Galaad et les roulés à la cannelle

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Samedi 31 octobre

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Samedi 31 octobre

La fin de conversation avec Mordred me laisse un goût déplaisant dans la bouche. Je suis contrarié. Contrarié de ne pas avoir réussi à lui dire que j'avais été blessé par sa réaction, contrarié qu'il ne se soit rendu compte de rien. Ou de presque rien. Il a effectivement cru que j'étais fatigué. Et par-dessus tout, contrarié qu'il me remplace déjà. Il ne lui a fallu qu'une interaction pour trouver quelqu'un avec qui il s'entend remarquablement bien. Son excitation était tellement débordante, il sautait presque au plafond d'avoir parlé à cette Sara.

Bon. Peut-être que le fait que son colloque se soit bien passé participait également à sa joie.

Je suis vraiment une personne détestable.

Je devrais me réjouir pour lui.

Et le pire, c'est que je le suis, content pour lui. Je suis vraiment content qu'il ait pu faire sa présentation, que les gens se soient intéressés à son sujet. C'était important, je le sais. Et je réalise même qu'il ne s'est pas déprécié durant notre conversation. C'est un grand pas. Je ressens une certaine fierté. Et puis, au fond, je me réjouis également qu'il ait rencontré quelqu'un avec qui... Il a été simple de discuter. Sincèrement, je suis contente pour lui.

Mais je ne peux m'empêcher de ressentir ce tourbillon dans la poitrine. Ce nuage noir qui refuse de partir. C'est d'une ambivalence parfaitement détestable. Je suis un très mauvais ami. J'ai même été vexé qu'il me dise qu'il n'avait pas été si intéressé par moi. Alors que je ne suis même pas intéressé par lui. Quel comble !

Mon cerveau a vraiment le chic pour s'inventer des problèmes là où il n'y en a pas. Heureusement qu'il ne s'est rendu compte de rien. Si j'avais dû lui expliquer ce qui se passe dans mon esprit, nul doute qu'il aurait coupé les ponts sans crier garde. Qui aurait envie d'être ami avec une personne aussi exécrable ? Je me roule dans ma couette pour chercher le sommeil. La sensation désagréable que notre relation est désaccordée s'agrippe à moi. J'ai envie de pleurer. Et si ma jalousie et cette vexation stupide avait tout gâché ? Et si je gardais cette rancœur au fond de moi sans réussir à m'en débarrasser ? Et si elle gangrénait la fluidité de nos échanges ? Je ne veux pas. Je tiens trop à Mordred. En peu de temps, il est vraiment devenu essentiel à mon quotidien. Il m'a affreusement manqué hier soir lorsque notre échange de vocaux est passé à la trappe. Je serre la couette dans ma main et forme une boule rassurante contre moi. Je fais de mon mieux pour me débarrasser de ces pensées inappropriées. Petit à petit, je m'apaise jusqu'à sombrer dans le sommeil.

Lorsque je me réveille, le soleil est déjà haut dans le ciel. Et j'ai la désagréable impression d'avoir oublié quelque chose. Quelque chose d'important. En attendant que ça me revienne, je prends la peine d'envoyer un message à Mordred.

Hey ! Bonne chance pour aujourd'hui ! Rappelle-toi que tu gères la fougère.

Je pense bien à toi.

Galaad et Mordred, coachs en relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant