Galaad et le premier défi

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Samedi 17 octobre

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Samedi 17 octobre

La conversation avec Mordred m'ayant reboostée, j'ai écrit à Prisha pour la voir le weekend suivant. Et maintenant que nous y sommes. Je regrette. J'ai bien tenté de soudoyer Mordred avec des supplications et des selfies de moi lui faisant les yeux doux pour qu'il accepte de valider mon premier défi et ainsi saluer mon courage de me rendre chez Prisha mais il a allègrement refusé. Je me retrouve donc à fixer le contenu de mon armoire depuis... Une bonne demi-heure. Voilà ce que Prisha fait de moi. Un fixeur d'armoire. Ce qui aurait pu être un honnête métier mais cette tâche ne me fait gagner aucun argent pour le moment. Au contraire, je perds du temps.

Bon. Il faut bien que je choisisse une tenue. Je ne vais pas rester nu toute la matinée. Qu'est-ce qui fait « content de te revoir, non je n'ai aucun sentiment pour toi et notre relation est parfaitement amicale » ? Une robe jaune ? Un pantalon taille haute et une veste ? Est-ce que j'ai envie d'avoir l'air féminin ? Est-ce que je préfère avoir l'air masculin ? Une partie de moi a tendance à vouloir me présenter le plus virilement possible auprès de Prisha, comme si je pouvais entrer en compétition avec son copain actuel. Alors qu'il n'y aurait aucune fierté à tirer du fait de ressembler à un hareng. C'est compliqué, mon genre est un foutoir incroyable. A l'image de l'intérieur de ma tête j'imagine.

J'opte finalement pour un haut rayé jaune et bordeaux accompagné d'une salopette. Ensuite, je tente une coiffure pour organiser mes cheveux un tant soit peu. Je les rassemble donc en un chignon bordélique sur le haut de ma tête. J'ai l'air d'une artiste perdue au milieu de ses toiles. Je me dis que cela peut plaire à Prisha. Elle a un faible pour les artistes. Il me semble. En même temps, elle sort avec un ingénieur. Donc peut-être que son faible est vraiment léger. Et pourquoi je me retrouve à essayer de la séduire alors que je sais très bien que je n'ai aucune chance ?

D'un geste adroit ne laissant pas transparaître mon désespoir interne, je peins mes lèvres d'un rouge sombre. J'accroche ensuite une boucle pendante avec une pierre assortie à mon oreille gauche et je prends la pose pour envoyer une photo à Mordred. J'ai besoin de validation sur ma tenue de guerre. Et puis, ses compliments sont toujours agréables à recevoir, je dois bien avouer.

Je fixe mon reflet dans le miroir pour me transmettre du courage (on ne sait jamais que ça marche sur un malentendu. J'ai décidé de faire d'une pierre deux coups pour être débarrassé de tout le stress qui plane au-dessus de moi d'ici la fin de cette journée. Arracher le pansement si l'on veut. Je vais donc aller dans mon ancienne coloc ET relever le défi de Mordred. Je ne sais pas encore comment, mais je vais le faire.

Comme toujours, Mordred se montre parfaitement encourageant. Il m'assure que ma tenue est parfaite et que, non, je n'ai pas besoin de me changer entièrement. Je souris. Ça me fait du bien de l'avoir à mes côtés (métaphoriquement parlant). Et avec Prim qui devrait bientôt rentrer, je me sens prêt à affronter cette journée. Ou presque prête. Mais c'est déjà pas mal, non ?

Galaad et Mordred, coachs en relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant