Vendredi 25 septembre
– Une semaine ?! je m’exclame.
– C’est pas tant que ça Manu, je suis sûre que ça va passer vite.
C’est plus fort que moi, je fais la moue. Je me sens trahi.
– Pour toi, oui.
Prim me regarde avec une compassion irritante en s’essuyant les mains sur son tablier.
– Ce sera l’occasion pour toi de parler avec… d’autres personnes ?, hésite-t-elle.
– J’ai pas besoin de parler avec d’autres personnes, j’affirme.
Je croise les bras en m’appuyant contre le meuble de la cuisine. Tant pis pour les pommes, elles attendront pour être découpées.
– Manu, soupire-t-elle. Tu tournes en rond dans l’appartement. Sortir te ferait surement du bien.
– Je ne tourne pas en rond, je m’entête.
Finalement, je reporte mon attention sur les pommes. Elles au moins, elles ne me jugent pas. Avec un poil trop de vigueur, je commence à les couper en petits quartiers. Prim a déjà terminé la pâte de la tarte et l’a enfournée. Ca sent divinement bon. Mon ventre gargouille, gâchant le silence pesant que je tentais d’installer.
J’ai parfaitement conscience que je suis injuste avec ma colocataire. Elle n’a pas pris de vacances depuis presqu’un an et je n’arrêtais pas de la bassiner pour qu’elle se repose au lieu de travailler sans cesse sur ses illustrations. Aussi, je reprends.
– Désolé. Je suis contente pour toi. J’espère que l’air marin va te reposer. C’est juste…
Je marque une pause. Je ne sais pas comment formuler les choses pour ne pas lui donner raison trop ouvertement. Finalement, j’opte pour mettre ma fierté de côté.
– Bah tu sais… J’aime pas trop rester seul ici. J’ai pas l’habitude.
– Je sais, souris Prim. Je t’enverrai des photos et des vocaux, promis !
– Merci, t’es la meilleure coloc.
– Facile à dire, je suis la seule ! réplique-t-elle en me lançant un torchon à la figure.
Je prends un air outré.
– Hey !!! Tu veux que je me tranche le doigt ?
Elle rit. Je me sens encouragé alors j’ajoute un geste dramatique de la main vers mon front.
– Tu n’as pas l’impression d’exagérer un peu ?
– Moi ? Exagérer ?
A peine ai-je prononcé la dernière syllabe qu’un rire inarrêtable nous saisit tous les deux. Il me secoue les côtes avec intensité et des larmes commencent à perler aux coins de mes yeux. Ce n’est même pas si drôle pourtant. Je reprends petit à petit mes esprits et finis de découper ses pauvres pommes que nous disposons alors avec soin sur la pâte préchauffée. Je saupoudre joyeusement de cannelle et d’un peu de sucre avant de l’enfourner.
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Galaad et Mordred, coachs en relation
RomanceSur OkLimpid, on ne se cache rien. C'est ainsi que Mordred, maître de l'autodépréciation qui fume ses clopes avec filtre mais vit sans, et Galaad, amoureux transi qui n'ose jamais rien dire, se retrouvent à se confier l'un à l'autre. Et s'il se coac...