Chapitre 14

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Esmeralda avait passé des jours à réfléchir à sa discussion avec Corine, elle avait raison. Éric était quelqu'un de puissant qui pourrait être un bon pion dans ce sinistre événement qui se déroulait dans sa vie.   

Des semaines se passaient toujours aucune nouvelle de sa sœur. Son travail dans le club avait commencé il y a quelques temps, elle était forcée de coucher avec des hommes qui la dégoûtaient du plus haut point, des politiciens, des chefs d'entreprise.... les clients VIP, qui payaient une fortune pour de la bonne baise. Dans une chambre climatisée, avec d'innombrables objects sexuels de soumission, fouets en métal, anal plug, menottes sangles, sex  Toys.  

Ils avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient de son corps, puisqu'ils étaient les VIP, pas de limites, sans aucun respect, les femmes n'étaient que des objets sexuels sans aucune volonté.

Chaque jour devenait de plus en plus lugubre, elle avait l'impression d'être un corps sans âme, sans aucune vie, sans aucune volonté , une marionnette.   

Esmeralda se sentait miserable de jouer le double jeu avec Éric, son envie de lui dire toute la vérité la démangeait, comment réagirait -il ? Après s'être décidée mille fois à tout lui dire elle oscillait, ne sachant pas si c'était le bon moment ou pas, si elle avait réussi à gagner sa confiance.  

Avec lui, c'était un tout autre monde, remplie d'amour , de tendresse et tant de belles choses, il la traitait comme une princesse et faisait son possible pour qu'elle se sente bien, et ne manquait pas une occasion de lui prouver à quel point elle était une bénédiction dans sa vie. « Tu m'apaises » lui répétait-il souvent, sans savoir que celui qui l'apaisait c'était lui avec sa gentillesse, son amour. Le lion ne se doutait pas de sa relation avec Éric Mc Layens, elle savait qu'elle courait un grand risque, mais elle savait aussi que celui-ci était peut-être sa seule porte de sortie. 
Elle se sacrifiait pour maintenir sa sœur en vie et n'avait pas le droit d'avoir des remords.   

Le soleil se couchait, on venait de l'appeler pour un client et Éric lui avait proposé de passer la nuit ensemble, Seigneur quel traquenard ! Elle devrait l'appeler et lui mentir encore une fois, prétextant une urgence au travail. «tu fais quel genre de boulot? » lui avait-il demandé un soir. « Je... je fais du babysitting, Souvent les parents doivent sortir la nuit et ils m'appellent »  Elle prit son portable puis composa son numéro tout en caressant le bouquet de rose rouge qu'il lui avait envoyé la veille. 

Éric était resté chez lui toute la journée à régler certaines paperasseries liées au travail, il s'était enfermé dans son bureau.

Après avoir raccroché il soupira, puis lâcha un sourire, il se sentait comme un adolescent qui venait tout juste de tomber amoureux. Elle allait lui manqué cette nuit, une fois dans la semaine il dormait ailleurs, passait la nuit avec Esmeralda, prétextant des réunions avec des associés qui se terminaient en fête.

Sa femme n'en croyait un mot... lui s'en fichait. Elle n'avait pas à se mêler de sa vie. Cela faisait plus de deux ans qu'ils vivaient comme deux étrangers, vivant chacun leur propre vie. 

Lorsqu'il rentra dans leur chambre prendre une douche pour ensuite s'allonger au côté de Rebecca qui attendait qu'il vienne. 

- Mon chéri ? Dit-elle enfin après quelques minutes de silence.  Celui-ci ne répondit pas, feignant d'être déjà endormi. 

- Mon chéri ? Dit- elle encore. 

- Hmmm. Répondit celui-ci sans aucune envie de discuter. 

- Je voudrais qu'on parle s'il te plaît.   Comme il ne disait rien celle-ci ajouta: 

- Je voudrais qu'on parle de nous de notre mariage... je t'en prie.  Avec un soupire celui-ci se retourna sur le côté pour lui faire face. 

- Quoi?  

- Je n'en peux plus de tout ça, de cette situation, de ton mépris... j'ai tout fait pour me montrer forte jusqu'à maintenant, j'ai tout fait pour avancer et te montrer que je pouvais aller de l'avant sans toi, sans ton amour, mais je me rends compte que tu me manques terriblement. Murmura t- elle laissant  couler ses larmes.  

- Tu voudrais qu'on divorce? Lui demanda t-il de but en blanc. 

Mais quel salaud! Elle faisait l'effort d'être sincère avec lui, de laisser parler son coeur pour une fois dans sa vie sans penser à l'argent et au statut et il osait la traiter comme ça avec cette froideur. Elle se demandait si au moins, il prenait le temps de la regarder, de la remarquer. 

- Tu ne m'aimes donc plus? Tu me détestes à ce point? 

- Je ne te déteste pas Rebecca... entre nous il n'y a plus rien et tu le sais très bien, tu es pathétique! Pourquoi ne te contentes tu pas de t'occuper de tes manucures, de tes escarpins et de t'amuser comme tu le fais si bien et comme tu l'as toujours fait! Tu ne t'es jamais comportée en épouse, tu sais très bien que rien ne va dans cette foutue relation. J'étais jeune quand je t'ai épousé et j'avais la pression de mon père sur ma tête et toi aussi tu l'as fait par intérêt, pour te donner un nom. Alors ne viens pas te plaindre.  Il avait raison, elle ne s'était jamais comportée en épouse, son intérêt se tournait autour de sa beauté, et du luxe, et n'avait jamais accordé d'importance à cet amour qu'elle ressentait pour lui. Oui elle l'aimait, et ce, depuis le temps où ils étaient fiancés. Son égo passait toujours avant tout, elle avait été élevée ainsi. 

- Je suis désolée pour tout, tu as raison. Mais on peut toujours y remédier, je veux faire l'effort de changer pour toi, je veux qu'on recommence tout à zéro et qu'on se donne une nouvelle chance. 

- Il est deja trop tard pour ça ma belle... 

- Il y a une autre femme c'est ça ? Demanda t-elle essuyant ses larmes.   

- Tu vas me dire que toi, tu n'as pas un amant quelque part? Tu vas me dire que depuis tout ce temps où l'on a jamais fait l'amour tu n'as pas un homme qui comble tout ce vide? 

Elle ne répondit plus rien, Éric se retourna sur le côté lui tournant le dos et plongea dans un sommeil profond rêvant d'Esmeralda. 

Esmeralda rentra dans la chambre climatisée, une chambre dont elle connaissait tout le contenu par cœur, vêtu de son string et d'un soutien-gorge assortie, elle attendait son client. Quelques instants de torture se dit-elle, le lendemain sera un autre jour.  

La porte s'ouvrît brusquement sur un homme assez jeune, un beau black mesurant environ un mètre soixante-dix neuf. Il s'approcha d'elle le regard empli de désir, l'attirant brusquement à lui.   Une autre soirée où elle n'était encore qu'une simple poupée chiffon.

La dette de mon père Où les histoires vivent. Découvrez maintenant