Tolède

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[ Point de vue Raquel ]

Francesco m'emmena donc dans le fourgon avant de m'installer doucement sur le banc.

F. "-Je reviens dans cinq minutes, le temps de trouver les renseignements quand à ton transfert."

Je hochai la tête avant de regarder droit devant moi.

Alors ça y'est. C'est fini. Je ne reverrai plus jamais mes filles, et j'allais devoir accoucher en prison pour pouvoir élever mon enfant derrière les barreaux. Je me sentais vide. Comme si je ne ressentais plus rien. Ni colère, ni rancune, ni tristesse, rien.

Et Sergio ? Comment va t-il ?

Il doit se sentir tellement responsable...

Comme j'aimerai pouvoir le contacter pour pouvoir lui dire que j'allais bien malgré tout !

Puis soudain, je me souvins de quelque chose.

Environ une semaine avant le début du braquage, Sergio et moi nous étions échangés deux lettres. Elles étaient censées être totalement confidentielles et ne devaient être ouvertes que si
"les choses tournaient mal ou qu'il s'agissait d'une urgence".
Était-ce donc ça, une urgence ?
Avais-je le droit d'ouvrir cette fameuse lettre ?

Je fus vite sortie de mes pensées par un bruit à ma droite : 

je tournais immédiatement la tête et découvrit Angel, qui venait d'ouvrir la porte du fourgon et qui vint immédiatement s'asseoir à côté de moi.

Nous restâmes silencieux pendant quelques minutes, sans oser nous regarder.

Puis...

A. "-Je peux savoir pourquoi est-ce que tu m'as surnommé Patapouf pendant des années ?"
Demanda soudain mon ancien collègue.

R. "-Euh...C'était à cause de ta démarche..."
Je marmonnai.

A. "-C'est à dire ?"

R. "-Et bien...Tu es un tendre..."

A. "-Je suis tendre ou gros ? Quoique ne me dis rien, je me contenterai de "tendre". En plus tu m'as pourri la vie avec ce surnom. ça à fait le tour des services, même le tribunal est au courant maintenant. J'ai découvert le principe des mêmes avec ceux de Patapouf !"
S'exclama t-il en riant de bon coeur.

R. "- Je suis vraiment désolée Angel..."
Je répondit en souriant.

Je soupirai avant de commencer à sentir mes yeux s'embuer une nouvelle fois de larmes en l'espace de dix minutes.

R. Tu...Tu ne me demandes pas pourquoi est-ce que j'ai fais ça ?"
Je murmurai.

A. "-Non...Non, je sais que tu as fait ça par amour. Même si ça me tue d'avoir à le dire... 
Raquel, je veux être honnête avec toi, je pense que les flics vont te proposer un accord..."

R. "-Comme si je ne le savais pas !"
Je m'exclamai avant d'éclater d'un rire dur et sans joie.

R. "- Enfin... Attaque à main armée, trouble à l'ordre public, agression d'un policier, possession d'armes, divulgation de secrets, appartenance à un groupe armé et enlèvement."
J'énumérai froidement.

R. "-Enlèvement d'otages, de ma propre fille et de ma mère... Peu importe ce qu'ils m'offrent, même avec le procureur le plus antisystème, je prendrai un minimum de trente ans.
Je suis foutue, Patapouf."
Je conclus.

Angel ne me dit rien et se contentant de m'observer, le regard rempli de tendresse et de compassion.

Francesco fit alors son arrivée dans le fourgon.

Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant