Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》

Tendresse

《 Point de vue Sergio 》

Je ne pouvais m'empêcher de répéter le prénom de mon fils dans ma tête.
C'était si beau.

Cependant je remarquai seulement maintenant que Raquel ne m'avait jusqu'à aujourd'hui jamais vraiment parlé de son père.
Le deuil encore inachevé ?
Une dispute familiale ?
Ou tout simplement un oubli ?
En tout cas une chose est sûre :
J'étais prêt à tout pour connaître la réponse.
Ma compagne se trouvait encore affalée contre moi, occupée à jouer avec mes doigts.
C'était le moment.

S. "-Raquel ?"
Je chuchotai au creux de son oreille.

Cette dernière leva immédiatement la tête vers moi, ses grand yeux cafés m'observant d'un regard à la fois observateur et rempli de tendresse.

R. "-Oui ?"

S. "-Je peux te poser une question ?"

Ma compagne haussa un sourcil.

R. "-Oui, oui bien sûr je t'écoutes."

S. "-Pourquoi ne m'as tu jamais parlé de ton père jusqu'à maintenant ?"
Je tentai de demander, délicatement.

Ma compagne se tortilla sur elle-même, visiblement mal à l'aise.

R. "-Je...C'est compliqué..."
Marmonna Raquel en baissant les yeux.

S. "-Tu veux bien me raconter s'il te plaît ? J'aimerais savoir."

Ma conjointe hésita quelques instants.

R. "-Je...Rien c'est juste que je ne me sentais pas vraiment prête à reparler de mon père..."

S. "-Pourquoi ?"

R. "-Je sais bien qu'il a juste giflé ma mère une fois, mais cela avait suffit à me terroriser jusqu'à la fin de sa vie...
Depuis ce jour j'ai toujours eu des frissons qui parcouraient tout mon corps à chaque fois qu'il s'approchait un peu trop près de moi ou qu'on se trouvait tout les deux seuls dans la même pièce...
Je sais que c'est idiot."
Expliqua t-elle en mordillant sa lèvre pour se retenir de pleurer.

J'entrouvris la bouche.
Putain...
Quel imbécile je fais !
Je voulais juste en savoir un petit peu plus sur elle et sa famille, mais au lieu de ça j'ai juste réussi à faire remonter un traumatisme caché depuis probablement des années !
Je me dépêchai de saisir ma compagne par les épaules avant de la forcer doucement à poser sa tête sur ma poitrine.

S. "-Pardon...Je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs...
Je suis désolé..."
Je chuchotai doucement.

R. "-Ne t'inquiètes pas, tu ne pouvais pas savoir de toute façon...
Disons juste que mon père et Alberto ne m'ont pas vraiment aidé à apprendre à faire confiance aux hommes..."
Répondit ma compagne en se recroquevillant sur elle-même.

Je sentis mon cœur se briser à la fin de sa phrase...
Malgré tout mes efforts pour essayer de la faire renaître en oubliant tout ces cauchemars, ces derniers semblaient vouloir persévérer et revenaient pourtant sans cesse l'angoisser un petit peu plus, comme si ils souhaitaient inscrire dans son esprit de nouvelles blessures marquées au fer rouge.
Je me souvenai d'une phrase qu'un jour Raquel m'avait dite, lors de l'une des rares fois où elle avait accepté de me parler de sa vie de couple avec Alberto.

"On est pas victime à vie, et pourtant à vie on se reconstruit."

Cette phrase m'avait profondément marqué et m'avait permis de prendre un petit peu plus connaissance de l'ampleur des dégâts causées par les violences conjugales vécues par ma compagne durant ces un an et demi.

Mon Dieu...
Si on m'avait proposé de prendre toute la douleur qui la rongeait de l'intérieur depuis des années, j'aurai accepté tout de suite.

S. "- Te amo. Te amo te amo te amo te amo y te amo..."
Je répétai en caressant doucement sa joue avant d'embrasser le haut de sa tête.

Je vis Raquel sourire légèrement.
Cette dernière prit ma main dans la sienne avant d'embrasser le bout de mes doigts.

R. "-Y te amo también. Te amo tanto..."
Murmura t-elle en entrelaçant ses doigts dans les miens.

Je m'approchai doucement de ma compagne et embrassai délicatement ses lèvres, comme un acte de pardon.

S. "-Tu veux toujours que notre fils s'appelle Lisandro ou pas ?
On peut encore changer."

R. "-Non. Je veux que mon fils garde son prénom parce que je sais déjà qu'il vaut mieux que son grand-père."
Déclara calmement Raquel en essuyant une petite larme qui roulait sur sa joue.

Je ne dis rien et me contentait de sourire en caressant sa joue.
Je ne pensais pas que c'était possible d'aimer de cette façon.
D'un amour si fort et à la fois si doux, d'un amour qui réussi à briser les frontières de la raison, mais qui en même semble être une évidence depuis la première seconde.

Nous n'eûmes pas le temps d'échanger d'avantage puisque nous entendîmes brusquement un grand bruit dans la cour.
J'échangeai un regard surpris avec Raquel avant de me relever doucement pour partir voir dehors de quoi il s'agissait.

Bonne surprise.
C'était les serbes.
Il faut croire que la mission à été un franc succès !
Les trois otages se trouvaient tout les trois ligotés, bâillonnés et profondément endormis à l'arrière d'une des voitures.

"-Et voilà le travail prof !
J'espère que ça vous va !"
S'écria l'un des hommes en sortant de la voiture avant de venir vers nous.

"-C'est parfait, merci beaucoup."
Je répondis automatiquement.

"-Superbe."
Ajouta ma conjointe.

Nos amis s'empressèrent de prendre les trois policiers dans leurs bras afin d'aller les déposer dans la plus petite pièce du hangar, qui était accessoirement sombre et sans fenêtres.

Une fois chose faite, le serbe, qui s'appelait Markos vint à notre rencontre.

"-Quel est le prochain travail ?"

J'échangeai un regard complice avec ma compagne.

S. "-Nous conduire tout les deux sous la tente.
Mais vous avez le temps de vous reposer, on ne part que dans quatre heures.
Merci encore."
Je conclus avant de prendre la main de Raquel pour retourner dans le hangar.

Notre prochaine mission s'avérait probablement être l'une des plus compliquées.

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JOYEUX NOËËL (un peu en retard mais pas grave, on ne change pas les bonnes habitudes.)

J'espère que ce chapitre vous aura plu !
J'ai essayé de faire quelque chose d'assez doux si on peut dire ça comme ça, pour le jour de Noël.
En tout cas n'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !

Bon sur ce je vous souhaites une bonne nuit et vous dit à demain !

Lou-Ann ;)