Hors de danger

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     Sans plus attendre, la troupe entra dans le supermarché pour se mettre à l'abri de ce soleil infernal. Il faisait bien plus frais à l'intérieur et c'est avec soulagement que nous accueillons cet changement de température. L'intérieur du bâtiment ressemblait plus à un centre commercial qu'un supermarché. C'était vraiment immense et il y avait un peu partout des escalators à l'arrêt donnant sur plusieurs étages tous visibles depuis le rez de chaussé grâce à la grande ouverture au centre de ceux-ci. Thomas désigna les environs autour de lui, se tournant vers nous en continuant son chemin à reculons.

     - Bienvenue dans le paradis du survivant. Vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin ici. Du moins si vous vous sentez de faire une escapade dans cette zone à risque pour aller vous chercher quelque chose. Cet endroit est une vraie mine d'or pour les ressources mais la zone n'est absolument pas fermée aux monstres.

     Il marcha à nouveau dans le bon sens, arborant toujours un regard vigilant. Il semblait très bien connaître cet endroit et c'était plutôt une bonne chose car seuls nous nous serions certainement perdus vu le gigantisme de la structure dans laquelle nous progressions. Alors tout ceci autour de nous n'était pas une zone sans dangers ce qui voulait dire que nous n'étions toujours pas à l'abri.
     Les magasins jonchaient les murs et il y avait de quoi satisfaire toutes les envies. Je m'arrêtai un instant devant une vitrine dans laquelle j'aperçus une belle robe sans doute bien trop grande pour moi, posant les mains contre la vitre et y écrasant mon nez pour y voir de plus prêt. Je commençai à regarder avec intérêt ce qu'il se trouvait en présentation de chaque boutique, le groupe m'attendant patiemment mais ne s'arrêtant pas pour autant d'avancer. Il fallait vite ramener Christopher aux sous-sols pour le faire soigner. Alors que je jetai un œil dans un énième magasin, ma peau eut la chair de poule en voyant une masse écailleuse se déplacer entre deux rayons. Un déglutit fort serra ma gorge et c'est avec précipitation que je rejoignis les autres pour aller serrer la main de mon papa. Thomas reprit la parole.

     - A peu près une fois par semaine, nous faisons une battue dans le centre pour refaire les stocks et récupérer les nouvelles choses dont nous remarquons avoir besoin.

     Mon père, qui était encore le seul à oser parler à cet étrange Thomas car nous étions tous trop timides, engagea à nouveau la conversation.

     - Vous semblez avoir une belle organisation avec ta colonie Thomas.
     - Ce n'était pas vraiment le cas au début, mais puisque nous sommes beaucoup il est plutôt facile d'échanger des idées et de prendre des décisions. Nous survivons ici avant tout grâce au partage et à la confiance envers les autres.
     - Si tout les membres de ta colonie sont comme toi alors je suppose que vous devez très bien vous en sortir.
     - Merci Marc. Mais tu sais je suis sûr que vous apporterez très vite votre pierre à l'édifice. Si vous surviviez à la surface avec un blessé et une enfant, c'est que vous devez en avoir dans la tête.
     - Nous avons fait au mieux..
     - Ne vous en faites pas maintenant que vous nous rejoignez les choses vont devenir plus simples.

     Thomas se dirigea vers une grande porte métallique un peu en retrait au fond d'un couloir. Il se planta devant et y donna quelques coups avec son doigts dans un rythme qui semblait être défini. Il mit ses mains dans les poches et attendit patiemment. Dans un bruit de claquement, la porte s'ouvrit pour laisser apparaître dans son cadre une jeune femme ronde avec des lunettes et des cheveux tout frisés. Elle sourit et s'écarta du chemin.

     - Bon retour au refuge Chef.
     - Millie, je nous ramène de nouveaux locataires. Vas prévenir les autres de notre arrivée, et surtout demande à Vincent de préparer de quoi intervenir sur une plaie l'un d'entre eux a besoin de soins au plus vite.

     La jeune Millie hocha la tête et partit devant alors que Thomas nous fît signe d'entrer. Après avoir passé la porte, il la referma dans un bruit sourd et la condamna avec différents loquets ainsi qu'une planche de bois qu'il cala dans des gonds qu'ils avaient certainement dû ajouter eux-même. Une fois le passage barricadé correctement, il repassa en tête de file et descendit les escaliers qui s'étendaient face à nous. Les lampes qui longeaient le mur propageaient une lumière jaune orangée plutôt rassurante et c'est sans méfiance que nous suivions leur chemin à la suite de Thomas. Arrivés en bas des marches, ce fût une grande surprise de voir s'étendre devant nous une pièce principale bien organisée et à d'apparence confortable. Un très grand espace à vivre dans laquelle étaient installés plusieurs canapés et tables ainsi que d'autres meubles de salon servait de partie centrale au refuge. Diverses ouvertures donnaient sur d'autres pièces, certaines fermés à l'aide d'une porte et certaines seulement improvisées avec divers matériaux de récupération comme nous l'avions imité dans notre station. Il y avait de la lumière partout et les bibelots personnels de chaque occupant formaient une décoration accueillante et chaleureuse. Les membres de la colonie allaient et venaient à leur guise dans les pièces en ne semblant pas s'embarrasser du sentiment d'insécurité qui nous écrasait toujours avec ma famille. Millie revint vers nous en déboulant à toute vitesse de l'une des portes.

     - Thomas, Vincent est prêt à s'occuper de ton ami. Tu veux que je l'y emmène?
     - Je ne sais pas si il peut y aller tout seul. Tu peux marcher Christopher?
     - Oh euh oui.. Ne vous embêtez pas pour moi je peux encore tenir quelques mètres debout après toute la traversée que je me suis déjà coltiné.

     Il sauta du dos de mon père, se rattrapant dans un geste peu stable contre l'épaule de celui-ci qui le retint. Il se redressa après l'avoir remercié d'un signe de tête puis, boitant, suivit la fameuse Millie. Joan s'apprêta à le suivre mais Thomas se décida à ce moment là de nous interpeller.

     - Venez, je vais vous faire visiter.

     Il nous emmena au travers des différentes pièces qui composaient le refuge, nous présentant chaque chambre de chaque membre de la colonie, et puisqu'ils étaient beaucoup ils s'en partageaient en général une pour deux voir trois personnes. Chacune des pièces était éclairée par une lampe similaire à celles de l'escalier ce qui leur donnait réellement un aspect de cocon protecteur. Rien à voir avec nos horribles néons blancs qui grésillaient toutes les trente secondes. Il y avait dans chaque chambre des couchettes improvisées mais ressemblant très fortement à des lits pour mon corps fatigué, ce qui me donnait une envie irrésistible de faire une sieste. Voyant que je commençais à piquer du nez, Thomas reprit sa visite pour me bouger un peu. Il nous emmena dans la pièce à cuisiner où ils avaient installé une sorte de poêle à feu sur lequel il était possible de faire cuire de la nourriture. Il y avait aussi une citerne d'eau potable qui, à en juger par les bouteilles en plastique vides au pied de celui-ci,était alimenté par les tonnes de packs du centre aux étages supérieurs. Mais n'étant pas infinis, ils avaient sûrement dû penser à créer à côté un système de récupération de la pluie comme nous l'avions nous-même mis en place. Mon regard piqua vers un espèce de gros carnet suspendu au mur par une ficelle accrochée à un clou. Il s'agissait d'un calendrier ! Un véritable calendrier qui allait nous indiquer quelle date nous étions réellement et qui nous permettrait d'à nouveau retrouver une notion de temps qui passe ! Je fus ravie de cette découverte.
     Puis notre visite se termina dans une pièce dans laquelle je ne pu au premier abord pas savoir où poser mon regard. Il y avait des câbles partout et tout pleins de machines que je ne comprenais pas. Il s'agissait de la salle du générateur d'électricité. Ça allait sûrement devenir la pièce cauchemar de notre pauvre chef qui en avait vu de toutes les couleurs chez nous. J'eus un petit rire en me rappelant une châtaigne que je l'avais vu prendre une fois en essayant de réparer une batterie de câbles. Il s'était retrouvé avec le visage tout noir et les cheveux dressés sur la tête.

     - Bien, voilà la visite est terminée. Je vous ai fais voir tout ce que nous possédons. Je vais vous montrer là où vous allez dormir à partir de maintenant pour que vous vous reposiez un peu vous devez être exténués.
     - Pardon Thomas.. Quand-est-ce que je pourrai voir Chris..?
     - Joan, c'est ça ? Ça fait du bien d'enfin entendre le son de ta voix. Je ne peux pas vraiment te répondre, ton ami a vraiment eu chaud et Vincent va sûrement prendre un moment avant de pouvoir le mettre hors de danger. Mais je te mettrai au courant quand il sera possible pour toi d'y aller.
     - Merci..

     Thomas nous emmena jusqu'à une chambre libre qui ressemblait à une ancienne chaufferie. Ça avait même l'air d'un débarras à vrai dire mais c'était assez spacieux. Il n'y avait pas grand chose qui rappelait une chambre ici mais avec un rideau on pouvait facilement séparer la pièce en deux pour que l'on ait au moins des espaces un peu plus intimistes.

     - Je m'excuse ce n'est pas le grand luxe, mais nous sommes déjà très tassés. Je ne peux que vous proposer cette pièce. Évidemment nous dégagerons tout ce qui traîne ici pour vous la laisser, mais nous n'avions pas prévu de nouveaux locataires alors pour le moment c'est tout ce que nous avons à vous donner.

     Après quelques échanges de politesse entre mon père et Thomas, le petit groupe commença à s'installer là où nous trouvions de la place. Millie et d'autres habitants du refuge nous aidèrent à vider le débarras et à nous faire des couchettes. Quatre lits virent le jour en moins de deux heures et comme touche finale nous avions évidemment ajouté le fameux rideau central séparant deux pièces. Ce que nous étions fatigués. Le poids de nos corps retomba en synchronisation sur nos matelas bon marché pour laisser nos muscles se détendre de la dure journée qu'ils venaient de traverser. Moi face à mon père, Joan seule de son côté. Papas'était endormi instantanément. Le voir aussi épuisé me fît un petit pincement au cœur. Ma main se posa sur la sienne et la serra doucement. La joue contre le coussin, je marmonna dans une voix fainéante.

     - Joan..
     - Oui ma puce..?
     - Je voulais savoir.. Tu es policière?

     Elle pouffa, ne semblant pas s'être attendu à ce que je lui demande ça. Mais après tout, je m'étais toujours questionné là dessus.

     - Je pensais que tu allais me demander totalement autre chose.. J'étais effectivement officier de police avant.
     - J'en étais sûre ! Tu sais fabriquer des armes ça ne pouvait être que ça.
     - Ah, non ça n'a rien à voir pour le coup. Je fabriquais des carabines à air comprimé pour mon petit frère quand on était plus jeunes. Il jouait souvent au painball ou à l'airsoft avec ses copains et vu que je suis doué de mes mains je lui faisais toute son artillerie.
     - Oh.. Et.. Il est où ton frère maintenant..?

     Joan ne répondit pas. Elle se mit sur le dos et commença à fixer le plafond, venant caler son bras sous sa tête pour se servir d'oreiller. Une de ses mains se posa sur sa poitrine alors qu'elle semblait réfléchir à quelle réponse me donner.

     - Je ne sais pas ma puce..

     Elle n'ajouta plus rien. Je me tus en me disant que j'avais certainement posé la mauvaise questions. Alors que je cogitais bien trop comme d'habitude je sentis mes yeux se fermer tout seuls, mes paupières alourdies par le sommeil de plomb qui s'éprenait de mon petit corps d'enfant. Assommée par la faim, le soleil et le manque de sommeil je m'endormis profondément sans lutter.

