Livaï scruta attentivement les écrans vidéosurveillance. Son regard glissa de haut en bas selon une technique de balayage infaillible. Toutes les pièces du club étaient sous contrôle, et il était devenu expert dans l'art de repérer les problèmes avant même qu'ils se produisent. Heureusement, Pixis, Erwin et Hange avaient établi des règles strictes quand ils avaient ouvert, cela réduisait les risques. Les caméras, la vigilance et le public présent dans les salons des voyeurs, tout contribuait à faire de ce dernier le club sadomasochiste le plus sûr et le plus recherché. Un club dont il possédait désormais des parts.
Son sergent-chef d'oncle s'épanouirait s'il savait qu'il était copropriétaire d'un club libertin. Il en conclurait que son neveu baisait des femmes à longueur de nuits. Comme un homme, un vrai. Merde ! Il se frotta les paupières avec une rage mêlée de lassitude. Pourquoi laissait-il les idées de son oncle l'atteindre encore après toutes ces années ? À croire que certaines blessures ne guérissaient jamais. C'était même une évidence depuis l'épouvantable gâchis qu'il avait fait de son rendez-vous trois semaines plus tôt. Il toucha la cicatrice près de son œil et retira sa main comme s'il venait de se brûler. C'était fini... à oublier.
La porte s'ouvrit, laissant passer la musique qui émanait du dancefloor. Livaï vida son visage de toute expression et tourna la tête vers son patron.
« Salut, dit Erwin en fermant la porte, ça va ? »
Il mit son mp3 en pause et retira ses écouteurs.
« Ça va. »
Le blond posa ensuite une pile de fiches sur la grande table qui faisait office de bureau.
« Tiens, voilà les dernières demandes d'inscription. Hange les a classées par priorité et par codes couleur, comme d'habitude. »
Vérifier les antécédents des futurs membres faisait partie de son job depuis déjà quelques temps.
« Tu les veux pour quand ? »
Erwin haussa les épaules.
« La semaine prochaine ? »
« C'est faisable. »
Il fit rouler sa chaise roulante jusqu'à l'un des cinq petits ordinateurs et entra son mot de passe. Avec un peu de chance, ça lui permettrait de ne pas penser à ses problèmes personnels.
« Rien à signaler ? »
« Non. La routine. »
Erwin passa près de lui pour étudier les écrans de contrôle. Il portait sa tenue de dom, noir sur noir. Ce soir, c'était pantalon de cuir, haut et rangers. Il ne mettait jamais de harnais, de vêtements cloutés ni aucun de ces accessoires pseudos virils dont la plupart des doms aimaient s'affubler. Comme tous les samedis soirs, le club marchait à plein régime. Il y avait du monde sur le dancefloor, au bar. La plupart des salles étaient occupées, réservées.
« Erd sera là dans trente minutes pour te remplacer, dit Erwin, Gunther surveille le grand parking, Auruo filtre l'entrée principale et Petra supervise le troisième étage et le Donjon. »
Livaï le savait déjà, mais il garda le silence. Tous les membres chargés de la sécurité du club avaient servi dans l'armée sous les ordres d'Erwin et ils étaient tous au club parce qu'il leur avait prouvé ses qualités de chef et de soldat. La loyauté forgée au feu du combat et dans la souffrance était indestructible. Le blond lui lança un regard inquisiteur mais le noiraud croisa les bras sans un mot. Il ne comptait pas s'appesantir sur les raisons de sa mauvaise humeur. Son patron secoua la tête avec exaspération et sortit. La musique s'engouffra dans la pièce quand il ouvrit la porte puis s'arrêta net quand il la claqua. Livaï vérifia l'heure et réprima un gémissement. Bon sang, ce n'était que le milieu de la nuit pourtant.
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Sous ton emprise...
FanfictionQuand les mots qu'il s'était interdit de souffler franchirent ses lèvres, Livaï Ackerman ressentît un étrange sentiment, une folie dangereuse, car l'homme qui lui arracha cet aveu n'est pas n'importe qui, mais un homme dont l'érotisme éveillera en l...