La sonnerie grinçante du réveil me fît sortir du sommeil profond dans lequel j'étais plongé, me redressant subitement dans mon lit dans un coup d'adrénaline. Alors que je reprenais petit à petit conscience des réalités, ma paume s'écrasa sur mon visage, le frottant de haut en bas comme pour éveiller mes derniers muscles engourdis. Un bâillement me décrocha la mâchoire et mon dos craqua de haut en bas dans un soulagement certain. Je m'étalai de nouveau contre le matelas, cette fois-ci à plat-ventre, et saisis mon réveil pour l'éteindre grâce au bouton sur le dessus. Un soupire prit ma gorge et je roulai maintenant sur le dos pour fixer mon plafond, songeuse. J'avais beau y mettre de l'effort, je n'arrivais pas à me souvenir de ce dont j''avais rêvé. Mais une chose était sûr, je m'en sentais encore retournée. C'était comme si ces sentiments étaient encore présents dans ma poitrine bien que les éléments ne soient déjà devenus flous et lointains. Je m'assis en tailleur et saisis machinalement mes chevilles, balayant la pièce d'un regard. C'était comme si je cherchais à retrouver mes repères. Je n'avais pas fermé les volets la nuit dernière et la lumière du petit matin baignait la pièce dans un clair orangé très agréable pour les yeux au réveil. Mes draps habituels, mon odeur dans la pièce, mes posters tous bien en place et mon linge sale encore étendu sur le sol, tout indiquait que j'étais dans un espace rassurant et pourtant mes sens restaient en éveil. Je me mordit la lèvre en me sermonnant pour avoir laissé traîner tout ce bazar puis décidai enfin de me lever. Mes pieds se posèrent sur la moquette blanche qui tapissait tout le sol de ma chambre puis je me mis sur mes jambes en observant mon reflet dans le miroir accroché au dessus ma commode en face de mon lit. Je m'approchai, remettant la bretelle de mon débardeur rose qui ne cessait de glisser de mon épaule. Le tabouret de la coiffeuse accueillit mon derrière puis je fis face à mon visage encore tout bouffi de sommeil, frottant mes cheveux et étirant la peau de mon visage pour me donner une sale tête et me convaincre comme chaque matin que c'était juste ma figure à son état normal. C'était un rituel bien idiot, je le savais. Je soupirai en relâchant mes joues rebondies, fixant mon image les yeux dans les yeux. Je claquai d'un coup le visage pour essayer de faire partir cette sensation étrange qui était encore liée à ma nuit, puis me levai pour sortir dans le couloir de l'étage. Il faisait frais, je frottai mes bras en avançant pieds-nus au travers du passage en avançant vers les escaliers. Je ressentais comme une appréhension à l'idée de descendre sans pouvoir m'expliquer d'où elle venait. C'était comme si j'avais peur de me rendre compte une fois en bas qu'il n'y avait que moi dans cette maison. Les marches de l'escalier grinçaient sous chacun de mes pas jusqu'à être arrivée en bas. Je m'approchai du salon, constatant qu'effectivement personne ne s'y trouvait. Mais un bruit de froissement de papier attira mon attention vers la cuisine où une silhouette familière était assise à la table, feuilletant le journal qui cachait en partie son visage. En m'approchant, je vis que le petit déjeuner était déjà servi. Je m'assis en face de la personne et me servit une tranche de pain ainsi qu'un café. L'horloge visible au dessus son épaule m'indiquait que je devais être partie pour l'école d'ici une demi-heure. Pas le temps de traîner, j'engloutis mon pain au beurre dont une partie s'était effondré dans mon café alors qu'en face de moi j'entendis se tourner une page.
- Tu as bien dormi?
- Je ne sais pas. J'ai fais un cauchemar cette nuit.
- Il s'y passait quoi dans ton cauchemar?
- Je n'en sais rien. Je n'arrive pas à me rappeler. Mais je crois que c'était important.
- Si c'était si important tu t'en souviendrais.
- Peut-être pas. Je me sens encore bizarre.
- Tu réfléchis trop. Les rêves servent à évacuer les choses qui nous encombrent. Mais une fois parties, elles n'ont plus l'utilité d'exister.
- Alors pourquoi est-ce que je n'arrive pas à m'en remettre si ça n'a plus l'utilité d'exister?
- Tu as sûrement dû te débarrasser de quelque chose qui te pesait gros sur le cœur. Et maintenant que tu t'en l'as évacué, tu as besoin de t'y habituer.
- Mais de quoi j'aurais pu me débarrasser de si lourd pour que je me sente comme ça..?
- Ce n'est qu'un rêve.
Je me levai de ma chaise, essuyant ma bouche d'un revers du poignet, puis ramassai toute ma vaisselle pour la porter à l'évier avant de remonter. Je pris rapidement ma douche puis me vêtis des premiers vêtements à portée de main puis partis enfin pour l'école.
Sur le chemin du lycée, je ne pouvais m'empêcher de regarder partout avec inquiétude. C'était comme si mon instinct s'était mit en hyper vigilance et me disait de me méfier ce tout ce qui m'entourait. Mes jambes suivaient la route habituelle qu'elles connaissaient maintenant par cœur mais pourtant j'avais l'étrange sensation qu'elles se préparaient à détaler au moindre bruit. Alors que comme tout le temps mes pensées m'encombraient l'esprit, quelque chose me bondit sur le dos pour m'attraper autour du cou.
-BOUH !
- AAAH !
Je venais de pousser le hurlement de ma vie, à un tel point que je dû vérifier mon propre pouls pour m'assurer que je ne faisais pas une crise cardiaque. Je me tournai enragée vers mon agresseur en venant le frapper à l'épaule pour me venger, aussi inutile que ça aie pu l'être.
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LA FAUCHEUSE ROUSSE
Science FictionCamille LAMY est une jeune fille dont l'enfance va être écourtée suite à une monstrapocalypse qui va toucher la planète entière. Elle va se retrouver à devoir lutter pour sa vie auprès des quelques survivants l'accompagnant, laissant petit à petit d...