     Une main se posa sur mon épaule, me tirant péniblement des bras de Morphée. Quand j'entrouvris les yeux pour voir de qui il s'agissait, je me rendis compte que les lumières avaient été éteintes autour de moi. Je m'assis en frottant mes yeux puis jetai un œil vers la couchette de mon père pour y découvrir un lit vide. Il en fût de même lorsque je m'attardai sur celui de Joan qui à nouveau s'avéra vide. Je me rendis compte que personne d'autre que moi ne se trouvait dans la pièce et me demandai instantanément qui avait bien pu poser sa main sur mon épaule. Lentement, je quittai mon lit pour m'approcher de la porte avec un léger sentiment d'appréhension dans le ventre. Mes mains se posèrent contre le bois, n'osant pas la pousser. Une sensation étrange m'en empêchait. Je pris une profonde inspiration puis appuya mes doigts contre la surface, ouvrant la porte dans un grincement crispant. Je passai ma tête, constatant qu'à l'extérieur de ma chambre les lumières étaient elles aussi éteintes. Bizarre, je pensai. Je me mis à longer le couloir en comptant sur mes mains pour me guider contre le mur. Je commençais à me demander où étaient passés tout le monde. Lorsque je voulus appeler mon papa, ma voix fît comme une bulle dans ma gorge qui m'empêcha de la laisser sortir. Je posai ma paume contre mes lèvres en fronçant les sourcils à cette sensation très étrange. Alors que je me remis à avancer, j'entendis une voix féminine venir de la cuisine. Ah, enfin quelqu'un. Peut-être tout le monde s'était-il rassemblé pour le dîner car après tout il devait déjà être très tard. C'est à la hâte que je m'y rendis, détestant me retrouver dans le noir comme ça. Mais arrivée au cadre de porte, je me rendis compte qu'il n'y avait pas non plus de lumière dans cette pièce. Pourtant c'était bien d'ici que la voix était venue. Une nouvelle fois, je l'entendis venir d'ici et m'approchai avec prudence pour vérifier de qui il s'agissait. Derrière la table de repas, je me rendis compte qu'une masse sombre remuait en grognant. J'ouvris de grands yeux en scellant ma bouche sous mes mains, coupant ma respiration pour être sûre de ne plus faire aucun bruit. La voix elle venait d'ici. Au pied de la table s'étendait le corps d'une jeune fille se faisant dévorer les entrailles par cette créature et qui me fixait de ses immenses yeux vides. Ces yeux que je connaissais parfaitement. C'étaient mes yeux. Elle eut un hoquet de douleur, tendant son bras tremblant vers moi. Sa voix se fit bien plus distincte, adoptant mon timbre pour gémir.

     - C'est de ta faute..

     C'est en hurlant que je quittai d'un coup mon véritable sommeil, me redressant dans mon lit alors que mon cœur battait plus vite que si j'avais courus un sprint. Mon père et Joan se précipitèrent jusqu'à moi pour me serrer contre eux alors que je prenais peu à peu conscience que je venais de me réveiller d'un cauchemar. En sueur et à bout de souffle, je me serrai contre eux en essayant d'effacer cette horrible vision de ma mémoire. Avec tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps je n'étais pas surprise que ce genre de choses arrivent mais pour autant elles n'étaient pas plus faciles à endurer.
     Alors que le calme me revenait, Thomas toqua à notre porte et y passa la tête.

     - C'est bien agité ici qu'est-ce qu'il se passe?
     - Ce n'est rien ma fille a simplement eu un cauchemar..
     - C'est bien dommage. Que diriez-vous de vous changer les idées en venant dîner avec nous?

Nous avons préparé un bon repas pour votre arrivée et il y a même de la bière que l'on a descendu récemment de l'étage.

     - Avec plaisir. On te rejoint dans un instant.

     Thomas hocha la tête et repartir trouver le reste de la clonie. Dans un soupire agacé, je m'extirpai des bras de mes assaillants et remis mes cheveux en place.

     - Ça va bien ma grande ?
     - Je vais bien, ça va. C'était juste un cauchemar..

     Je pris route vers la cuisine sous le regard surpris des membres de ma colonie qui m'emboîtèrent le pas.

     La soirée fût agitée et une sorte d'ambiance festive s'était invitée à la partie. Il y avait beaucoup de monde et je n'étais plus du tout habituée à tant de chahut. Dans mon coin avec mon jus de pomme, je regardais tout les adultes discuter entre eux, me sentant bien seule. J'étais à nouveau la seule enfant et le plus jeune de la colonie était Thomas dont j'avais avec surprise entendu dire au cours de la soirée qu'il était trentenaire, ce qui ne m'aidait pas à me sentir plus à ma place. Pourtant, ce fût lui qui vint t'asseoir à côté de moi pour me tenir compagnie.

     - Ça ne va pas Camille? C'est toujours ton cauchemar qui te préoccupe?
     - Non ça n'a rien à voir.. Je n'arrive à parler avec personne. Je suis qu'une gamine on ne s'intéresse pas à moi..
     - Tu me parles à moi non?
     - Oui.. Mais t'as pas à te forcer pour moi c'est pas la peine.
     - Tu sais petite, ici tout le monde se sent comme une grande famille. Nous avons tous notre place les uns pour les autres et c'est dans cette dynamique qu'on vit chaque jour. Tu viens seulement d'arriver, tu auras le temps d'à ton tour trouver ta place parmi nous.
     - Ma place.. Thomas, comment je peux trouver ma place si je suis à jamais la seule enfant à vivre ici?
     - Ah grande question.. Je n'ai pas la réponse malheureusement. La fin du monde nous pousse à voir la vie complètement différemment et c'est à toi de trouver ton compte là dedans. Tu verras en grandissant les choses deviendront plus simples.
     - Si tu le dis.
     - Bien sûr que je te le dis. Je suis sûre que tu sauras t'adapter à ta nouvelle famille plus vite que tu ne le penses.

     Thomas bu quelques gorgées de sa bière en regardant le baril auquel il savaient plus tôt mit feu au centre du groupe pour réchauffer notre nourriture ainsi que nos corps. Il soupira de soulagement en laissant tomber sa bouteille alors que mon père se joignait à nous.

     - Alors Camille, on discute?
     - Thomas me disait que je trouverai ma place ici un jour.
     - Il a raison. Sans doute quand tu seras plus grande chérie.

     Il tendit sa bière au nouveau chef qu'il fît tinter contre la sienne avec un salut de la tête fraternel. Ils burent ensemble comme si ils se connaissaient depuis déjà des années. Apparemment l'alcool aidait à renforcer les liens entre les hommes. C'était la leçon que je tirais de tout ça.

     - Alors Marc, mon ami. Tu voudrais qu'on se partage les rôles de Chef dorénavant? Je me vois mas de te tirer de ta condition de Capitaine de colonie d'un seul coup comme ça.
     - Oh à vrai dire ce n'est pas moi qui était en charge de notre colonie. C'est Christopher le chef.
     - Christopher? Le petit jeune blessé sans rire? Tu as l'air bien mieux qualifié que lui pourtant.
     - Détrompes-toi, c'est un très bon leader. Il n'a peut-être pas ma force physique mis il prend beaucoup le temps de réfléchir aux situations et est un vrai débrouillard. C'était lui qui nous indiquait quoi faire pour que notre colonie marche.
     - Et bah, quelle surprise. Être père de famille aurait dû t'apprendre à devenir comme lui mon ami.
     - J'ai appris d'autres choses. Tu verras si un jour tu deviens père Thomas.
     - En fait, je le suis déjà. Avant que l'apocalypse ne me les prenne j'avais une magnifique petite fille de huit ans et une femme formidable.
     - Oh mon Dieu.. Je suis désolé d'avoir été si indiscret.
     - Marc Nous avons tous perdu des proches, il faut juste essayer d'encaisser et de se dire que c'était inévitable mais qu'au moins on a la chance de faire partie des rares survivants.
     - Tout de même.. Je sais à quel point ça a été dur de perdre ma femme. Je n'ose même pas imaginer si j'avais aussi perdu ma fille. Je serais devenu fou.
     - Il vaut mieux éviter de donner des détails dans ce genre de cas. Je l'ai enfouis au fond de moi pour essayer de garder la tête froide et d'aider à survivre ceux qui restaient envie.
     - C'est vraiment noble de ta part Thomas.

