bien faire, peut-être trop. Il voulait que ce soit romantique, à la fois tendre et érotique. C'était fixer la barre trop haut pour un ado de dix-huit ans qui n'avait aucune expérience amoureuse et qui continuait de regarder Pokemon sur Gulli.

Néanmoins, au bout de sept jours à cogiter sévèrement, il avait fini par prendre la décision d'organiser un dîner cuisiné par ses soins. Bon, il ne comptait pas sortir le grand jeu avec des pétales de rose et des bougies - parce que ce serait too much et qu'il ne voulait pas non plus mettre Akaashi dans l'embarras - mais il avait prévu de tout faire lui-même, et il espérait que Keiji serait impressionné.

— Keiiiji ! l'appela-t-il en se positionnant devant la télé qu'Akaashi était justement en train de regarder.

— Quoi ?

— Est-ce que tu pourrais sortir pendant une heure ?

Le passeur plissa les yeux. Il se demandait ce qui pouvait bien se tramer dans la tête de son capitaine.

— Pour quoi faire ?

— J'aimerai te faire une surprise.

Ce coup-ci, ses yeux s'écarquillèrent. C'était assez inattendu de sa part. Ça faisait plus de deux mois qu'ils étaient en colocation, et c'était la première fois qu'il cherchait à le surprendre. Akaashi était étonné de cette prise d'initiative, mais son cœur en était ravi.

— Oh euh, d'accord. Je vais en profiter pour courir dans ce cas.

Ne cherchant pas à en savoir davantage, trop heureux de recevoir autant d'attention de la part de son crush, Akaashi éteignit la télévision et se leva du lit pour aller enfiler ses baskets. Deux minutes plus tard, il avait quitté l'appartement. À peine eut-il entendu la porte claquer que Bokuto se jeta sur ses fourneaux.

Ses seules références de rendez-vous amoureux étant des scènes de romances dans les films disney, il avait opté pour une reprise de La Belle et le Clochard en cuisinant des spaghettis bolognaise. Pour le dessert, il avait prévu de faire deux tiramisus express dans des verrines, avec de la chantilly en guise de mascarpone. Il allait faire de son mieux, il espérait que cela ferait plaisir à Keiji.

Il se sentait tout de même un peu coupable en songeant que si c'était Akaashi qui avait cherché à le séduire avec un plat, il aurait sans aucun doute fait quelque chose de mille fois meilleur. À ses yeux, Keiji était plus doué qu'un chef étoilé. À ses yeux, Keiji était le meilleur. Et songer que quelqu'un était meilleur que lui n'était pas dans les habitudes de Bokuto.

Une fois les spaghettis mises à cuir, la sauce bolognaise préparée et le tiramisu mis au frais, Kotaro ne s'autorisa même pas une petite pause et enchaîna en dressant la table. Il restait peu de temps avant le retour d'Akaashi, ça aurait été bête qu'il arrive et que tout ne soit pas prêt. Ça aurait gâché l'ambiance.

Il avait vraiment hésité pour la décoration. Il avait sorti de beaux couverts, mais il s'était interdit d'en faire plus. Il ne voulait pas mettre Akaashi mal à l'aise, surtout qu'il ignorait si ses sentiments étaient réciproques. Keiji ne l'avait jamais repoussé, que ce soit par les mots ou par le corps. Mais peut-être qu'il était trop gêné pour le faire. Akaashi était bienveillant, il se souciait beaucoup du bien-être de Bokuto, alors peut-être prenait-il sur lui lorsque Kotaro était trop proche.

Il secoua la tête. Ce n'était pas le moment d'être pessimiste ! Keiji allait rentrer d'un moment à l'autre, il ne fallait surtout pas qu'il se relâche et qu'il laisse ses idées noires venir tout foutre en l'air. Tandis qu'il surveillait le cuisson des pâtes, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir.

— Ça sent bon, remarqua Akaashi en se déchaussant.

— C'est pour te remercier d'avoir fait tant de fois la cuisine, j'espère que ça va te plaire !

Keiji rougit, et ce n'était pas seulement parce qu'il s'était beaucoup dépensé.

— Je suis sûr que ce sera très bon, répondit-il en souriant. Je vais juste prendre une douche avant.

Kotaro avait le cœur qui battait à la chamade, il avait rarement été aussi stressé. Tandis qu'il écoutait l'eau s'écouler dans la salle de bain, il mélangea la sauce bolognaise aux spaghettis et remua. Il en servit une portion dans chaque assiette et s'assit à table en attendant Akaashi. Il était raide comme un poteau, il se triturait les doigts et se pinçait les lèvres. Il allait mourir de stress. Mais quand Keiji sortit de la salle de bain, les cheveux mouillés et le torse nue, il se dit que ça en valait largement la peine.

Chocolat et sauce piquante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant