Guirlande

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Et voilà que je me rend compte que j'ai oublié de poster hier. Je répare cet oubli et poste en suivant le texte du jour. Avec toutes mes excuses !


Si Drago pensait choquer Potter par sa révélation, il en fut pour ses frais. Le Gryffondor cligna juste des yeux, et haussa les épaules.
- Je sais. Enfin. Je ne savais pas pourquoi tu l'avais fait.
- Et c'est tout ?
- Tu voulais quoi ? Que je me mette à hurler ? Que j'aille te dénoncer à Dumbledore ? Il s'en doute plus ou moins je pense.

Drago détourna le regard en ayant l'impression que son coeur sombrait, comprenant qu'il n'obtiendrait pas la moindre aide. Théo s'était trompé, ou il avait surestimé la bonté de Potter.
Il ravala l'humiliation cuisante d'avoir eut la faiblesse de croire en un stupide Gryffondor, pour redresser la tête fièrement, chassant toute expression de son visage.

L'adolescent allait trouver une excuse pour s'en aller, peut être en insultant le Gryffondor au passage, mais Potter le prit au dépourvu une fois encore.
- Est-ce que tu le voulais ? Prendre la marque ?
Le ton était calme. Sans agressivité. Juste curieux.

Le Serpentard le fixa longuement, pesant le pour et le contre. Il pouvait mentir, et prétendre que c'était le rêve de sa vie. C'était la solution la plus sûre, celle pour laquelle il ne prenait aucun risque d'être trahi. Il avait juste à dire à Potter qu'il était fier de porter la marque, relever la tête et partir. Comme s'il n'avait pas peur de ce qui pourrait arriver ensuite.

Ou alors, il pouvait être sincère juste l'espace d'un moment. Ils étaient seuls tous les deux, sans aucuns témoins. Il pourrait plus tard prétendre qu'il avait menti pour tranquilliser le Gryffondor, si ses mots venaient à être répétés et si sa loyauté était remise en cause.

Finalement, quelque chose dans le regard de son rival de toujours le poussa à se montrer sincère peu importaient les conséquences.
- Non. Je pensais le vouloir, tant que c'était une vague possibilité. J'imaginais que ce serait un honneur, pas...
Potter lui sourit tristement et l'interrompit, chuchotant presque.
- Pas une séance de torture ? Tu n'imaginais pas être réduit à l'état d'esclave ?

Se souvenant de la douleur, le Serpentard s'empourpra légèrement et détourna la tête. Il n'avait pas besoin de répondre, sa réaction avait parlé pour lui. Finalement, il soupira et ferma les yeux.
- Je n'ai pas eu le choix.


Le regard vert était dépourvu de tout jugement, de tout reproche. Potter le dévisageait juste attentivement, puis il afficha un sourire étrange.
- Je peux t'aider.

Drago sursauta et eut un instant de panique. L'aide de Potter voudrait dire s'afficher publiquement comme traître. Ce serait mettre à mort ses parents.
Furieux, il fronça les sourcils.
- Vraiment ? Autant mettre des affiches de ma traîtrise entre deux guirlandes dans la Grande Salle ! Si tu veux me tuer, utilise un sort, ça sera moins cruel !

Le Gryffondor cligna des yeux, l'air stupide, n'ayant pas l'air de comprendre ce qui n'allait pas. D'un coup, il écarquilla les yeux et laissa échapper un gloussement amusé, attisant la colère de Drago.
- Contrairement à ce que tu penses Malefoy, je ne suis pas totalement stupide ! Je me doute bien que s'il apprend notre conversation, Voldemort te le fera payer, et ce n'est pas le but de mon offre.

Drago passa une main lasse sur son visage, et s'écarta pour aller s'asseoir le long du mur, et il laissa sa tête aller en arrière. Le Gryffondor le rejoignit et se laissa tomber sans grâce près de lui, le bousculant au passage.
- Je veux t'aider.
- Pourquoi ?
Le Serpentard avait posé la question d'une voix lasse, yeux fermés. Il n'était même pas certain d'attendre une réponse, parce qu'il ne croyait pas vraiment en l'affirmation tranquille du Sauveur. Peut être que Potter avait un foutu complexe du héros en voulant sauver tout le monde, mais il n'avait aucun moyen réel de le sauver au final.

- Malefoy... je veux pas que tu sois tué. Je ne veux pas avoir à t'affronter.
- Pourquoi ? On se déteste depuis... depuis notre arrivée ici. Pourquoi tu prendrais le risque de m'aider alors même que la marque sur mon bras est juste un aller simple pour Azkaban ?

Potter haussa les épaules, et Drago sentit le mouvement plus qu'il ne le vit. Puis la réponse tomba, presque chuchotée.
- Peut être que je ne te déteste pas autant que ça. Et peut être que je veux t'offrir le choix de décider par toi-même. Une autre alternative.

Drago s'entêta, crispant son bras gauche, comme si la marque apposée sur sa peau le brûlait à travers sa chemise. Comme si elle se voyait malgré les vêtements.
- C'est un peu tard pour ça Potter. Il semblerait que le choix ait été fait pour moi.
Un main agrippa son poignet, serrant jusqu'à la limite de la douleur.
- Il est toujours temps de changer Malefoy.
- Comment ?
- On trouvera une solution. Chaque chose en son temps. Mais tu me connais, et tu sais que si je te promet de t'aider, je ne te laisserai pas tomber.

Drago renifla, mais il savait que le Gryffondor disait vrai. Il avait vu de quoi Potter était capable depuis qu'ils se connaissaient. Sans pour autant admettre qu'il acceptait, il grogna.
- Et tu veux quoi en échange Potter ? Que je risque ma vie ?

Mais le brun eut l'air horrifié et il resserra sa prise encore, faisant grimacer Drago. Il secoua vivement la tête.
- Je ne veux rien !
- Je ne suis pas stupide, Potter. Je me doute bien que tu vas vouloir une contrepartie.


Son camarade eut l'air vexé, et dans d'autres circonstances, Drago s'en serait amusé. Mais il était juste légèrement incrédule, alors que le Sauveur en personne lui proposait de l'aide sans rien exiger en retour.
Le cerveau du blond tournait à plein régime alors qu'il essayait de deviner les conséquences auxquelles il devrait faire face s'il acceptait la main tendue. Pensivement, il murmura.
- Nott savait que tu m'aiderais. Il est certain que tu vas l'emporter finalement. Que tu parviendras à le tuer.
Leurs regards se croisèrent et Drago nota l'air surpris de Potter. Après un long moment de silence sans pouvoir détourner le regard de l'autre, le garçon aux yeux verts finit par afficher un petit sourire insolent - le genre de sourire qui rendait le professeur Rogue fou de rage.
- C'est gentil de sa part, mais ce qui m'intéresse, c'est ce que toi tu crois, Malefoy.


Drago dégagea son poignet que Potter n'avait pas lâché, et il se leva souplement, prêt à quitter les lieux. Arrivé à la porte des toilettes, il s'immobilisa et sans se retourner, il finit par répondre à la question implicite.
- Je crois que tu peux le faire Potter. Tu as toujours eu une chance insolente et... et bien je suppose que tu n'es pas si nul que ça malgré les rumeurs.

Il sortit sous le rire joyeux de Harry Potter.

Quand il ne reste que l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant