Chapitre 13

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Éric rentra le lundi très tôt, allant directement à son bureau, passer quelques coups de fils importants, appelant le directeur de la police afin de connaître l'avancée de l'enquête mais toujours rien, quelle bande d'incapable! Il ne devrait pas oublier dans quel pays il était, là où la justice était des moindres.

Dans cette ville, des centaines de gens avaient le même tatouage que celui sur les caméras de surveillance lui avait dit le directeur, c'était une piste qui n'apporterait rien de nouveau.  Devrait-il se résigner à laisser tomber cette histoire? Et recommencer comme si de rien était? L'assurance voulait déjà s'occuper de la réhabilitation de la bijouterie, mais il avait préféré la fermer pour le moment, tous les employés avaient été interrogé et personne ne pouvait rien dire mise à part qu'ils étaient tous surpris et sous le choc de ce fâcheux incident.   

L'orphelinat sera mis sur pied coûte que coûte  c'était un projet qui lui tenait à cœur et il ferait en sorte de le concrétiser cette année même.  Ces jours-ci promettaient d'être très chargés pour lui et le reste de l'équipe, ils devraient se réunir au plus vite, des commandes ne cessaient de s'accumuler de tout part et il se devait de leur donner des directives afin que le travail soit parfait.  

Il n'était pas obligé de travailler, car il avait des employés qui pourraient tout régler pour lui, dessiner les vêtements, organiser les marketings etc... mais lui préférait mettre les mains dans la pâte parce qu'il adorait ça, il adorait dessiner certaines commandes qui étaient très importantes et qui valaient énormément.  

La journée avait été longue et fatidique, la nuit tombait, déjà sept heures, il referma ses dossiers pour partir. Ne se décidant pas à rentrer tout de suite, il se dirigea vers le quartier d'Esmeralda. 

•••• Lorsque Esmeralda entendit frapper à la porte, elle grimaça d'agacement, elle ne voulait voir personne même pas Corine. Tant bien que mal elle se leva et fut stupéfaite de voir Eric Mac Layens à sa porte. 

- Bonsoir, ça va ? Fit-il d'un sourire espérant qu'elle sourie à son tour mais celle-ci n'en fit rien, bouche bée ne sachant plus si elle devait lui claquer la porte au nez ou lui demander gentiment de quitter sa maison.   

Il portait une bouteille de vin rouge dans une main et un bouquet de rose rouge dans l'autre. Seigneur, le malheur était décidément fait pour elle seule.   Sans savoir pourquoi, elle s'écarta pour le laisser rentrer. 

- Je suis vraiment désolée de débarquer chez vous ainsi... je... peut-être que j'aurais pas dû mais il fallait que je vous vois. 

- Pourquoi?... je ne veux pas être impolie mais je ne suis pas du tout d'humeur à faire la fête ou à recevoir de la visite je... 

- D'accord, alors on va rester ici à boire du vin, et à bavarder, rien de plus, pas de fête. 

Comment se débarrasser de lui? Elle n'avait pas du tout envie d'être accompagnée et encore moins par lui!  

- Je ne me sens pas bien.  

- Je suis sûr que tu te sentiras bien mieux en ma compagnie. Insista t-il  Ce qui lui arracha un sourire. 

- Vous êtes vraiment têtu!

- Alors on va faire une chose, ce soir on ne pense à rien, absolument rien qui puisse nous attrister, nous agacer ou même nous déranger, moi aussi j'ai eu une dure journée, et ces jours ci ont été les pires de toute ma vie.  Elle devinait déjà pourquoi.   

- Asseyez-vous. Dit-elle enfin.    Il s'assied sur le canapé.

Elle lui proposa de préparer le dîner, à savoir du pain et des œufs, ce qui ne manquait jamais chez elle.  Ils dînèrent et rigolaient à chaudes larmes, Éric avait un sens de l'humour qui lui plaisait bien. 

- Pourquoi êtes vous venu ici? Demanda t-elle le fixant droit dans les yeux. Le vin avait fait son effet, elle avait la tête qui tournait et tout d'un coup ses problèmes s'étaient envolés. 

- Tu me plais beaucoup. se contenta t-il de répondre.  

- Vous me connaissez à peine, je ne veux plus qu'on se voit vous devez me comprendre. 

- Et pourquoi? Tu es mariée ? 

- Non... 

- Alors ne me dis pas ça, et arrête de me vouvoyer... je veux te connaître un peu plus, tu m'intrigues beaucoup, je pense souvent à toi, et je t'assure que ce n'est pas une habitude chez moi de passer des heures à penser à une femme. 

- Devrais- je me sentir flattée? 

- Non, c'est moi qui devrais me sentir chanceux d'être ici en compagnie d'une si belle femme, à manger du pain et des œufs. Ria t-il.  Celle-ci ria à son tour. 

- Je suis sûre que des belles femmes, ce n'est pas ce qui vous manque, et je ne suis pas non plus la plus la première que vous ayez vu. 

- Tu as raison, mais elles n'ont pas toutes ce pouvoir que tu as sur moi en ce moment.    

Enivrée par ses paroles, elle avait perdu ses mots,  il s'approcha d'elle un instant, caressant de ses doigts son visage qui marquait l'innocence, contemplant ses lèvres fines qui semblaient si sensuelle.

Le cœur d'Esmeralda battait la chamade, il était si proche d'elle si beau si charmant elle ne voulait pas que ce moment s'arrête. Celui ci déposa ses lèvres sur les siennes, l'embrassant fiévreusement. Esmeralda se laissa emporté quelques instants par ce doux baiser pour ensuite s'écarter doucement baissant les yeux sans rien dire. 

- Tu me plais vraiment, et j'ignore ce qui se cache derrière ce petit visage d'ange mais je voudrais le découvrir. 

- Je vous en prie, partez. Dit-elle laissant couler ses larmes.  

- Que se passe t-il ? Demanda t-il essuyant doucement ses larmes de ses pouces.   Elle ne répondit pas. 

- Que cache ces beaux yeux Esmeralda ? Et ces larmes ?   Elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la serre très fort. Il était si gentil, mais avait peur de ce sentiment qui s'éveillait en elle. 

- Je Vous en prie, partez. Murmura t-elle. 

- Je ne partirais pas. 

- Que me voulez vous à la fin? 

- C'est toi que je veux. Répondit -il s'approchant encore d'elle pour s'emparer de ses lèvres.    

Après qu'Eric soit partit, Esmeralda se précipita chez Corine pour lui raconter ses craintes à propos de cet homme qui risquait de lui bousiller la vie. 

- Te bousiller la vie Esmeralda? Celui qui te bousille la vie c'est le lion, Éric lui, est un homme d'affaire très honnête. Affirma celle-ci s'asseyant à côté de son amie. 

- Tu ne comprends donc pas? Il... il est le propriétaire de cette bijouterie... maintenant il veut me séduire , comment pourrais-je le laisser faire! Avec ma petite sœur qui est en danger! 

- Ce que je comprend moi, c'est que tu devrais lui faire confiance et tout lui raconter. Il est très généreux, je suis sûre qu'il t'aidera à rembourser cette foutue dette. 

- Qu'est-ce que tu dis Corine? Le lion a été très claire que personne ne devrait s'en mêler si non... 

- Oui, il te tient entre ses mains à cause d'une dette que ton père a laissé, si tu la lui rembourse, il te laissera tranquille. Si non, tu devras continuer à faire ces sales boulots pour lui.    Corine avait peut-être raison sur ce point. 

- Si j'étais toi, je séduirais cet homme et  lui mettrais le grappin dessus, ainsi il te sauvera. Esmeralda cet homme a beaucoup d'argent. Ce n'est pas tous les jours qu'un homme comme lui, s'intéresse à une fille comme toi et tu le sais très bien.  Comme elle ne disait rien celle-ci ajouta: 

- Ce serait le moyen le plus simple pour libérer ta sœur. 

- Mais et s'il veut mêler la police à tout ça? Je ne veux pas risquer la vie de Mony Corine, je ne me le pardonnerais jamais. 

- Il ne le fera pas, ce n'est qu'une dette Esmeralda, à moins que ce salopard n'ait d'autres raisons, mais je ne crois pas alors ne laisse pas passer cette chance!

La dette de mon père Où les histoires vivent. Découvrez maintenant