Chapitre 1

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*

Je descendis de la voiture, mon téléphone à la main. Mon père, juste en face de moi ne se calmera pas avant un bon bout de temps...

- Ça fait une heure qu'on attend ! Quand compte-il arriver ce fichu camion de déménagement ?!

Première fois que vous découvrez mon père et il est déjà en train de crier. Ne vous inquiétez pas, c'est souvent comme ça à la maison. Il n'est pas méchant mais seulement sur les nerfs. Surtout depuis que maman est partie.

Enfin passons. Vous ai-je dis comment je m'appelais au moins ? Louise. Je n'aime pas ce prénom, ça sonne vieux. Pourtant, mon père m'a toujours dit qu'il avait quelque chose en plus et que c'est pour cela qu'il me l'avait attribué. Balivernes. J'ai 17 ans et je suis étudiante. J'aime beaucoup écrire. Ça en devient excessif. D'après mon père j'ai un don pour ça, enfin il exagère toujours sur tout...

Cela fait la cinquième fois que je déménage et je peux vous dire que j'ai l'habitude maintenant. Mon père, lui ? Carrément pas. À chaque fois, un problème nous barre la route. Cette fois, c'est le camion.

Et, c'est comme cela que nous avons attendu deux heures sous un froid glacial et sans quelconques instruments pour se réchauffer. Oui. Il avait également oublié les clés, et le propriétaire de notre nouvelle maison ne pouvait nous venir en aide. Peut importe la raison de cet empêchement, il était malheureusement absent et nous devions en subir les lourdes conséquences.

Heureusement, le camion de déménagement arriva rapidement, accompagné de nos fidèles clés. Ce qui me débloqua la possibilité de pouvoir m'installer confortablement et au chaud.

Je devrais peut être vous raconter un peu plus en détails ma vie car à part les péripéties traversées, vous ne savez pas grand chose sur moi.

Physiquement, je ne suis pas forcément à plaindre ; je suppose. J'ai les cheveux noirs et les yeux bleus. Très peu courant pour une Louise, vous ne m'apprenez rien. Enfin, nous n'avons jamais vraiment le contrôle sur notre vie. Il faut s'y faire. Alors voilà, je n'ai pas le choix. Je m'appelle Louise. C'est tout.

Avant, j'habitais dans une petite ville pas très loin de New York. J'ai dû déménager pour le boulot de mon père, un cas courant lors d'un déménagement. C'est dommage, je m'y plaisais bien...

Enfin, je n'ai jamais été très sociable. C'est très pénalisant, d'ailleurs. Ce sentiment de malaise à proximité des endroits remplis de personnes autant normales que la normalité sur cette terre. On s'y habitude évidemment, mais ce n'est jamais très simple.

Je suis fille unique. Malheureusement, je ne connais pas la notion de parent avec un s. Ma mère m'a abandonnée lorsque j'étais très jeune. Mon père et moi vivons ensemble, digérant difficilement ce départ. À vrai dire, je ne me rappelle de rien et je ne suis pas sûre de connaître la vraie raison de pourquoi elle est partie. "Elle n'est pas là ta mère ?" On me questionne souvent. "Non, jamais." Je réponds. Là aussi c'est devenu un quotidien.

Une douce voix interrompit soudainement mes pensées. J'haussai un sourcil.

- Louise ?! Tu peux venir commencer à déballer tes cartons ! s'écria mon père.

Je grommelai silencieusement.

- Ouais. J'arrive.

Je me levai alors d'un de ces satanés cartons qui me servait de chaise et commençai à monter ceux qui m'appartenaient dans ma chambre.

Elle était plutôt grande d'ailleurs. Et puis, la maison l'était aussi. Ça changeait du petit appartement qu'on avait avant.

Deux petites heures plus tard, j'avais enfin fini. Ma chambre était plutôt vide mais elle me plaisait. C'était le principal.

L'heure d'aller se remplir l'estomac approchait à grand pas. Je descendis alors au rez-de-chaussée et m'installai sur une table à moitié construite. Mon père m'annonça le déroulement des jours suivants et ceux de mon intégration.

- Demain c'est le week-end. Pas d'école pour l'instant. Tu auras donc deux jours avant de reprendre, le temps de faire tes marques et de t'habituer un minimum.

J'hochai lentement la tête.

- Tant mieux, annonçai-je alors. Et puis je pense sortir un peu pour découvrir la ville. Demain c'est ok pour toi ?

J'attendis une quelconque approbation de la part de mon père. Celui-ci termina sa bouchée et releva ensuite la tête vers moi.

- Parfait, j'ai encore quelques bricoles à installer de toute façon. À moins que tu ne veuilles m'aider...

Je levai les yeux au ciel. Il décida ainsi de ne pas s'attarder sur le sujet. Sage décision. Nous finîmes de manger. Les bruits de mastications se faisaient entendre à plusieurs kilomètres.

- Bon, au lit si tu veux être en forme demain, annonça-t-il. File !

Il ne s'arrêtera jamais...
Je lâchai un grand soupir et terminai de débarrasser mon coin de table.

- Ouais. Bonne nuit Pa'.
- Bonne nuit ma puce.

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant