L'oreiller.

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《 Point de vue Sergio 》


Je ne comprenais pas ce qu'il venait d'arriver.
Raquel avait appelé les deux filles et les voilà désormais en train de hurler surexcitées au téléphone.

So. "-Tontons ! Tatas ! Vous êtes où ?!"
Criait ma plus jeune fille.

Je ne réussis à entendre que quelques bribes de phrases seulement.

"-On est... travail... ton papa...notre chef...revient bientôt !"
Tentait d'expliquer Stockolm de sa voix maternelle aux trois enfants.

Je décidai de ne plus y prêter attention.
Mes amis savaient comment s'y prendre avec les enfants, ils n'avaient pas besoin de moi.

J'ouvris le gros livre relié en cuir qui se trouvait devant moi avant de poursuivre ma lecture.
Il s'agissait d'un livre d'énigmes assez vieux que mon père m'avait un jour offert pour l'un de mes nombreux anniversaires hospitalisés.
Alors que j'étais en train de résoudre ma 38 ème énigme, j'entendis alors des petits bruits de pas traverser la pièce.

J'observai du coin de l'oeil de qui il s'agissait :
Raquel.

Je levai les yeux au ciel.
Allais-je encore me prendre une deuxième crises de nerfs de la part de ma compagne en pleine tête ?
Ou avait-elle décidé de m'épargner, pour une fois ?
Je pris le partie de l'ignorer et poursuivis ma lecture sans même faire attention au fait qu'elle venait de s'asseoir à côté de moi et qu'elle était en train de lire la couverture de mon livre en soupirant.

Quand à moi, je continuai mon petit jeu et marmonnai les réponses de certaines des énigmes.

S. "-La Lune..."

S. "-La case C7..."

Pendant ce temps, je voyais du coin de l'oeil que Raquel était occupée à se ronger les ongles en tapant rapidement du pied...

Je sais que c'était mal, mais pour être honnête, je jubilais de la voir dans cet état.
Cela pourra peut-être permettre à ma compagne d'enfin ouvrir les yeux sur le fait que sa santé et celle de Lisandro étaient en grand danger si elle poursuivait dans cette voie là.

S. "-Le sphinx..."

R. "-Sergio..."
Marmonna une première fois Raquel en me fixant.

Je continuai d'ignorer.
Je voulais attendre qu'elle craque.
J'ignorai complètement le fait qu'elle venait de m'appeler et continua mes petits gribouillages dans le coin des feuilles, sans même faire attention à ses yeux larmoyants qui semblaient hurler toute la détresse du monde.
Méthode on ne peut plus extrême, je l'avoue...

S. "- 14 + 379 est égal à 393 donc..."

R. "-Sergio s'il te plaît."

S. "-Donc 393 doit être proportionnel au carré de..."

R. "-Sergio..."
M'implorait ma compagne.

S. "-Oui, la réponse est bien 393."

R. "-SERGIO PUTAIN ÉCOUTE MOI !"
Hurla soudain ma compagne en m'attrapant le poignet pour me forcer à la regarder.

Je ne pu m'empêcher de lever les yeux au ciel.

S. "-Si c'est pour recommencer à me hurler dessus sans raison sache que ce n'était même pas la peine que tu fasses l'effort de te déplacer jusqu'ici."
Je répliquai sèchement en retirant mon poignet de sa main.

Je baissai immédiatement les yeux.
J'étais sûr qu'elle n'en avait pas fini et qu'elle voulait juste me cracher sa haine au visage une fois de plus.
Mais je n'en pouvais plus de toujours tout me prendre dans la tête.
Ras le bol de devoir vivre en fonction de son humeur et de devoir marcher sur des œufs lorsque elle avait décidé de faire la tête toute la journée sans raison particulière.
Ras le bol de son mauvais caractère.
Ras le bol de voir qu'elle refusait de faire attention à sa santé et à celle de NOTRE fils.
Mais voilà, je venais de me tromper, une fois de plus...

Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant