Galaad et la mousse de panais-carotte

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Vendredi 23 octobre

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Vendredi 23 octobre

Même si j'ai fait le fier auprès de Mordred après ma réussite au premier défi, je dois bien avouer que j'ai été échaudée par les conséquences de mon succès. Ça m'a tracassé pendant une bonne partie de ma -courte- semaine de vacances. Mon cher chevalier n'a cependant pas tort, je n'aurais pas dû choisir une cible sous l'effet de la colère. Maintenant que je suis (légèrement) plus calme par rapport à la situation, je réalise que rien de bon n'aurait pu en sortir. Mes motivations étaient au-delà d'une affirmation de moi-même. J'avais envie de rabattre le caquet de Rémy. Et peut-être même de le blesser. Et je ne mets "peut-être" que pour me donner bonne conscience. D'ailleurs je ne culpabilise pas par rapport à lui... Mais c'est une autre histoire concernant Prisha. Je lui ai d'ailleurs renvoyé un message pour m'excuser. Même si plus j'y pense, plus je trouve ses remontrances injustes.

Mes propos n'étaient certes, pas très délicats, mais je n'ai rien fait d'autre que d'énoncer une vérité. Le gâteau était réellement mauvais et trop cuit. Et je suis sûr de ne pas être la seule à le penser. Simplement, j'ai été la seule à le dire. Ce qui m'amène à me questionner sur ce qu'on peut dire aux autres. Je ne vais jamais parvenir à vaincre ma peur de dire ce que je pense si je ne suis pas capable d'identifier ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Pourquoi l'honnêteté est-elle parfois valorisée et parfois décriée ? Pourquoi invoque-t-on la politesse dans certains cas et pas dans d'autres ? Je suis sincèrement paumé.

D'après Amir, il y aussi des questions d'ego. Que je ne peux, selon ses dires, pas contrôler. J'avoue que ça ne me plait pas trop comme principe même si j'imagine qu'il doit avoir raison. Simplement, le fait de ne pas pouvoir anticiper est tout à fait terrifiant pour mon cerveau. J'ai besoin de savoir à l'avance si les gens vont mal prendre mes remarques ou pouvoir les recevoir. Sinon, il va tout de suite s'imaginer qu'ils vont s'énerver, ou bien me rayer de leur vie d'une façon ou d'une autre. Je suppose qu'il faut que j'accepte de dire des choses qui peuvent mettre en colère mais cela n'a rien d'évident. Et je repousse toujours mon nouveau défi bien que Prim soit rentrée de son séjour en Normandie.

Au moins, j'ai pu me défouler à propos de Rémy avec Amir. Lui non plus ne le supporte pas. Et il s'est fait une joie de le critiquer de concert avec moi après m'avoir envoyé un message pour savoir pourquoi Prisha était dans tous ses états lorsqu'il est rentré et pourquoi Rémy lui avait annoncé dramatiquement qu'il ne devrait pas s'étonner de voir un gâteau presque entier dans la poubelle puisqu'il était apparemment mauvais. Ce mec me déçoit chaque jour un peu plus. Au début, je pensais être atrocement injuste avec lui car une jalousie intense me dévorait à l'idée qu'il puisse fréquenter Prisha mais maintenant... Je me rends compte que ce n'est pas que ça. C'est une personne clairement détestable de façon tout à fait objective. En tous cas Amir partage mon avis et ça me fait du bien. Je lui ai proposé qu'on s'appelle afin de rattraper notre loupé de la dernière fois.

– Hey, Nunu ! s'exclame-t-il.

– Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom ridicule, je râle. Tu voudrais que je t'appelle Riri moi ?

Galaad et Mordred, coachs en relationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant