Chapitre 7

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Si l'amour existait bel et bien, Esmeralda avait peur de ne jamais pouvoir y goûter, elle avait eu des petits copains, des garçons avec qui, elle avait passé quelques mois, quelques semaines mais jamais le maximum d'une année.

Peut-être était-ce de sa faute, ou tout simplement était-ce parce qu'elle avait trop peur de s'aventurer plus loin.

C'était toujours elle qui mettait fin à ses relations, sous prétexte que celui-ci ne lui donnait pas assez d'attention ou parce que l'autre ne lui accordait pas assez d'importance comme elle l'estimait.

L'amour était un sentiment puissant, magique et elle rêvait toujours de trouver son prince charmant, un homme avec qui elle lutterait pour le restant de sa vie, un homme qui la supporterait dans tout ce qu'elle aurait à entreprendre et qu'elle supporterait également.

De toute façon, aujourd'hui elle ne pourrait en aucun cas vivre ces aventures que toutes les filles de son âge devraient vivre, depuis la mort de son père, tous les malheurs du monde lui tombaient dessus.

Sa petite sœur était tenue en otage par un déséquilibré mental, à qui elle devait une somme que jamais elle ne pourra posséder, et tout ceci grâce son formidable père Pensa t-elle, allongée sur son lit, les yeux au plafond.

Il n'y avait aucune autre échappatoire que de se plier à la volonté de cet ignoble personnage que l'on surnommait Le Lion.

Si seulement sa mère avait été là, au moins, elles seraient deux et le poids serait moins lourde.

Tous ses rêves avaient basculé en un claquement de doigts, se remémorant les heures qu'elle passait avec Corine à planifier leur avenir, toutes les deux caressaient le même rêve d'étudier le droit, en attendant d'obtenir leur diplôme elles auraient sur pied un commerce de produits de beauté qui deviendrait plus tard une très grosse entreprise dans la capitale... Mais Corine avait eu plus de chance, elle avait pu entrer à l'université, grâce à sa mère qui était une femme pleine de ténacité et de fougue, l'exemple même d'une bonne mère, Esmeralda n'était pas jalouse que la vie ait été plus clémente avec sa meilleure amie au contraire, elle était fière de voir sa sur de cur vivre une vie totalement différente de la sienne.

Celle-ci avait toujours été là pour elle dans les bons comme dans les pires moments de sa vie, même lorsque sa mère s'obstinait à vouloir les séparer.

En un instant ses pensées s'attardèrent sur Éric Mac Layens, puis lâcha un sourire mélancolique, repensant à la nuit dernière où elle lui avait carrément flanquée un coup de genou.

Il passerait la prendre demain soir, devrait-elle y aller tout en pensant à sa petite sur? Elle n'avait aucun droit de se divertir alors que celle-ci était certainement en train de se faire maltraiter ou pire... Seigneur, non, elle n'irait pas à ce dîner.

Corine aurait beau essayé de la convaincre, elle n'irait pas. Ce qu'elle devrait faire serait de chercher le meilleur moyen possible de voir Mony.

Le lendemain une heure avant l'heure prévue pour le rendez-vous comme elle s'y attendait, son amie ne cessait d'insister pour qu'elle se prépare mais sa décision avait été prise.

-Comment peux-tu me demander de penser à moi alors que tu sais parfaitement bien que Mony est en danger! Avait-elle exclamé hors d'elle.

La dette de mon père Où les histoires vivent. Découvrez maintenant