Sur OkLimpid, on ne se cache rien. C'est ainsi que Mordred, maître de l'autodépréciation qui fume ses clopes avec filtre mais vit sans, et Galaad, amoureux transi qui n'ose jamais rien dire, se retrouvent à se confier l'un à l'autre. Et s'il se coac...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Samedi 7 novembre
Finalement, après quelques jours à m'arracher les cheveux sur ce que je pouvais répondre à Prisha, j'ai accepté de la voir. Selon mes conditions ! Ce sera ce soir, chez moi. Je préfère être dans un endroit où je me sens en sécurité, avec Primerose pas loin si nécessaire et surtout sans public extérieur. La confrontation de la dernière fois a, non seulement, été violente à recevoir en soi mais également très humiliante. Je ne suis pas sûre de pouvoir retourner dans ce salon de thé, alors que c'est réellement un de mes préférés et cela me peine d'y penser.
Prim a accepté de rester dans sa chambre pendant ma discussion avec Prisha dans le salon. Je n'ai pas pu m'empêcher de choisir ma tenue avec un certain soin. Ce qui est complètement absurde. Il n'y a plus qu'à espérer que cela ne se remarque pas, ou du moins, pas trop. C'est aussi une tenue de courage. J'ai mis des couleurs et surtout des vêtements dans lesquels je suis confortable. Un jean du rayon « mec » un peu trop grand pour moi qui ne me serre ni le ventre, ni l'entrejambe (avec en bonus, des poches dans lesquelles on peut réellement mettre des objets) et un pull à col roulé, suffisamment large pour qu'il ne m'étrangle pas, avec des pois. Vert et jaune. J'adore les pois. Je trouve que cela met de la joie dans les yeux. Je me sens donc, relativement (le mot est important), prête. Je n'irai pas jusqu'à dire serein. D'ailleurs, comme me le fait remarquer Primerose, je joue énormément avec mes boucles et c'est un tic qui ressort lorsque je suis stressé par quelque chose. J'ai voulu faire de la pâtisserie pour me détendre mais ma coloc m'a viré de la cuisine d'un « Tu ne vas quand même pas lui faire à manger ! ».
Je me retrouve donc à lire la même bulle dans "Le cercle du Dragon-Thé" pour la cinquième fois. C'est une BD très mignonne avec des dragons tout à fait adorables qui ont des noms de thé ou de tisanes. Les couleurs sont très belles, un peu pastelles et vives à la fois. Il y a peut-être un terme plus précis mais je n'en ai aucune idée. Les personnages et leurs histoires sont très attachants, je la relis souvent lorsque j'ai besoin d'apaisement.
Apaisement qui part immédiatement en fumée lorsque la sonnerie de la porte retentit. Je bondis instantanément. L'interphone n'a même pas fait de bruit ! Est-ce que Prisha est passée en même temps que quelqu'un d'autre ? Est-ce que c'est un de nos voisins ? Mme Sabbagh, passe souvent pour nous déposer de la nourriture qu'elle a fait en trop, ce que je trouve d'une gentillesse incroyable. Avec Prim, on essaye de lui rendre la pareil mais nos plats ne sont certainement pas aussi goûteux que les siens. Il m'arrive d'avoir peur qu'elle ne les accepte que par politesse.
Je ne réalise que je suis restée plantée debout dans le salon que lorsque la voix de Prim m'interpelle.
– Eh oh ! Gaalad ! Tu as entendu ? Ça a sonné.
– Oui, j'y vais, j'y vais ! je lui lance en me précipitant jusqu'à la porte.
Devant laquelle je fais une pause pour me calmer et arranger mes cheveux avant d'ouvrir, un sourire automatique sur les lèvres, que je fais bien vite disparaître.
