Galaad et les miettes de son cœur

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Vendredi 6 novembre

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Vendredi 6 novembre

Comme si cette semaine n'était déjà pas assez pénible, il a fallu que j'attrape une angine des enfers. Une douleur sourde me traverse dès que j'avale, j'ai perdu l'appétit et j'erre tel un zombi entre ma chambre et les toilettes lorsque c'est vraiment nécessaire. Le seul avantage à ma souffrance c'est que je passe la fin de ma semaine à la maison. Peut-être que c'est pour ça que je suis malade d'ailleurs. Peut-être que mon corps a compris que je ne pouvais pas feindre la joie plus longtemps. Que je ne serais pas capable de m'occuper d'autres êtres humains alors que ma seule envie est de rester en boule sous ma couette. Ces derniers jours, même les sourires de Louise ou les câlins de Mohamed ne suffisaient pas à me réchauffer comme d'habitude. Ma collègue Charlotte s'est inquiétée. Elle m'a fait comprendre qu'elle pouvait m'écouter si j'en avais besoin. Ça m'a touché, mais je suis resté très évasif. Les histoires personnelles des gens s'ébruitent trop rapidement dans l'établissement. Je n'ai pas envie d'en faire les frais. Ce n'est pas le moment d'avoir à gérer des commérages, du jugement et de la pitié envers moi. Je ne veux rien de tout ça, je veux juste qu'on me laisse tranquille et dormir. Dormir. Dormir et éteindre le feu dans ma gorge à coup de dolipranes assez peu efficaces et de tisane au thym préparée par l'adorable Primerose qui ne m'a pas posé de questions jusque là et envers qui je suis reconnaissante. Je n'ai plus envie d'en parler. Je veux juste oublier.

Émotionnellement, je suis passé par différentes phases. D'abord, le vide, ce néant abyssal dans la poitrine. Puis, une tristesse infinie. Des litres et des litres de larmes ont trempé tour à tour mes taies d'oreillers. Puis, de la colère. Un brasier qui m'a donné envie de débouler à la coloc pour crier à Prisha toute l'injustice dont elle a fait preuve. Maintenant... Je suis perdu. Je ne sais pas ce que je devrais penser. Ni ce que je devrais faire. Rien ne semble en mon contrôle. Je déteste cette situation. Je déteste ne rien pouvoir faire et juste devoir... attendre. Attendre que ça passe, attendre que j'aille mieux. Et si je n'allais jamais mieux ? Et si Prisha ne me parlait plus jamais.

Je déteste mon envie persistante de lui parler après ce qu'elle m'a balancé. Je déteste être encore inquiet pour elle. Durant le weekend qui a suivi notre altercation, j'ai appelé Amir pour le tenir au courant. Enfin, je lui ai envoyé un message pour lui résumer la situation et il m'a appelé dans la seconde. Je n'avais pas vraiment envie de lui parler mais je ne voulais pas non plus qu'il s'inquiète. Il était très remonté. Il a dit qu'il parlerait à Prisha. Et d'autres choses dont je ne me rappelle plus très bien. C'est flou. J'étais un peu ailleurs. En tous cas, il ne m'a pas blâmé pour ne pas avoir dit les choses à Prisha plus tôt. Ça m'a rassuré. Momentanément.

Mordred continue d'être adorable. Il m'envoie des messages très régulièrement, des vocaux aussi. Il fait ses mauvaises imitations affirmant que je suis géniale, parle de tout et rien, s'assure que je pense à manger de temps en temps. Il essaye de me remonter le moral. Sa présence dans ma vie me réchauffe le cœur. D'ailleurs, les choses avancent bien entre Sara et lui. Je suis content qu'il ait trouvé quelqu'un de bien. Il mérite de trouver ce bonheur qu'il cherche. Ça m'agace car je ne peux pas m'empêcher d'éprouver de l'envie. Et d'être jalouse de ce qu'il construit avec Sara. J'aurais aimé pouvoir faire pareil avec Prisha. J'aurais aimé avoir le droit d'être heureux avec quelqu'un moi aussi. Et puis... j'ai peur qu'il me laisse de côté une fois que les choses seront bien installées avec cette fille. Elle a tout pour lui convenir : c'est une tête aussi, elle a les mêmes références que lui, elle est super intéressante, et en plus, elle est très jolie.

Galaad et Mordred, coachs en relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant