Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》

La lettre

《 Point de vue Sergio 》

Je venais tout juste d'arriver dans mon nouveau repère qui se situait au cœur de Madrid.
Il s'agissait d'un vieux déversoir d'orage, dont l'accès était formellement défendu aux habitants.
Je n'avais donc aucunes chances d'y rencontrer des citoyens espagnols.
À peine arrivé, je commençai à brancher toutes les installations nécessaires à la bonne continuité du plan.
Mais malgré tout ça, une personne hantait mes esprits sans jamais daigner en sortir :
Raquel.

Enfin, je ne pensais pas vraiment à Raquel à cet instant.
Je pensai plutôt à celui qui lui avait enlevé la vie, celui qui l'avait assassiné de deux balles.
J'avais reconnu sa voix à travers l'oreillette.

C'était Suarez.
Francesco Suarez.
Inspecteur au service des Forces Spéciales.
Mais je crois que ce qui me tuait le plus, c'était qu'en plus d'avoir été un collègue de Raquel pendant des années, Suarez était aussi censé être le meilleur ami de ma compagne depuis plus de plus de vingt ans.
Oui, Francesco avait assassiné sa meilleure amie.

À ma connaissance il n'existait pas de plus haute trahison que celle-ci.
Le policier allait payer pour le mal qu'il avait provoqué au sein de ma famille.

Alors que j'étais en train de ruminer dans mon coin, je reçu un coup de fil sur le nouveau téléphone fixe.

Surprenant.
Il était près de 21h30, qui pouvait bien m'appeler à une heure pareille ?
Oui, une seule personne pouvait réussir cet exploit effectivement.
Je haussai donc un sourcil avant de m'installer au bureau.
Je fus tenté de prendre un morceau de papier pour pouvoir fabriquer un origami, mais le simple souvenir de Raquel qui livrait à chaque fois une bataille sans merci pour pouvoir réussir un simple bateau appuyait sur ma cage thoracique et m'empêchait de respirer convenablement.
Nostalgie quand tu nous tiens...

J'installai donc le casque sur mes oreilles avant de décrocher le combiné.

S. "-Bonsoir Inspectrice."

Un petit rictus se fit entendre de l'autre côté du téléphone.

A. "-Bonsoir Professeur. Comment allez-vous ?"

S. "-J'espère que vous ne me posez pas réellement la question inspectrice...
Cela serait fort déplacé et mesquin de votre part...
Que puis-je faire pour vous ?"
Demandais-je afin de changer de sujet.

A. "-Oh, rien de spécial Professeur...Je tenais juste à vous dire que la paternité vous va à merveille..."
Chuchota t-elle dans son micro.

J'entrouvris la bouche.
Merde.

S. "-Je ne saisis pas vraiment de quoi vous parlez Inspectrice...
Pourriez vous être plus précise ?"

A. "-Oh...Bien sûr...Je parle d'une petite fille qui s'appellerait potentiellement
Sol Murillo-Marquina...
Cela ne vous dit rien Professeur ?"

Putain.
Comment pouvait-elle être au courant ?!
Je réfléchis à la vitesse de l'éclair et finis par trouver la réponse :
Raquel.
Son téléphone.
Il était avec elle lorsque tout à déraper.
Le simple fait de penser que les policiers ont totalement déshonoré ma femme en fouillant son cadavre m'insupportai encore plus.

Alicia ignora mon silence et continua son petit laïus.

A. "-Cette gamine n'est peut-être pas issue des meilleurs parents, mais il faut reconnaître qu'elle est incroyablement belle.
Elle vous ressemble comme deux gouttes d'eau si je peux me permettre Professeur :
Vos cheveux, votre nez..."

S. "-Et les yeux de sa mère oui je sais..."
Je marmonnai, un léger sourire.

Le visage angélique de ma fille apparut immédiatement devant moi et m'empêchai fortement de me concentrer.
Elle me manquait tellement...