     Ils échangèrent un regard complice avant d'à nouveau faire tinter leurs bouteilles l'une contre l'autre puis de boire sans doute à la santé de nos disparus. Leçon définitivement apprise pour moi. Je bus donc à mon tour mon jus de pomme à la santé de ma maman que j'espérais revoir un jour une fois qu'on l'aurait retrouvé avec papa.
     N'ayant pas vu Joan depuis le début du repas, je balayai la salle du regard pour l'apercevoir mais sans succès. J'abandonnai furtivement mon père avec son nouvel ami pour aller chercher la jeune policière. Sortant de la pièce, je l'aperçus assise seule dans le couloir avec sa bière assise face à la porte où l'on procurait les soins à Christopher. Sans bruit, je vins me glisser à ses côtés en lui souriant.

 Sans bruit, je vins me glisser à ses côtés en lui souriant

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     - Je savais que tu serais ici.
     - Désolé je n'ai pas trop la tête à faire la fête.
     - Est-ce que tu as eu des nouvelles de comment il va?
     - Pas encore ma puce. Ça fait des heures qu'il est là dedans..

     Ma main serra affectueusement la sienne pour essayer de la rassurer et elle me rendit un sourire. Ma tête se posa sur son épaule et la sienne sur la mienne. Je m'ennuyais avec les autres alors j'allais rester avec elle et la soutenir jusqu'à ce qu'ils nous laissent voir notre ami.
Peu de temps après mon arrivée, la porte cliqueta et finalement s'ouvrit. Le fameux Vincent passa la tête et nous fît signe de nous lever.

     - Alors Vincent ! Comment il va !
     - Tu dois être Joan. Il m'a parlé de toi pendant que j'examinais sa jambe.
     - Oui c'est moi.. Alors vous avez pu faire quelque chose..?
     - Je vais être honnête avec toi, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Laquelle de ces deux informations tu veux entendre en premier?
      - Hem.. La bonne..
     - Alors la bonne nouvelle est que j'ai réussi à sauver sa vie.

     Joan posa une main sur sa poitrine, semblant terriblement soulagée. Elle soupira toute l'angoisse qu'elle avait accumulé, lui tirant presque les larmes. Mais moi je n'avais pas oublié la seconde chose qu'avait dit Vincent. Je demandai donc.

     - Et la mauvaise nouvelle tu nous la dis Monsieur Vincent ?
     - Comme je vous le disais, j'ai pu sauver sa vie. En revanche je n'ai pas pu sauver sa jambe.
     - Quoi..? Vous voulez dire..?
     - L'infection était devenue trop rependue elle était déjà morte.

     Elle poussa l'homme qui se trouvait devant nous pour rentrer dans la pièce où était allongé encore inconscient notre Chef. Elles'assit sur le tabouret se trouvant à côté du lit et prit sa main, les larmes brouillant ses yeux en constatant que le bandage de sa jambe s'arrêtait au genou en dessous duquel il n'y avait plus rien. Je m'approchai d'elle pour venir silencieusement l'épauler. Il n'y avait rien à dire face à ce spectacle. Vincent nous laissa seules avec Christopher, ayant jugé bon de nous accorder un peu de temps pour Joan et son chagrin.

LA FAUCHEUSE ROUSSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant